Plus sobre que jamais, Abbath est de retour avec un nouvel album plus « abbathien » que jamais. Bonne nouvelle?

Qu’il est plaisant de voir que la période (très) sombre traversée par ce bon Olve n’a pas nuit à son envie de continuer à faire de la musique.
Pour ceux qui ont loupé les épisodes précédents, la descente aux enfers a débuté au Wacken 2018 où, complètement ivre, il a frappé et insulté du personnel du festival avant d’en être exclu manu militari. Quelques mois plus tard, suite à des concerts apocalyptiques en Argentine, il en est venu aux mains avec le public pour finalement rentrer en Europe et partir en désintox. Quelques mois plus tard, sobre, il annonce sur YouTube son retour avec un nouvel album.

Musicalement, il est difficile de dire qu’on est perdu à l’écoute de Dread River. De prime abord, ça sonne comme un mélange d’Abbath et d’Immortal. Puis au fur et à mesure de l’écoute, se révèlent quelques subtilités dans l’écriture. Rien de fou, on reste en terrain connu avec une prise de risque minimale. Chaque riff a ce petit air de déjà vu mais varie suffisamment pour que ça passe. De temps à autre, un ange passe et la proposition est plus intéressante (Myrmidon, Septentrion). Trop peu souvent hélas.

Dream Cull, qui fait office de single, me fait penser à un repas constituer des restes du banquet de la veille. On connaît le menu donc pas de surprise. Et cela représente parfaitement l’album. Au final, celle qui va sans doute faire le plus parler est la reprise de Trapped Under Ice de Metallica. Cet improbable croisement en le Thrash accordé façon Black Metal avec un clone de Lemmy qui chante dessus. Rigolo, efficace mais elle aurait sans doute plus eu sa place en face B qu’en titre à part entière. Remplissage? Non pensez donc!

Ce qui nous amène à la prod du disque. Abbath lui même est aux manettes pour le meilleur et pour le pire. Ici ce sera pour le pire. Le son est étouffé comme c’est pas permis. Tout donne l’impression d’être loin. La voix, la batterie qui malgré ça écrase tout et la basse… attendez y’a de la basse? J’ai comme un doute vu qu’on ne l’entend pas. Côté guitares, la lead surnage tant bien que mal au milieu du reste.

La pochette réussie le tour de force d’être encore plus immonde que la précédente (une performance) et vous rappelle qui est le boss si d’aventure ça vous était sorti de la tête.

Malgré ça Dread River a ce petit truc qui fait mouche. Très imparfait il se laisse écouter. C’est le bazar mais à quoi s’attendre d’autre quand le maître en « crab-walk » est en action? Il est aussi indéniable que le capital sympathie du bonhomme joue dans la façon dont on aborde sa musique.
Ce que je retiens c’est qu’Abbath est de retour aux affaires et que ça fait plaisir!