Pour la deuxième soirée consécutive, Cradle Of Filth envahi la scène de l’Elysée Montmartre afin de terminer le travail commencer la veille : à savoir tourner un DVD. Non pas qu’ils soient nuls et qu’ils aient raté leur coup le premier soir non non, mais pour fignoler justement. Et au niveau du fignolage va y a voir du boulot…


Ceci étant dit, ils ne sont pas seul ce soir, comme la veille les portugais de Moosnpell sont de la fête alors que les suédois de The Haunted ont été invité a rentré chez eux. Vous me direz que ce n’est peut-être pas plus mal pour eux vu le traitement qui leur a été réservé la veille (15 minutes de set). Pas plus mal pour eux oui, mais pas pour moi étant donné que je venais pour les voir *soupir* la soirée va être longue.

Espérant secrètement que Moonspell jouerait sensiblement le même temps que la veille (une grosse demi-heure), je pensais avoir droit au plat de résistance assez vite. Et bien non, les portugais resteront près de 50 minutes sur scène en distillant avec talent un métal gothique soutenu de main de maître par un Fernando visiblement heureux de voir que le public répond positivement à leur musique. Le tout est accompagné par des lights travaillés tout à fait en adéquation avec la musique, ceci dit le stroboscope ça a vite tendance à rendre épileptique, voir à filer une leucémie à force de se faire flashouiller la rétine toutes les secondes et demi.
L’essentiel du show repose sur Fernando, son grand gabarit et son charisme, les lights n’hésitent pas à leur mettre en lumière (haha) alors que le reste du groupe est dans l’ombre et ce dernier en fait des tonnes à grand renfort de gestes démesurés tel un Mick Jagger sur une scène au milieu du stade de France. Une fois de plus il sortira son immense canne ornée d’un crâne du meilleur goût sur Mephisto avec laquelle il frappera le sol en rythme.
Le concert prendra fin sous les acclamations du public qui en redemanderait presque. Que dire de plus ? Concert carré musicalement, son tout à fait correct même si Fernando n’a eu aucun retour son sur le premier titre et… dieu que ça m’a paru long. C’est certes du beau boulot et les quelques morceaux les plus musclés ont presque réussis à me faire tapoter du pied mais ce n’est définitivement pas mon style.

J’entends souvent dire que Slipknot c’est un peu le cirque qui débarque en ville, ce qui n’est pas tout à fait faux. Cradle me fait un peu le même effet, je trouve même ça encore plus grand guignolesque. La meilleure preuve ? Les roadies déguisés en faucheuse qui s’affèrent sur scène – ambiance.
Le reste est à l’avenant, une scène avec un décor voulant rappeler un semblant d’architecture gothique avec des voûtes en métal disposées devant le backdrop, des fausses flammes, 4 estrades montées sur la scène dont une dominant les autres sur laquelle est installée la très imposante batterie du plus anglais des suédois : Adrian « at the gates ta life » Erlandsson. Le tout prendra une tournure encore plus amusante quand 2 gargouilles débouleront sur scène et s’installeront de part et d’autre de la batterie. La suite ne sera malheureusement pas à la hauteur de la mise en scène… du moins j’en attendais plus vu l’ampleur de l’événement.
Bref le groupe entre en scène vers 21h déchaînant un public qui n’attendait que ça et que le soundcheck à rallonge a eu tendance à agacer. Le Dani Filth’s Orchestra entame donc sa setlist, clone parfait de celle de la veille, avec 2 titres de Nymphetamine (Guilded Cunt et Nemesis). Premier constat, le son est assez approximatif, ce qui est assez inquiétant dans le mesure où le concert est enregistré. Et ça ne va pas aller en s’arrangeant, les guitares étant inexistantes et la basse saturant parfois pendant de très longues secondes. J’espère pour eux que le master audio n’en a pas souffert sinon Cradle pourrait avoir le DVD au son le plus pourri qui soit jamais sorti.
En dehors de ces considérations sonores, tout ce petit monde semble s’amuser sur scène. Si le nouveau bassiste tire une tronche de six pieds de long (normal pour un beuh meuh), son compère à la guitare fait le guignol, tirant la langue à tout le monde tandis que son alter ego prend la pose à l’autre bout de la scène. Adrian est quant à lui invisible, caché par l’énorme rack de sa batterie et le clavier et la choriste sont là sans être la. Pour tout dire les gargouilles présentes sur la scène semblent avoir plus d’importance qu’eux. Et puis il y a Dani dans son habit de lumière (en fait je crois que c’est surtout du aux reflets des lights sur le vinyl), qui se déplace avec toute la grâce que peut avoir quelqu’un qui a des abdos sponsorisés par une marque de bières et des New Rock de 5kg chacune aux pieds.
Conformément à ce qui était prévu, Cradle joue des titres qui n’ont peu ou pas du tout les honneurs de la scène et le show visuel se met en place. Black Goddess Rides se verra agrémenter par la performance d’une contorsionniste qui gesticulera pendant tout le titre suspendu par les pieds à une corde surplombant la scène. Elle refera une apparition plus Nymphetamine durant laquelle elle tournoiera au-dessus de la scène provoquant une grande clameur dans le public tandis que Dani chante à côté avec un micro suspendu au plafond. En ce qui concerne le reste du show purement visuel, mis à part les gargouilles gigotant avec Dani sur le premier titre, nous auront droit à une marionnette géante faisant deux apparitions relativement courtes. Et enfin les classiques danseurs, toujours munis de leur scie circulaire qu’ils frottent à une plaque en acier fixée sur leur torse et qui fait jaillir des gerbes d’étincelles. Le cirque était donc de la fête.
Après avoir enchaîné des titres tels que Promise Of Fever, Midian, 13 Autumns ou Mother Of Abominations, on arrive finalement au dernier morceau, celui que j’ai attendu toute la soirée, le seul titre de COF qui me donne envie de courir dans le pit au risque de me faire embrocher par un goth spiké de la tête aux pieds: From The Cradle To Enslave. Et là c’est le miracle, le son devient bon, on entend Dani aboyer, le clavier prend enfin la place qui aurait du être la sienne depuis le début, la choriste chante juste (ce qui n’est pas une sinécure), la basse ne sature plus bref tout est parfait !
Et le concert prend fin sur cet excellent titre, le groupe quittant la scène sans trop se faire prier, seul Adrian saluera les fans plus longtemps que ces collègues.

1h30 de set, le tout relativement linéaire et gâché par un son abominable, ça calme. Certes il y avait le visuel mais globalement si on n’est pas fan, ce qui est mon cas, on a tendance à trouver le temps long. Ajouter à cela un Dani carrément starisé et un groupe pas franchement communicatif alors que le public, particulièrement chaud ce soir, ne demandait que ça, on était en droit de s’attendre à mieux surtout pour un concert filmé en vue d’un DVD live. Certes le jeu était carré mais ça ne fait malheureusement pas tout.
Les fans y ont trouvé leur compte c’est une certitude, les autres par contre ont du s’ennuyer ferme. M’est avis que ce n’est pas ce soir que Cradle aura fait de nouveaux adeptes… ou alors je ne suis pas de ceux-là.