Le Hellfest…tout a été dit et redit sur ce festival, donc on va sauter les banalités d’usage et s’intéresser directement à ce que cette édition 2019 apporte.

Et il y a eu quelques changements :
Léger redesign de l’entrée du camping, avec deux grandes tentes fermées (peut-on encore appeler ça des tentes ?), dont une qui fait bar et «boîte de nuit», et on dirait que les after se sont passées massivement là-bas, parce que le camping était beaucoup plus calme que les années précédentes. Et ça, c’était un gros plus, surtout au vu des conditions climatiques.

Les écrans sur les mainstages…en 2015, il y avait eu un upgrade majeur, qui était déjà bien impressionnant. En 2017 rebelote, des écrans sur les côtés et surtout celui entre les scènes sont devenus gigantesques. Eh bien cette année, ils ont mis la fessée à tout le monde, vu que les écrans étaient ininterrompus et faisaient tout le tour des deux scènes, sur toute la hauteur! De la folie pure, qui aura permis aux groupes de proposer des visuels extraordinaires. Un bon point aussi pour le son, en immense majorité très bon (malgré un foirage pas pardonnable sur Bloodbath), plus constant en qualité que les années précédentes je dirais.
Bref, niveau production et orga, le Hellfest aura encore confirmé que pas un festival ne lui arrive à la hauteur. Et, point totalement subjectif mais TRÈS agréable, l’ambiance mongolo habituelle était bien plus réduite cette année, il y a toujours eu un lot de débiles finis qui se croyaient plus en colonie de vacances qu’à un festival metal, mais c’était beaucoup moins
présent – et mine de rien, ça a pas mal joué dans mon appréciation du fest, dans le bon sens.

Enfin, un dernier mot sur l’histoire de la fille droguée et violée, qui vient de sortir au moment où j’écris ce report…d’un côté, j’espère que la police va retrouver ce fils de pute. De l’autre, j’espère que ce sont les proches de la victime qui y arriveront en premier. Putain de déchet humain.
Maintenant, parlons musique !

Vendredi 21 juin

Khaos-Dei
Un bon groupe d’ouverture de fest, qui se regarde et s’apprécie tranquillement pendant tout le set sans forcer. Leur black metal propose quelques riffs bien sentis qui font mouche, mais est trop peu original pour proposer plus qu’un set bien efficace – ce qui est déjà pas mal du tout.

Sublime Cadaveric Decomposition
Je m’attendais à du grind bien extrême qui pourrait au moins me distraire quelques chansons, j’ai eu ce que je trouve de plus chiant dans le grind à la place. Sachant que je n’aime pas le grind à la base…j’étais parti ailleurs en moins de 10 minutes.

Uada
On me les avait bien vendus, et oui on sent un très net saut qualitatif dans les compos et la prestation scénique, aucun doute là-dessus. Sauf que la sauce ne sent pas vraiment avec moi, je suis dans une période où je veux mon black metal sale et lourd plus que dans la veine proposée par Uada. J’ai fini par partir en avance, mais pour le coup c’était vraiment une histoire de préférence perso, leur prestation était irréprochable.

Conan
Je n’aime pas le style dans lequel ils officient, mais je décide de leur donner une chance sur scène. Alors effectivement sur scène ça tabasse, j’aime beaucoup la lourdeur qui se dégage de leur musique, mais je n’aime toujours pas plus que ça le style. J’aurais essayé, au moins…un petit quart d’heure et puis s’en va.

Pestilence
Je les avais déjà vus il y a peu, et je retrouve exactement le même concert : death basique/cru efficace, prestation scénique sans grand charisme, un concert qui se regarde mais est parfaitement oubliable. J’avais été déçu la première fois parce que je m’attendais à mieux, au moins cette fois j’étais prévenu.

Impaled Nazarene
Chiant, et ridicule. Mika Luttinen a le charisme scénique, l’énergie et les mouvements d’un grabataire. Entre ça et la musique manquant clairement de puissance avec une seule guitare, je pars en moins de 10 minutes, et c’était probablement au moins 5 minutes de trop.

Venom Inc.
Sympa pour le côté historique, mais tout à fait dispensable. J’ai vu les 15 dernières minutes, c’était cool, mais ça s’arrête là.

Possessed
Ah bah il était temps, le premier vrai bon concert du fest ! Je m’étais demandé si le fait que Jeff soit en fauteuil roulant ne rendrait pas sa prestation scénique un peu bizarre, doutes balayés d’entrée de jeu : il dégage une énergie et une conviction incroyables, quand on a vu Impaled Nazarene 3 heures avant ça fait drôle ! J’avoue que je ne connaissais que 2-3 classiques de chez eux, et je me suis pris ma claque, il n’y a pas eu un seul titre mauvais, ou même simplement moyen. Leur thrash à la limite du death tape dans une de mes zones sensibles, leur style de riffs est complètement ma came, alors si on rajoute en plus une prestation scénique bien intense de la part de tous, chanteur en tête…du tout bon ! D’ailleurs, un des titres de leur nouvel album m’a bien tapé dans l’oeil, il est placé dans ma liste prioritaire de disques à écouter.

Hellhammer
Tom G Warrior nous offre un voyage dans le passé, le passé lointain même puisque c’est la formation pré-Celtic Frost qui est mise à l’honneur. Et si l’intérêt historique est indéniable (demandez donc à n’importe quel artiste de black metal, Fenriz en tête, ce qu’ils en pensent), je pense que l’impact initial a été un peu perdu dans le temps. Alors oui, à l’époque, leur musique ultra primitive et crue prenait presque tout le monde par surprise, mais les titres donnant assez vite l’impression de tourner en rond, j’ai fini par décrocher au bout de 20-25 minutes, sans regret (ni d’être resté tout ce temps, ni de partir avant la fin).

Carcass
Démarrer sur les bases du record du monde du 100 mètres c’est bien, mais c’est aussi un problème quand on fait du 400 mètres haies…après un petit échauffement, voilà qu’ils balancent quasi d’entrée une filante Exhumed To Consume/Reek Of Putrefaction/Incarnated Solvant Abuse ! Alors oui, oui et oui, c’est la grosse mandale dans la gueule. Mais comme prévu, le rythme retombe salement derrière, au point de me faire décrocher. Parce que j’ai beau eu essayer, leur titres plus death mélo (tout à partir de Heartwork) m’emmerdent, en fait…je finis par partir avant même d’avoir droit à mon Corporal Jigsore Quandary.

Gojira
Le seul groupe de la journée du Rassemblement National que je suis allé voir. Et j’aurais eu tort de me priver, en fait : Gojira démarre sur Oroborus, avec tous les écrans derrière eux éteints, à l’exception d’un immense cercle lumineux faisant toute la hauteur de la scène qui tourne lentement derrière eux. C’est difficile à visualiser, et les vidéos que j’ai vues ne lui rendent pas justice, mais le visuel de là où j’étais était absolument sublime – la plus belle image de tout le fest, pourtant il y aura eu du poids lourd. Et derrière, histoire de faire les choses bien, ils envoient un coup de Backbone et ressortent même Love du placard ! Mais derrière, et pour la première fois depuis 18 ans que je les suis, j’ai eu l’impression qu’il leur manquait quelque chose sur scène. Entendons-nous bien, leur prestation enterrait toujours la grosse majorité des concurrents sans forcer, mais quelque chose n’était pas là. Mon éloignement de la scène ? Joe qui ne poussait plus autant sa voix sur les parties death ? Toujours est-il que je suis parti sans regret boire et manger un coup, et j’ai assisté à distance au feu d’artifice pour la fin de leur concert – histoire de confirmer que vraiment, l’orga du Hellfest ne se fout pas de notre gueule.

Samedi 22 juin

Wolfheart
Découverts sur le 70000Tons de l’année dernière, le groupe m’avait fortement impressionné sur scène et je les attendais de pied ferme. Eh bien encore une fois, ce fut la grosse grosse claque, sans contestation possible dans le top 3 de cette édition. Je suis extrêmement chiant sur le dosage entre mélodie et agression dans tout ce qui est assimilable au death mélo (et encore, réduire Wolfheart à un simple groupe de death mélo est injuste, leur musique est bien plus variée et originale que l’immense majorité des groupes dans le style), et ils ont le réglage parfait en ce qui me concerne, le tout servi avec un son de bâtard en plus (raaah, ces riffs sur 7 cordes). La scène était ridiculement petite au 70000Tons, mais sauter quelques crans n’aura rien changé à l’énergie dégagée, Wolfheart botte les culs sur scène à la chaîne. Je les avais décrit comme un Amon Amarth qui aurait des couilles à mes compères de camping, mais en fait j’étais bien en dessous de la vérité, et ils me l’ont rappelé. Donnez-leur une chance sur album, c’est du très bon, mais surtout foncez les voir !

Will Haven
Changement d’ambiance, pour le seul concert complet vu dans la Valley (et je viens de réaliser que je n’ai pas passé une seule seconde devant la Warzone, tiens), on donne dans du…metal alternatif ? Will Haven a son propre style, pas évident à décrire, surtout si comme moi on n’est pas familier avec leur musique. Ce qui est certain par contre, c’est qu’ils savent comment coller des baffes dans la gueule ! Le chanteur me fait penser à un Chino Moreno qui passerait trop de temps à la salle de muscu, mais son ook de quadra qui s’entretient vole en éclats dès que ça commence : il hurle comme un possédé tout le long du concert, et se donne sans compter scéniquement. Comme dit précédemment leur style emprunte dans différentes niches : le metal alternatif, le hardcore, des parties bien lourdes et lentes, on retrouve aussi quelques rythmiques destructurées… une belle petite torgnole, là aussi.

Punish Yourself
Je les avais vus lors de leur passage en…2011 ? 2012 ? à la Warzone, de nuit, et ça avait tourné à la folie furieuse dans le pit. Musicalement leur style m’en touche une sans faire bouger l’autre sur album, mais sur scène et dans la fosse, c’était la guerre complète, un des souvenirs marquants de mon historique au Hellfest. Las, cette année ça n’aura pas marché du tout. Concert de jour, scène bien trop grande pour eux, lumières anecdotiques, bref c’est tombé complètement g à plat pour moi. C’est un groupe fait pour jouer de nuit et sur une plus petite scène, l’orga leur a fait un peu un cadeau empoisonné involontaire avec ce slot sur la Temple en pleine journée.

www.j’t’archspirelederche.com (les vrais savent)
Vous prenez tout ce qui part en couille dans le metal extrême moderne. C’est fait ? Voilà, vous avez Archspire, félicitations.
Cassez-vous.

Moonspell
LA déception du fest. Je les ai vus un petit paquet de fois, et à chaque fois c’était excellent. Mais là, cette setlist…je suis parti au bout de 5 chansons si je me souviens bien, mais j’avais l’impression qu’ils en avaient joué 27, seule Opium était à sauver. Le groupe en lui-même était irréprochable, Fernando est toujours un super frontman, mais cette setlist…nope, nope, nope. Nope.

Candlemass
Comment on sait qu’on va se prendre une peignée ? Quand tu as Candlemass qui débarque sur scène, et t’envoie Well Of Souls sans aucun préliminaire. BOUM. En plus le son est pas loin d’être parfait, la basse vrombit bien audiblement, le chant est excellent, moins « exubérant » que celui de Messiah et pour moi c’est un bonus. Tout est juste dans ce concert, et c’est un comble de jouer des titres en moyenne aussi lents et de se rendre compte au moment de l’annonce du dernier morceau que les plus de 50 minutes écoulées sont passées d’une traite. Et ce final sur Solitude, bordel…la chanson était attendue, aucune surprise à ce niveau, mais l’interprétation était sublime. Un splendide point final.
Quel concert !

Dark Tranquillity
Je crois bien que ce groupe pourrait encore sortir des albums et tourner pendant 20 ans, sans jamais avoir un seul mauvais album ou show derrière eux, ou même simplement « bien ». Pourtant ils n’auront pas été aidés du tout par les conditions, vu que leur compagnie aérienne a égaré pas mal de leur matos…mais grâce à un coup de main express de Moonspell et Candlemass (le bassiste arborait la basse custom avec le logo d’Epicus, assez facile à repérer !), pas d’annulation de dernière minute. Et, même avec un son foireux pendant les 3 premières chansons (largement excusable au vu des conditions), dès le démarrage on sent que ça va être la pétée.
Ça n’a pas manqué, pétée complète encore une fois, leur musique déjà excellente de base est servie royalement par une prestation scénique de folie, portée encore une fois par un Mikael Stanne incandescent – possiblement le frontman le plus charismatique de la scène metal. Je pourrais en faire des tonnes sur lui que ça ne lui rendrait pas justice, il a « ce » truc unique qui t’emporte quoi qu’il arrive, en plus d’avoir une énergie dingue et une voix toujours excellente. Et je suis loin d’être seul à le penser, l’Altar complète est en fusion, et démarre au quart de tour à chaque occasion. Puis ce petit ThereIn, ce Where Death Is Most Alive, ce Misery’s Crown….bref, tout, tout, vraiment tout était génial du début à la fin, on s’en branle du son pourri sur le début en fait.
Dark Tranquillity, je vous aime.

Cradle Of Filth
J’en attendais rien de rien, mais voilà : ils ont aussi décidé de mettre une petite pétée eux aussi, décidément. Comment ? Eh bien, tout simplement en jouant les 4 premiers titres de Cruelty And The Beast en guise d’entame de concert, rien que ça ! Et en plus, leur son (problème notoire de CoF en live) était vraiment excellent, tout était parfaitement audible et équilibré, un bonheur pour profiter notamment de la basse qui est sous-estimée chez eux. Si j’avoue que Beneath The Howling Stars fait un peu retomber la pression dans cette première partie de concert, Cruelty Brought Thee Orchids a quand même des riffs incroyables. Et donc, après ces 4 titres, c’est Malice Through The Looking Glass qui est ressorti en direct de Dusk… ! A ce stade, j’ai largement dépassé le stade de la demi-molle, c’en est à la limite d’avoir des problèmes légaux dans cette foule.
Les meilleures choses ayant une fin, la seconde moitié du concert ne pourra pas maintenir le niveau, le final sur Saffron’s Curse/Her Ghost In The Fog se chargeant même de bien me faire redescendre sur terre. Mais c’est pas grave, alors que je me préparais à zapper complètement le concert en attendant Bloodbath dans la tente d’à côté, j’ai eu droit à une grosse demi-heure de folie. Et ils m’ont redonné envie de me ressortir Dusk…, définitivement leur meilleur disque, toujours aussi bon aujourd’hui qu’il y a plus de 20 ans.

Bloodbath
Ce que j’attendais : un bon, voire un très bon concert avec un groupe qui joue sévère, et un Old Nick en mode « balek frère » qui expédie les affaires courantes avec l’entrain d’un comptable – bref, un concert comme un autre dans la vie de Bloodbath.
Ce que j’ai eu : un Nick qui était en forme et impliqué comme je ne l’avais jamais vu, en plus bien en voix, on était partis pour avoir le meilleur concert de Bloodbath depuis celui de 2010 au même endroit – avec Mikael encore au chant, à l’époque. Mais, ce que j’ai aussi eu : le son de guitare le plus informe de tout le fest, même pour des chansons que je connaissais absolument par coeur, j’étais incapable de distinguer les notes, je reconstituais les riffs dans ma tête au lieu de les entendre. Tellement dégueulasse que j’ai fini par me barrer à ma tente au bout de même pas 25 minutes, dégoûté par cet immense gâchis.

Dimanche 23 juin

Municipal Waste
Après avoir assisté du coin de l’oeil au dernier tiers de Nova Twins (pas ma came du tout, mais pas mal intéressant mine de rien), le dimanche démarre sur la thématique thrash – en tout cas pour moi, j’ai honteusement fait l’impasse sur Insanity Alert pour cause de flemme matinale du gromanche. Et, comme d’hab avec eux, ça débourre à 200 à l’heure avec une énergie contagieuse et un bordel sans nom dans le pit. On ne va pas se mentir, ça ne réinvente rien et ça ne m’a toujours pas donné envie de les écouter sur album, mais c’est toujours autant le pied de les voir sur scène. Repassez quand vous voulez !

Revocation
Je me dirige pépère vers la tente, juste à temps pour tomber vers un solide gaillard qui les introduit sur scène. Je me frotte les yeux et j’hésite pendant deux secondes, avant de réaliser que je ne rêvais pas : c’est bien Gene Hoglan qui était en train de les présenter juste avant leur montée sur scène ! En plus, quand ça attaque, ça attaque violent, et ça ne lèvera presque pas le pied du set (ou de ce que j’en ai vu, étant parti en avance pour m’assurer une place de choix pour Death Angel). Les 2-3 titres que j’avais écouté d’eux sur le Net m’avaient laissé plutôt indifférents, alors que ce que je vois sur scène me plaît beaucoup plus. Je vais leur donner une vraie chance sur album du coup, je me suis peut- être bien trompé sur leur compte en me basant sur les mauvais morceaux.

Death Angel
Eux aussi ont décidé de démarrer fort, du coup HOP on ressort Thrown To The Wolves d’entrée de jeu. Mark est toujours en voix et capable de tenir des cris impressionnants, Rob est toujours un soliste de folie avec un style propre, et ce petit monde tabasse toujours autant. Reste que j’ai trouvé qu’il manquait un petit quelque chose à ce set pour vraiment décoller, un petit moment de folie qui aurait fait passer le concert de très bon à excellent. Au final comme je l’ai dit un très bon concert, suffisamment pour se le faire en entier sous un soleil de plomb sans se poser la question, mais une petite forme de routine s’installe pour qui les a déjà vus plusieurs fois.

Vomitory
Pour changer du thrash, un peu de death ? Et du suédois s’il vous plait – ni ambiance Stockholm, encore moins ambiance Göteborg, ça rentre plus dans le truc qui tâche avec force blasts et d-beat. Et la mission fut remplie pour nos gaillards, en tout cas de ce que j’en ai vu – des soucis techniques sur les guitares ont coupé le groupe dans son élan pendant un bon moment, et moi aussi dans le mien du coup, après la baisse de tension je n’ai pas réussi à raccrocher les wagons. Résultat, je suis parti bien avant la fin agoniser un peu plus au frais.

Testament
Une fois qu’on a assimilé que la force de destruction massive des tournées pour The Gathering n’est plus, un concert de Testament est toujours un grand moment de thrash, porté par ce qui se fait quasiment de mieux à tous les postes. Quand ta section rythmique est portée par Gene Hoglan et Steve DiGiorgio, et que ton soliste est Alex Skolnick (sans compter Eric Petersen à la deuxième 6 cordes, soliste moyen/bon mais largement sous-estimé à la rythmique), y a moyen de poser les couilles sur la table.
Et ce fut mine de rien un très bon concert de festival pour Testament, avec un bien meilleur son que lors de leur dernier passage. Si l’on sort Electric Crown (jamais compris le succès de cette chanson ennuyante) que j’aurais volontiers remplacée par DNR, voire – soyons fou- par Sewn Shut Eyes, la setlist fut aux petits oignons et le concert très bon. Mais, je ne vais pas le nier, la lassitude commence là aussi à poindre après les avoir vus pas mal de fois en peu de temps.

Immolation
Je n’ai pu rester qu’un quart d’heure devant leur concert vu que mon corps m’a rappelé que j’avais des besoins biologiques incompressibles, et c’était vraiment dommage, parce que j’ai beaucoup aimé ce que j’ai eu le temps de voir. Prestation scénique bétonnée, style unique avec une vraie ambiance occulte, bref beaucoup de choses pour me plaire mais je n’ai pas pu en profiter comme je voulais. A charge de revanche.

Lamb Of God
Ça faisait un moment que je n’avais plus vu LoG sur scène, et il y a eu du changement vu que Chris Adler ne fait plus partie du line-up live (pour faire simple). J’ai été très vite rassuré, le concert commence par Omerta, choix qui pourrait paraître étrange vu la lenteur/lourdeur du morceau mais qui passera très bien, avec un Randy des grands jours qui tourne toujours comme un fauve en cage sur tout le long d’une scène pourtant immense. Et le nouveau batteur apporte un plus énorme, Chris Adler était aussi précis que statique et sans puissance de frappe, alors que le batteur actuel s’investit vraiment sur scène et cogne dur, j’ai vraiment trouvé que ça faisait passer un cap au groupe, avec tout le monde 100% impliqué du début à la fin.
En plus, la setlist a donné dans le lourd, avec du Laid To Rest, Hourglass, Blacken The Cursed Sun, Redneck, ou la tuerie Walk With Me In Hell. Ils m’ont bien assis, je suis bien content de les avoir retrouvés comme je les avais laissés : tueurs sur scène, sans contestation possible. Avec toujours ce qui est possiblement la meilleure paire de gratteux dans leur domaine, j’adore toujours autant leurs riffs et leur complémentarité.

Cannibal Corpse
Vous avez déjà vu un concert de Canniboule, ou lu un report sur eux ? OK, copier/coller et c’est plié. C’est toujours aussi efficace, malgré un choix de setlist discutable, mais pour une fois je les ai trouvés un peu en dedans physiquement (surtout Georges), la faute à la chaleur ? Bref, toujours un bon moment, mais plus vraiment indispensable pour qui les a déjà vus.

Slayer
Tournée d’adieu de Slayer, et dernière date en France, ça reste un événement marquant dans le metal. Reste que je n’avais pas prévu d’y aller du tout, les dernières prestations étant décevantes et Tom n’arrivant plus vraiment à masquer son ressentiment/ras-le-bol envers Kerry, même sur scène d’après les échos que j’avais eus. Je m’étais dit que ce serait quand même con de rater, et au dernier moment, je me trouve un coin (très, très éloigné faut pas déconner, vu que je me suis décidé sur le tard) avec une assez bonne visibilité pour regarder 2-3 chansons et leur dire adieu.
Putain. Comme. J’ai. Eu. Tort.
La branlée du fest, ça a été eux. J’ai retrouvé le Tom Araya que j’avais quitté en 2005, avec ce concert de clôture du Fury Fest qui avait été une tuerie apocalyptique. Il avait visiblement décidé d’appliquer à la lettre ce couplet de War Ensemble « The final swing is not a drill, it’s how many people I can kill », je l’ai réentendu pousser des hurlements dont je ne le croyais plus physiquement capable – il a même ressorti le cri de la mort sur Angel Of Death, OK sa voix a craqué un peu par endroits, mais le frisson putain de merde ! Pour moi, le concert d’adieu de Slayer, c’était le concert d’adieu de Tom. Par sa rage, son charisme, tout ce qu’il y a mis, il aurait pu jouer seul avec une bande sonore sur un fond noir que ç’aurait été monstrueux quand même. Non pas que le reste était anecdotique. On va être gentil avec Paul Bostaph, autant les problèmes de trigger (ou micro) de double grosse caisse sur certaines parties ne sont pas de sa faute, autant sur d’autres, j’aurais eu peur de caler un métronome à côté – mais c’était sans vraiment d’importance.
Parce qu’il fallait voir CETTE PROD DE BÂTARD qu’ils ont sorti ! Les jets de flamme, les décors en arrière-plan, puis ils sont dit que les jets de flammes faisaient petit joueur donc ils sont passés aux murs de flamme. Les lumières aussi étaient incroyables, entre le visuel et le son, l’expérience était vraiment complète. Puis cette setlist, aussi…il ne manquait que Dittohead pour définitivement faire sauter mon cerveau et me faire foncer dans le tas. Inutile de toutes les nommer, vous les connaissez aussi, je citerais juste les deux raretés ultra bienvenues que furent Payback et Gemini. Ah si, je vais quand même parler de War Ensemble, possiblement la meilleure chanson de tout le fest, tous groupes confondus. Rien que ce « WAAAAAAAAAAR » d’intro, putain !
Le final sur Angel Of Death, pour une dernière fois, aura mis tout le monde à genoux. Et il fallait voir Tom, tout ému à la fin, visiblement touché quand il a lâché son « I will miss you guys » avant de partir. Dans un fest qui accueille beaucoup trop de vieilles gloires kiss’avent pas s’arrêter à temps, lui a su dire stop avant le point de non-retour, et peut quitter la scène par la plus grande des portes, et avec la tête haute. Kerry peut bien branler ce qu’il veut de son côté sous le nom qu’il veut, le dernier concert de Slayer en France a été ce qu’il devait être (une boucherie impitoyable), et c’est ce que l’Histoire retiendra. Merci pour tout.

Du coup, je passe un peu devant Deicide, mais on se retrouve dans le même cas qu’en 2016 : je suis trop au bout du rouleau pour rester, et vu la branlée atomique mise par Slayer le coeur n’y est plus, je préfère rester sur cette impression. Et, encore une fois, je regrette vraiment parce que le père Benton était en train de mettre une bonne peignée aux courageux présents. Promis, il n’y aura pas de troisième manqué les gars 🙁