Cette chronique là, je pourrais vous la faire courte avec un truc du type « same shit, different day ». Mais ne je le ferais pas parce que j’aime bien parler pour ne rien dire… ou pas.

Alors quoi de neuf chez Ill Niño ? Je parle en dehors du fait que Roadrunner les a foutu à la porte après avoir encaissé les brouzoufs – mais ça RR est coutumier du fait, j’attends de voir le baroud d’honneur de Slipknot mais ça n’est pas ce qui nous intéresse ici.
Donc ben Ill Niño fait toujours du Ill Niño, à savoir du « latin metal » à base de percus – très bien intégrées pour le coup et qui apportent un plus à l’ensemble – et de riffs qui sentent bon l’époque du désormais défunt néo métal.

Ill Niño - Enigma

Rien de nouveau sous le soleil donc et je me permettrais même de m’auto citer en reprenant un paragraphe de la chronique de One Nation Underground. « Au niveau des morceaux, on retrouve quasi systématiquement les mêmes schémas de composition, les mêmes intonations au niveau du chant et certains passages ne sont pas sans rappeler des choses connues depuis les albums précédents. » J’ajouterais en plus que certains plans fleurent bon le Soulfly.

Cela dit, bien que j’exècre purement et simplement la voix de ce cher Cristian, je trouve un titre comme Pieces Of The Sun très sympa, j’avoue avoir tapoter du pied et l’avoir repassé plusieurs fois. Il est en tout cas bien plus agréable et plus frais que celui qui lui succède où ce même Cristian force sa voix comme c’est pas permis pour un résultat mitigé à base de « fuck » et de passages mélodiques toujours aussi moyennement maîtrisé. C’est dommage car derrière ces fameux passages mélo il y a des harmonies de grattes plutôt sympas même si structurellement c’est du vu revu et re-revu.
En fait le problème d’Ill Niño se situerait plutôt à la ligne précédente. Sans parler du problème de chant qui vient donc… du chanteur qui est une calamité, le groupe lui a un petit quelque chose, une personnalité qui ne demande qu’à s’exprimer mais au lieu de ça, ça tourne inexorablement en rond. Ill Niño fait dans le facile au lieu d’explorer de nouvelles pistes et c’est dommage… pour eux ! Moi perso je m’en bats la cacahuète mais ça me fout en l’air de voir un groupe qui ici ou là sur son disque explore 2/3 trucs intéressants avant de vite retourner dans sa routine – cf la ballade « en español » à la sèche aux attristantes paroles (oui je comprends AUSSI l’espagnol, ça vous la coupe hein !).

Allé, comme je vois qu’il y en a un ou deux qui sont demandeurs je prends un exemple de titre intéressant : March Against Me. Faisons abstraction du chant. Sur ce titre, le groupe se fend d’un morceau aux influences latino ultra appuyées, avec des harmonies typiques de ce qu’on peut retrouver en salsa ou dans ce type de musique, ajoutez à cela les percus qui sont mises en avant correctement et appuyées par une lead guitare solide tout à fait dans le ton et le chant en deuxième couche (oui je sais j’avais dit que je n’en parlerais pas). Ben merde ça le fait ! Ca le fait même d’une force pas possible ! Comment ? C’est plus du Ill Niño ? Et A Sense Of Purpose c’est du In Flames peut-être ? Ce que je veux dire avec ce parallèle bancal et un poil provocant c’est que si Cristian et ses potes doivent faire évoluer leur musique au point de ne plus faire ce post néo métal chiant et insipide pour pondre des albums frais et orignaux comme peuvent l’être ce titre, j’achète ! Attention cependant à ne pas tomber dans l’excès inverse, à en faire des tonnes et à en coller partout.
La suite de l’album est relativement inégale, alternant titres musclés classiques et d’autres plus mid tempo avec des breaks de percus dans tous les sens (l’excès auquel je faisais allusion plus haut).

Et voilà, pour un mec qui n’a rien à dire j’ai encore tartiné pour vous dire ce que vous savez déjà, c’est pas mal, ça tente des choses mais au final c’est assez mitigé.