Non non vous ne rêvez pas, on a osé… enfin j’ai osé prendre la responsabilité de chroniquer un disque de Steven Seagal.
Trêve de singerie, que vaut le roi de la tatane dans un registre autre que celui du film d’action de série Z ? Et bien contrairement à ce que pourrait laisser penser sa filmo, le maître Zen est capable de nous surprendre.
Sensei bibendum en est quand même à son 3 ou 4ème disque aussi étonnant que cela puisse paraître. Et encore plus étonnant ça se laisse écouter. Officiant dans un registre perdu quelque part au milieu d’influences country, folk parfois blues et même ragga, ce cher Steven envoie des mélodies qu’on s’imagine accompagner d’images de jeunes courant au milieu des grandes prairies du middle ouest américain ou bien de musiciens jouant dans le bar d’une petite ville paumée au milieu de nulle part.
La voix un peu éraillé de tai-chi master colle parfaitement à ses ambiances typiquement ricaines qui donnent un petit je ne sais quoi de plus à la musique. Les rythmiques sont vraiment sympas, les grattes et les riffs typiquement country sont un vrai régal et je ne parle pas des claviers qui non seulement accompagnent mais se permettent parfois quelques libertés en dominant les autres instruments.
Ceci dit, il se passe quand même des choses étranges sur ce disque. Music en est un parfait exemple. Ballade typique du style et très représentative de l’album, on est sciée en entendant un break ragga au milieu de ce titre aux sonorités country. C’est d’autant plus surprenant que ce break est suivi d’un solo de guitare.
Plus loin sur le disque on retrouve des influences chères à notre grand Zen. Des choses plus tribales, plus ‘roots’. Le sieur Seagal étant un grand défenseur des minorités, il était donc normal que l’on retrouve des titres influencés par les différentes cultures qu’il défend comme les minorités indiennes. Tout au long des 61 minutes qu’il dure, l’album tache de se renouveler à chaque titre et nous renvoie à chaque fois à quelque chose de différent musicalement. Étonnant et rafraichissant.
Saumon agile surprend et de manière fort agréable s’il vous plaît. Songs From The Crystal Cave est un disque à l’image de son auteur, à la fois mystérieux, surprenant, varié et aux facettes multiples et il y a des fortes chances que cet album reflète la véritable personnalité de son auteur. Le grand Steven se dévoile au travers de cet album fort agréable, certes très typé country mais suffisamment varié pour attirer un public pas forcément connaisseur. Une bonne surprise.
