Je n’aime pas le téléphone, c’est un truc qui me rebute. Mais alors si y’a bien une chose que j’aimerais faire c’est passé un coup de grelot à l’ami Fred pour lui demander ce qui se passe exactement avec Limp Bizkit.

Après l’épisode, pour le moins piteux, des chaises musicales au poste de guitariste, épisode qui s’est conclut par le retour de Wes Borland, le biscuit revient avec un album aussi étonnant qu’inattendu. Et chose encore plus étonnante, tout le monde s’en fout. Fred si t’as besoin de parler, je suis là tu sais…

Limp Bizkit - The Unquestionnable Truth Part.1

C’est donc dans l’indifférence générale que sort cet Unquestionable Truth Part.1, titre lourd de sous-entendus, comme si le groupe voulait remettre les pendules à l’heure. Pourtant on a l’impression qu’après ne plus avoir tourné très rond (souvenez-vous, l’album vert), LB a décidé de remettre les choses à plat. On dégage John Otto pour cause d’addiction trop prononcé à la came, on prend un batteur au pied levé, on remet Wes à la compo et on obtient ce qui est certainement le disque le plus introspectif du groupe depuis 3$ Bill Yall. Comme si Fred exorcisait son mal être et cherchait une sorte de rédemption en combattant le mal par le mal.

Exit le chant couiné qui fit le succès du groupe sur le Starfish, Fred chante, se permet quelques allées et venues dans les aigues mais toujours juste. Jamais il n’a été aussi émotif. Côté compos, le retour de Wes se faire clairement sentir. On retrouve la patte géniale du guitariste dans les harmonies, les riffs – très efficaces au demeurrant – et les rythmiques pachydermiques. La basse de Sam trouve elle aussi une seconde jeunesse en distillant des ambiances lourdes sous les harmonies de grattes de son compère Borland.

D’autre part LB montre qu’ils savent faire autre chose que du jump métal aux paroles cul cul et on se prend à rêver que l’album fasse 3 titres de plus car une fois la septième plage terminée… on reste sur notre faim. Complètement absorbé par chacun des titres que nous sommes, on les suit volontiers dans leur trip mélancolique voir limite dépressif et on reste comme des buses quand l’album se termine. Ils ont réussi à nous chopper comme il l’avait avec leur premier album et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça fait du bien de voir que ce groupe est capable d’aborder différents registres avec un tel talent.

D’un point de vue pas objectif du tout (le mien), LB ne fait que confirmer tout le bien que je pense d’eux et confirme (si besoin en était) encore une fois leur extraordinaire potentiel. Les fans du Starfish seront sans doute déroutés, mais tout ceux qui disent que « c’étaient mieux avant » devraient y trouver leur compte sans aucun problème.

En ce qui me concerne, j’attends la Part.2 avec impatience et j’espère même qu’ils lui feront beaucoup de pub car passer des disques de ce calibre sous silence c’est pire que de faire trop de promo pour la B.O. de MI2.