Pour un premier album sorti sur son propre label (Tradecraft Records), Mustaine choisit de sortir Super Collider, 14ème album de Megadeth.
Pas sur que se soit la meilleur idée qu’il ait eu.
Déjà d’un point de vue esthétique. La cover de Super Collider trouvera sans trop de souci sa place au panthéon des plus grandes horreurs de la catégorie « pochette d’album moche ». Ensuite parce que musicalement ce n’est pas vraiment ça.
Ha ça, ça sonne comme du Megadeth, pas de souci là-dessus. Mais ça sonne comme du mauvais Megadeth. Peut-être parce que ça en est? Mouais possible.
Hormis Kingmaker qui donne le change en étant mise en première position sur le disque, le reste est au mieux passable, au pire pas bon. Les quelques bons plans disséminés ici ou là sont plombés par des arrangements usés voir pas inspirés. Quant au chant, autant je peux comprendre que Mustaine n’ait plus sa voix d’il y a 20 ans, autant qu’il chante comme ça, sur album de surcroît: STOP THE MADNESS!
Car oui c’est bien celà qui plombe le disque: le chant! Ce changement de ton adopté par ce bon Dave ne colle que trop peu souvent avec ce qu’il tente. A cause de celà, Super Collider passe pour un titre du début des 90’s qui aurait été oublié sous une pile de vieux CDs qu’on aurait retrouvé par accident et qui aurait terminé tout aussi accidentellement sur le disque. Je passe sous silence les choeurs de ce bon Ellefson qui frise l’insupportable – Built For War est une purge à ce sujet, idem pour Beginning Of Sorrow.
Je passe sous silence Dance In The Rain, le titre « what the fuck » de l’album. Non en fait, je ne peux pas le passer sous silence. Si le tempo de batterie est parfois déroutant mais pas forcément mal vu, le final ne ressemble franchement à rien. On enchaîne ensuite sur Beginning Of Sorrow – titre pas désagréable au demeurant – avant que l’entreprise ne tourne finisse de sombrer corps et bien avec les 3 titres suivants. Seuls Don’t Turn Your Back... remet un peu de baume au coeur – et encore c’est simplement parce que les titres précédents étaient des purges. Cold Sweat qui conclue l’album est à peine moins anecdotique.
Super Collider confirme également que Megadeth a grandement besoin de sang neuf derrière la batterie tellement: c’est plat et convenu hormis peut-être un ou deux éclairs de créativité. Pour le reste Mustaine nous ressert encore la même soupe côté solo et Broderick… je ne m’étendrais pas dessus ayant déjà dit ce que j’en pensais que les chros précédentes.
Super Collider est donc le premier album de Heavy de Megadeth et bien que tout ne soit pas à jeter, quand on a dans sa disco des Rust In Peace ou Countdown To Extinction ça fait forcément tâche de pondre un album pareil.