Quand Nergal sort de sa zone de confort et se lâche ça donne une espèce d’ovni musical à des années lumières de ce peut produire Behemoth. Intéressant.

Le nom du projet peut être interprété de 2 façons. Me And That Man peuvent être Nergal et John Porter, l’artiste avec lequel il a collaboré sur le projet. Ou bien ça peut être Nergal et Nergal, celui de Behemoth et celui qui se présente aujourd’hui devant nous avec cet album de Rock qui renvoie directement  à ce qu’on pu faire Nick Cave et Johnny Cash. Car du Cash, il est clair que Nergal en a ingurgité des doses massives tant l’ombre/empreinte de la légende de l’Arkansas plane sur le disque. J’ai également immédiatement pensé à King Dude, découvert l’an dernier au Hellfest, tant artistiquement les 2 parcours sont similaires – les 2 officiant ou ayant officiés dans le Metal extrême avant de partir d’explorer cette voix du Rock sombre, mélancolique et un poil torturé.

Tout au long des 45 minutes, on passe en revue tout ce que le genre a proposé de bon et de moins. Car si l’esthétique est léchée et le travail soigné, Me And That Man se prend les pieds dans le tapis avec des clichés largement évitables – le clip de My Church Is Black empile à peu près tous les poncifs imaginable dans ce registre ou bien encore les enfants en choeur sur Cross My Heart And Hope To Die. C’est typiquement le genre de chose que je m’attends à trouver sur un album de ce type. Et l’on arrive là à ce qui fâche plus ou moins: le fait que le projet peine à sortir de l’ombre des grands du genre justement à cause de ces clichés mais aussi à cause de l’aspect parfois bancal du tout. Oscillant entre le bon et le pas vraiment inspiré, Songs Of Love And Death (tiens encore un cliché) est aussi accrocheur que pénible.

A la fois intéressant et déconcertant, Me And That Man me fait l’impression d’un projet ambivalent, quelque part entre la démarche sincère et le caprice.  Et cet aspect « cul entre deux chaises » le rend aussi sympathique que chiant.