Mesdames messieurs, ceci est un album historique.
Primo parce que c’est le premier album de Biohazard avec son line-up original depuis State Of The World Address (1994).
Secundo parce que c’est le dernier album de Biohazard avec avec son line-up original depuis State Of The World Address (1994).
Oui rien que ça.
J’avoue avoir presque pleurer de joie quand un soir de 2008, l’info est tombée (sans se faire mal rassurez-vous): Biohazard est de retour avec son line-up d’origine.
Ensuite le mini miracle a eu lieu: une tournée qui est en plus passée par Paris. Je suis sorti de là couvert de bleus et les yeux humides. Pensez donc! Le grand Biohazard qui ne joue que des titres issus de Biohazard, Urban Discipline et State Of The World Address. Raaaaaaaaaaaah!
Et puis il y a eu la rasade de plus au Hellfest en 2010 qui a laissé un petit goût amer sans que je sache vraiment pourquoi.
Début 2011 c’est le drame, Evan prend la porte alors que ce nouvel album était annoncé de longue date. Aïe Aïe Aïe…
Tout ça pour dire que cet album est attendu au coin du bois pour toutes ses raisons.
Alors ça dit quoi? Ben ça dit que Biohazard fait du Biohazard sans trop trop se fouler malgré le retour de Bobby à la guitare et de son style si particulier. Certes on retrouve certains gimmicks propres à la grande époque du groupe mais sans la flamme qui les habitait à l’époque.
Les compos surfent sur cette vibe et tire à fond sur la corde « vous voyez on le refait comme à l’époque » sauf que la sauce ne prend que par intermittence. Pour un titre comme Come Alive où je retrouve le Biohazard qui m’a fait kiffé il y a 18 ans, je dois me cogner 2 ou 3 purges du style Vows Of Redemtion qui se veut le pendant de Failed Territory sur State Of The World Address sans en avoir la classe. Il s’agirait d’un cas isolé, passe encore mais chaque titre de cet album renvoie quelque chose de déjà existant dans la disco du groupe. Et pire que tout existant en mieux.
Le chant d’Evan semble forcé, à vrai dire il a rarement été aussi mauvais, comme si il avait déjà la tête ailleurs, et les 3 autres semblent expédier les affaires courantes sans trop d’inspiration.
Certes les moyens ne sont plus les mêmes qu’à l’époque de leur grandeur mais la question mérite tout de même d’être posée: qu’est-ce que c’est que cette prod en carton? Le mixage est correct sans plus et la prod faussement grasse est ratée, ni plus ni moins. Franchement… un groupe de ce standing avec un son aussi abominable c’est une mauvaise plaisanterie, surtout de nos jours où n’importe quel gamin dans sa chambre peut avoir un son de fou.
Comme si Biohazard voulait faire du neuf avec du vieux sans y parvenir, le groupe rate complètement son sujet. Au lieu de prendre en compte tout ce qui s’est passé dans la vie du groupe depuis le départ de Bobby en 1994, ils ont fait comme si de rien était. Sauf qu’a priori, ils ont oublié un truc en cours de route.
Déçu, déçu, déçu.
