Second épisode des aventures d’Abbath en solo.
Après la relativement bonne surprise que fut son premier effort, que peut bien valoir Outstrider?

La réponse a cette question est toute simple: pourquoi changer une recette qui fonctionne? Dès la première note, avant même d’avoir entendu l’animal chanté, on est en terrain connu tellement ça sonne comme du Abbath pur jus – quelque part c’est rassurant me direz-vous. Oui… mais non.

Bien entendu le fan sera tout de suite rassuré de se retrouver dans un univers qu’il connait et affectionne. Le riff est signé, la rythmique aussi, c’est catchy mais velu juste qu’il faut, les ambiances qu’on attend et affectionne sont là et sont maîtrisées. Bref tout indique qu’Abbath va faire du Abbath.
Et c’est bien là le problème. Le disque a en quelque sorte les défauts de ses qualités. Outstrider est tellement Abbath qu’il en devient trop l’Abbath. Le bestiau est tellement enfermé dans son personnage/univers que sa musique ne devient qu’une vaste variation sur le même thème. Pour faire une comparaison qui vaut ce qu’elle vaut, contrairement à ses anciens copains d’Immortal qui ont su se réinventer (un peu) avec Northern Chaos God en revennant aux fondamentaux du groupe tout en rafraîchissant la forme, Abbath fonce tête baissée dans les portes qu’il a lui-même déjà enfoncée. Outstrider passe en revue à peu près tout ce qu’a pu proposer Abbath aussi bien dans Immortal qu’en solo. Les changements de rythmique sur Calm in Ire (Of Hurricane) ou Harvest Pyre rappelleront sans doute des souvenirs. Bridge of Spasms et The Artifex sont des clones de morceaux d’All Shall Fall. Je m’arrête là mais je pourrais vous passer en revue tous les titres de l’album et trouver leur équivalent dans l’oeuvre du norvégien possédé qui donne son nom au groupe. Bref « C’est bien mais pas suffisant » pour faire du Groland dans le texte. On sait Abbath capable de proposer bien plus innovant et varié – écoutez son projet I pour voir de quoi je parle.

Ceci étant dit, le disque sonne super bien, la prod est sublime et bien qu’en totale roue libre le tout se laisse écouter gentiment mais sans réelle envie d’y revenir. Quant à l’artwork, bien qu’un poil égocentré, il est plutôt bien vu.
Le bulletin de note de l’élève Olve Eikemo dirait sans doute « élève fantasque qui se repose trop sur ses acquis ».