2 ans après un Conquer plus convaincant, Soulfly et de retour avec un septième opus intitulé Omen.
Après avoir tâté de tout un tas de styles et intégré toute une palette d’influences diverses et variées, il semble que Max ait enfin trouvé une recette qui tourne pour Soulfly.

En effet, si depuis Dark Ages, les albums de Soulfly sont plus consistant, plus variés mais aussi d’un niveau technique autrement plus relevés que les 4 premiers ce n’est pas du simple fait du sieur Cavalera. Avec un line-up enfin stable, des musiciens talentueux et surtout impliqués dans les albums, Soulfly se refait une virginité et regagne, pour moi du moins, une certaine crédibilité.

Soulfly - Omen

Si côté paroles, ça reste toujours relativement bas de plafond, niveau compos on tape dans une tout autre catégorie. De prime abord, ça donne l’impression d’être du Soulfly standard, comprendre avec un riff basique qui tient sur 3 cases et 2 cordes. Par la suite, après un break ou un changement de rythme, on se rend compte que Max passe la main à Rizzo qui sort des riffs et une parie de solos venus d’une autre planète (Vulture Culture). Le tout est bien soutenu par une section rythmique efficace. Si la basse de Burns est réduite à la portion congrue, Nuñez en revanche fait preuve d’une variété et d’un niveau revu à la hausse avec des plans bien pensés et bien amenés. Le genre de choses qui fait plaisir sur un album de Soulfly. Alors certes, comme ils ont une recette qui fonctionne bien, ils nous la ressortent souvent sur l’album, mais globalement ça passe bien voir même très bien et c’est suffisamment varié pour que l’on ait envie d’y revenir, certaines rythmiques ultra basiques/efficaces ayant cette capacité à faire remuer les cervicales avec plaisir (Kingdom).

Soulfly revoie donc ses prétentions à la hausse mais je mettrais tout de même un petit bémol à tout ça. Certes, la recette du Soulfly nouveau est bien aguichante mais sur un ou deux titres, le groupe retombe dans ce qui est pour moi un de ses travers et certains prendront pour sa marque de fabrique : les morceaux thrash binaires et basiques parfaitement inintéressant et inutiles puisque vus, revus et re-revus depuis des lustres sur tous les albums du groupe, ceux de Sepultura et ceux d’à peu près tous les groupes de thrash de la création. Je fais ici allusion à des titres comme Mega-doom qui, bien que très « cavalerien » dans l’esprit, donne une idée de ce à quoi je fais allusion. Quand j’entends le rendu studio, je n’ose imaginer l’étendue des dégâts sur scène.

Omen marque aussi le grand retour des guests à la pelle sur un album de Soulfly parmi lesquels on compte Greg Puciato de The Dillinger Escape Plan. Je n’aime pas la voix de Puciato et encore TDEP, mais il faut reconnaître que son chant aigu et un brin criard, très lancinant rend plutôt bien sur Rise Of The Fallen et que ça contraste bien avec le reste. Un autre mélange des genres assez intéressant est celui qui voit Tommy Victor (Ministry, Prong) venir poser sa voix sur Lethal Injection. Chaque couplet des chanteurs est soutenu par un riff qui lui est propre (un plan très hâché pour Victor et un très Soulflyen pour Maxou), cela accentue l’opposition de style vocal. Encore une fois c’est très bien fait, ça apporte un petit truc qui pique notre attention, ça plus les interludes de Rizzo et le solo qui part à fond les manettes, ça envoie du petit bois. Y’a bon ! Côté guests on trouve aussi Igor Cavalera à la batterie sur Your Life My Life et il ne s’agit en rien du frérot mais du fils ! Il y aussi Refuse/Resist avec… Zyon Cavalera, un autre de ses fils. Ca reste dans la famille mais ça n’apporte pas grand-chose au final. Sans parler de la sempiternel « Soulfly song », ici intitulé fort logiquement Soulfly 7.

Sur Omen, il y a très bon, du bon et du dispensable mais rien vraiment à jeter.
Soulfy et Cavalera n’ont en fait plus grand-chose à prouver, ils jouent détendus, se font plaisir et ça se sent. Omen ne révolutionnera ni le genre ni la face du monde mais c’est un album bien fait, agréable, qui comblera aisément des envies primaires de secouage de tête avec en prime, un petit goût de reviens-y pas désagréable.
Reste à voir si il tient la distance sur la durée et surtout en live.