Aujourd’hui c’est Black Métal sympho/mélo avec les parisiens d’Usquam et leur premier album Ex-Nihilo. Et quel album.

Le quartet emmené par la chanteuse Jessy Christ propose une approche intéressante du Black Métal mélodique, registre pourtant déjà pas mal exploré, pour ne pas dire rincé par des années de surexploitation. Que peuvent donc proposer de plus les parisiens.

Usquam - Ex-Nihilo

Déjà le chant féminin. Juste ce petit détail en terme de voix fait la différence. Dieu sait qu j’ai du mal avec ça en temps normal. Le fait est qu’ici ça fonctionne du feu de dieu. Le chant hurlé colle à merveille aux compos et l’alternance entre l’anglais, le français et le latin (oui oui) donne un je ne sais quoi d’unique à la musique. Le seul bémol que je mettrai est cette tendance ds groupes français à faire des passages « parlés » dans leurs chansons (Axis Mundi). Ca c’est non.

Côté compos, le travail est magistrale. Ecoutez Ego Sum vous m’en direz des nouvelles. On sent que chaque morceau a fait l’objet d’une attention particulière tant chaque plan y est méticuleusement choisi et pensé pour une efficacité maximale. Prenez Athanor. Ca monte gentiment avant de partir en blasts. Classique me direz-vous. Certes oui. Néanmoins le changement de rythme vers 2 minutes 30 et le petit break de batterie qui revient par intermittence avant que la gifleuse ne reparte… pfiou! Niveau efficacité on est sur du lourd.
Ego Sum mériterait également une analyse détaillée tant il s’y passe des choses folles. Cette ambiance éthérée qui s’envole dans un torrent de double grosse caisse, ce solo absolument délirant ou encore ces orchestrations aux petits oignons. Il faut le faire.

Il va de soit que lorsqu’on s’attaque à ce registre musical, il faut que ça sonne. Et croyez moi ici ça sonne plus que bien. La prod ici n’a rien a envié aux grosses écuries du genre. Néanmoins, je milite (et militerai toujours) pour que la basse soit plus présente dans le mix.

Parlons maintenant de ce qui fâche un peu. Certains titres auraient sans doute gagné à être plus court de quelques secondes. Athanor par exemple, aussi géniale soit-elle, prend (un peu trop) son temps pour cracher son venin. De même, une fois que l’excellente Egocide nous a mis à genoux, on décroche un peu. Sans être mauvais, les titres sont juste moins accrocheurs, Perseverance notamment.

Tout ça pour dire que pour un premier album, Usquam n’est pas loin du coup de maître avec Ex-Nihilo.