Après 2 albums tonitruant qui ont fait du groupe un des plus populaires de la scène métal mondiale, Biohazard est de retour avec son quatrième album intitulé Mata Leão. Et au programme il y a du changement, du gros changement.

Premier changement radical : Evan s’est coupé les cheveux *ahem* et second changement : Bobby s’est fait la malle ! Le quatuor devient donc un trio et perd du coup un élément essentiel à son style à savoir un guitariste au jeu original et à la présence remarquable tant sur scène que sur album.

Biohazard - Mata Leão

Cet album se fait donc à trois et marque un changement important pour le groupe. En effet, Biohazard ne se remettra par la suite jamais de la perte de cet excellent guitariste. Certes il y aura des remplaçant dont Rob Echevaria recruté peu après le split d’Helmet, mais ce dernier ne fera pas long feu au sein du groupe tout comme ses successeurs. Avec ce départ, les new-yorkais se retrouvent donc amputé d’un de leurs éléments créatifs parmi les plus prolifiques et cela se ressent non seulement sur cet album ais aussi sur tout ceux qui vont suivre. Grandeur et décadence, s’est ainsi qui pourrait se décrire la carrière du groupe qui après avoir connu un succès amplement mérité se retrouvera sur d’obscur label à sortir des albums insipides. Cela conduira Evan vers d’autres cieux et notamment vers une carrière d’acteur (il est excellent dans la série OZ) avant qu’il n’épouse Tera Patrick (actrice visiblement connue dans le monde des avaleuses de couleuvres) avec laquelle il montera une boîte de production afin de faire des films avec elle.

Bref on s’écarte *ahem* du sujet donc revenons-en à Mata Leão. Composé et enregistré à trois, la structure des titres s’en ressent. Exit les montées en puissance qui débouchent sur des passages qui envoient des bûches. Ici le maître mot est « back to the basic ». On oublie un peu les influences métal et ressort les influences hardcore à grand coup de titres courts et directs. Pas de fioritures, on attaque et on ne fait pas de concessions. Le ton est donné dès le premier titre (Authority) et son cultissime refrain.

Allé tous avec moi « FUCK THE RULES FUCK FUCK THE RULES » (ha putain comment c’est bon) !!!

On retrouve cependant quelques réminiscences du Biohazarad que l’on a connu par le passé, les passages où on pousse la chansonnette tous en chœur, des plans typiques de ce que sait faire le groupe et des sonorités familières ainsi que quelques passages où le hiphop se fait fortement sentir.
Les thèmes abordés dans les paroles sont toujours les mêmes, certains diront que ça tourne en rond, mais l’agressivité des chansons leurs donne encore plus de puissance (Modern Democracy – Land of the free, Home of the slave…).

C’est aussi la première fois que le groupe bénéficie d’un visuel un peu travaillé… ce qui ne leur servira pas à grand-chose puisque le groupe sera débarqué par Warner après l’échec de l’album.

Globalement en dessous de ses deux prédécesseurs, Mata Leão est tout sauf un mauvais disque. Il marque un tournant dans l’évolution et est le dernier chapitre d’une monumentale trilogie avant la chute d’un groupe arrivé au sommet et qui aura toutes les peines du monde à se renouveler et à évoluer.
Quoiqu’il en soit, ça reste du très bon Biohazard.