Le premier essai d’As I Lay Dying est pour le moins surprenant. On est évidemment tenté de faire le rapprochement avec son successeur dont le deathcore fait l’unanimité. Et pourtant, le cas de Beneath The Encasing Of Ashes (BTEOA) est un peu différent.

Le virage pris par le groupe entre ces 2 opus est des plus marqués. BTEOA est un album empreints d’influences métal et death très présentes dans les riffs et les rythmiques avec des tempos relativement lents (When This World Fades) et/ou typé thrash 80’s pour certains (A Breath In The Eyes Of Eternity).

As I Lay Dying - Beneath The Encasing Of Ashes

Le chant n’a plus grand-chose à voir, fini le chant hurlé limite aigu, ici c’est limite gutturale et toujours à la limite du death. Les guitares ont suivi le même chemin que le chant avec un son bien plus massif et grave. La batterie quant à elle à un son de batterie et pas celui d’une ustensile triggé et sonnant artificiel comme c’est le cas sur Frail Words Collapse.

Le son est aussi radicalement différent. La prod est ici celle d’un album de métal, avec des guitares très lourdes, énormément de cymbales et un chant toujours dans un registre ultra grave. Sans être un fossile datant d’un autre age, le disque semble accuser le poids du temps. Les chansons sont certes bonnes et pas désagréables à l’écoute mais on a l’impression d’avoir un album vieux de presque 10 ans sur les oreilles tant les compos et la prod sonne vieux et pourtant il date de 2002. Ceci dit, cette prod’ (volontairement ?) old school confère au disque une ambiance des plus spéciales, presque aussi lourde et pesante que la musique Tout ceci est bien entendu en adéquation avec des paroles qui respirent la gaîté et la joie de vivre.

Le gros point faible du disque se situe dans son accessibilité. As I Lay Dying a choisit de ne pas faire simple et il faut vraiment avoir envie d’écouter un disque de gros son avec une production approximative. La structure des titres et les riffs torturés le rendent difficile à appréhender et même avec la meilleure volonté du monde, s’enquiller 3 ou 4 morceaux à la suite relève presque de l’exploit.

BTEOA n’est pas foncièrement un mauvais disque et il peut surprendre quand on connaît l’évolution choisit par le groupe. As I Lay Dying a visiblement pris le parti de faire les choses à l’envers par rapport au reste de la scène metalcore actuelle et on ne s’en plaindra pas. Mais cet album est indéniablement un ton en dessous du monstrueux Frail Words Collapse. On mesure ainsi la marge de progression du groupe et on se félicitera qu’elle aille dans ce sens.