C’est avec un peu de retard à l’allumage (quoique) que je vais vous parler de Swedish Death Metal, un des nombreux ouvrages parus et causant de death suédois, mais qui de l’avis général est tout simplement le livre de référence sur l’histoire du genre, de sa création à la fin des années 80 à son âge d’or au début des années 90.

Swedish Death Metal

Je parle de retard à l’allumage car il est sorti il y a  près de 2 ans, a été réactualisé entre temps et sa sortie chez nous en français est prévue pour la fin 2010. La version qui nous intéresse aujourd’hui est la dernière en date et en anglais (on fait ce qu’on peut).
Le bouquin est l’œuvre de Daniel Ekeroth, bassiste du groupe de death (étonnant) Insision mais aussi organisateur de festival de films en Suède. Le bonhomme a grandi en même temps que les pères fondateurs du death métal suédois, il était donc en plein dedans et sait de quoi il parle.
Après une courte préface de Chris Reifert (Abscess, Autopsy, Death), Ekeroth raconte comment tout a commencé dans des villes suédoises paumées où des ados avec pas mal de temps à tuer se sont mis à faire beaucoup de bruit pour tromper l’ennui. Au travers des 9 chapitres, il plante le décor au niveau international et nous raconte chronologiquement l’influence du punk et la culture du « Do It Yourself » qui prévalait au début et pourquoi Bathory est plus ou moins la base de tout ça. Il continue en racontant l’histoire des pionniers que sont Nihilist/Entombed, Carnage, Dismember, Grave, Grotesque avec ce son, ce groove, bref ce qui fait que le death suédois est le death suédois.
A travers des citations des principaux intéressés de l’époque que sont Nicke Anderson (Entombed – certainement la personne la plus importante dans tout ça), Tomas Lindberg (At The Gates), Uffe Cederlund (Entombed, Disfear) et j’en passe, il retrace très précisément (peut-être même trop parfois) les événements se déroulant de 1988 avec les balbutiements du genre à 1993, période faste pour le genre avant l’avènement du black métal.
Ekeroth était en plein dedans, ça se sent. Si on style ne lui vaudra jamais le prix Nobel de littérature, ça se lit gentiment, happé que l’on est par la curiosité de voir comment une bande gamins a créé de toute pièce un nouveau genre musical. Comme je l’évoquais plus haut, l’auteur est rigoureux dans ses références (normal me direz-vous) mais pousse très loin la minutie avec laquelle il parle et décrit les groupes/fanzines/labels/magasins actifs à l’époque au point que l’on finit un peu par se mélanger dans tout ça. En revanche il a la bonne idée de situer géographiquement en Suède chacun des groupes qu’il cite, afin que l’on replace chaque chose dans son contexte vis-à-vis des influences extérieures. Si il est pointilleux sur tout un tas de points, il est aussi très loin d’être objectif. Il dit ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas. On le sent très attaché à la scène originelle et le peu d’intérêt qu’il porte à la scène actuelle (il suffit de voir la façon dont il parle d’In Flames pour s’en rendre compte). Si ça surprend un peu au début, au final ça ne rend le bouquin que plus crédible et immersif.
Bien que le livre fasse un peu plus de 400 pages, dont une bonne partie est enrichie de photos, fanzines et flyers d’époque, les 150 dernières pages sont un monstrueux abécédaire regroupant pas loin de 900 groupes avec leurs différents noms, leur ville d’origine, leur line-up complet et la discographie qui va avec. Cherry on the cake, 20 pages regroupant des fanzines d’époques avec des artworks fait maison… et ça nous fait réaliser que c’était une autre époque et une autre façon de voir/faire/vivre de la musique.

Bien qu’il y ait plusieurs bouquins existant sur le sujet, je ne saurais trop vous recommander celui-ci. Précis, richement illustré et plus que tout : hyper intéressant pour peu que l’on soit fan ou curieux. La lecture de Swedish Death Metal changera définitivement la façon dont vous écouterez vos albums de death après ça.