En ce moment la grande mode, se sont les reformations, jouant sur la nostalgie d’un certain public, des groupes se reforment et font un come back inattendu ou bien ressortent du placard dans lequel ils s’étaient volontairement enfermé.
Si Korn appartient à la seconde catégorie, ceux qui nous intéressent aujourd’hui sont bel et bien dans la première. Limp Bizkit revient, pour le meilleur et pour le pire.


Bon client côté nostalgie (cf le report de Korn), je me suis dit que revoir LB sur scène se serait priceless. 40€ le ticket, la nostalgie ça a un coût en fait.
Par contre si il y a bien un truc dont je ne suis absolument pas nostalgique, c’est de voir que comme il y a 8/9 ans, on nous colle un groupe français en première partie d’un gros groupe ‘ricain. Chose amusante, il y a 9 ans, Mass Hystéria ouvrait pour Korn, ce soir se sera LB. Et si il y a 9 ans on pouvait être « bon public », open et tolérant (esprit nu metal mon pote), 9 ans après, on a grandi et on est devenu un vieux con aigri – cela dit j’étais aigri il y a 9 ans hein, je suis même vachement plus tolérant contrairement aux apparences mais toujours con… BREF… MH ce soir c’était juste pas possible. Si par le passé le groupe a proposé 2/3 trucs intéressant, le temps a fait son œuvre. Donc malgré le prix de la place, j’ai boycotté MH, marre de me taper des groupes nases en opener (cf report de Korn encore).

LB maintenant.
Bon déjà ça commence à la bourre, la faute à une console qui a cramé juste au moment où ça devait commencer.
S’en suit une entrée en scène poussive, un chouilla bordellique avec de quoi remplir le rayonnage d’une boulangerie sur le premier couplet du premier morceau. Indulgent, on se dit que ça va s’arranger. Mais on redescend vite de son petit nuage en voyant la prestation des lascars.
J’avoue être retombé sous le charme de ses hymnes nu metal pas prises de tête pour un sous et super festif qui vous mettent la banane et vous donnent envie de vous remuer la couenne. Ha ça oui j’ai gigoté… mais en fermant les yeux.
Pourquoi ? Ben parce que sur les 5 membres de LB, seulement 2 avaient l’air à peu près concernés par ce qui se passait (Lethal et Borland), John Otto était trop occupé à lutter avec ses fûts et à rester dans le rythme pour sembler prendre du plaisir, Sam Rivers avait l’air de se faire gravissimement chier dans son coin et a fait l’autiste en tournant sur lui-même 90% du temps. Quant au sieur Dur$t, il assure le strict minimum mais ne gesticule plus comme avant, pire encore il ne couine plus comme avant (un mythe s’effondre) et niveau occupation de l’espace, il s’est contenté d’aller et venir au milieu de la scène la plupart du temps. Oui ? Comment ? Ha on me dit qu’il y avait un prompteur caché au milieu des retours avec les paroles qui défilaient, ceci explique cela donc. Par ailleurs, il a pris la fâcheuse de manie de tendre le micro faire le public pour le faire chanter. Mais ça ça marche quand le public connaît les paroles Fredo ! Quand tu vois que dès le premier titre, les loulous ne suivent pas, tu t’acharnes pas à le faire sur chaque titre ! Puisqu’on parle du public, j’ai trouvé dommage que malgré les bonnes intros de Wes qui annonçaient clairement quel titre allait suivre, personne, je dis personne ne réagisse avant d’entendre le riff. A croire que personne n’a un temps soit peu l’oreille musicale et une connaissance basique de la disco du groupe.
Toujours au chapitre médiocrité, les breaks d’une à deux minutes entre chaque morceau ça va une fois ou deux… LB a été incapable d’enchaîner 2 titres ! Ha si, les 2 derniers. Pressés d’en finir les gars ? Je passe sous silence le type qui venu sur scène déguisé en je ne sais pas quoi et qui a fait le mariole pendant 5 minutes. Hé oui, les gars de LB sont comme leur public, ils n’ont plus 20 ans, il faut qu’ils récupèrent.
Par ailleurs j’ai trouvé extrêmement mal venu l’interprétation de Behind Blue Eyes. Je n’ai rien contre la chanson en elle-même, mais sachant que Borland n’était pas sur le disque, il était couru d’avance qu’il ne la jouerait pas sur scène. On s’est donc retrouvé avec Lethal qui lance son sample et Fred en demi playback qui chouine dans son micro pendant que les 3 autres prennent un thé.
Cela dit, tout n’est pas noir dans cette soirée. Voir Dur$t chouiner avec sa casquette, faire son caliméro entre les morceaux c’est intemporel ! Même si ce n’était pas spontané, il est descendu dans le public et a fait un titre entier debout sur la barrière, sympa. De même, Sam Rivers a donné une basse à un gars du public qui est reparti avec, très sympa. Et puis malgré tout ça, ré-entendre Boiler, Livin It Up, l’inusable Hot Dog, Take A Look Around, le monument Rollin’, et puis les traditionnelles vieilleries Pollution, Nookie, sans oublier celle qui a fait la légende du groupe : Faith c’est du bonheur. Oui seulement 2 titres de 3$ Bill Yall, déception, cependant Signficant Other est à peine mieux servi avec 3 titres Nookie donc, Re-arranged et Break Stuff. Result May Vary aura aussi ses 2 morceaux : Behind Blue Eyes et Eat You Alive. Rien de The Unquestionable Truth – dommage.

Donc après avoir taillé un baggy sur mesure au groupe, je ne peux dire qu’une chose ! Quel pied ! Oui quel pied ! 40€ pour voir 5 mecs en répet’ ça fait cher le gag – objectivement c’était même à la limite du foutage de gueule. Mais je dois être honnête, j’ai pris un plaisir fou à revoir ces conneries sur scène, l’interprétation n’y était pas ? C’est Limp Bizkit les enfants, pas Dream Theater ! Et au-delà de ça, il y avait tous les à côté. Aller voir LB avec les mêmes potes qu’il y a 8/9 ans, tripper sur les mêmes conneries, ça fait vibrer la corde nostalgique qui dort en chacun de nous et avoir 20 ans de nouveau pendant 1h20 ça, ça n’a pas de prix.
I FUCKING HATE LIMP BIZKIT.