Cinq ans pour cinq titres et 20 minutes de musique. Tout ça pour ça?

Réduire le temps de création d’une œuvre artistique, à fortiori musicale, à sa durée et son nombre de titres est un peu bête car pas forcément représentatif de l’investissement de son géniteur. Mais quand on est aussi attendu que Carach Angren, débouler avec un « juste » EP est en soit un peu décevant.

Carach Angren - The Cult Of Kariba

L’histoire de The Cult Of Kariba renvoie à l’univers du premier opus du groupe Lammendam sorti en 2008.D’où l’idée que musicalement, les titres soient mois expérimentaux que sur Franckensteina Strataemontanus. C’est en ça qu cet EP est un peu décevant. Les titres purement black sont un peu convenus.

Bien que boosté aux orchestrations, Draw Blood sonne déjà vu. Le délire à mi-chemin entre la maison hantée de Disneyland et Cradle Of Filth a fait long feu. Idem pour The Resurrection of Kariba et Venomous 1666. Ca fonctionne mais ça manque de fraîcheur.

A vrai dire, seule Ik Kom Uit Het Graf – chantée en patois locale – tire son épingle du jeu. Plus hachée, avec son chant forcément plus guttural et ses « ouuh lalala » pleins de cynisme. Le tout est soutenu par des claviers très industriels qui arrivent parfois sournoisement au milieu des orchestration. De très loin le meilleur titre de l’EP.

Comme toujours chez Carach Angren, la prod est parfaite. Rien ne dépasse et tout est parfaitement sous vide. Aussi froide et aseptisée qu’une prod moderne puisse l’être.

En résumé, The Cult Of Kariba est bien sans plus.