Après un All You Can Eat sans doute arrivé trop vite après la déferlante Balls Out, Steel Panther a pris un peu plus de temps pour son cinquième album: Lower The Bar. Un mal pour un bien?

J’ai le vague souvenir d’avoir écrit à propos du groupe lors de son dernier passage à Wacken qu’il allait falloir qu’il commence à renouveler le stock de vannes. En effet c’est déjà plus ou moins ce qui était reproché à l’album précédent du groupe et qui se ressentait clairement sur scène. Avec Lower The Bar, on sent que le groupe a bien pris conscience du problème. Clairement les mecs ont pris le temps et le recul nécessaire pour faire en sorte que tout ce qui faisait le charme de Steel Panther reste intact et que le groupe ne vire pas à l’auto-parodie malgré lui.

Dans cette optique, quoi de mieux que de revenir aux fondamentaux? Car oui, le groupe revient à la base de la base pour lui: Van Halen. Je ne vous apprendrai rien en disant qu’à la base, nos 4 gugusses jouaient des reprises de Van Halen avant de se lancer dans Steel Panther. Tout ça pour dire que sans forcément être un grand connaisseur de Van Halen, n’importe qui en ressent l’influence sur le disque, aussi bien dans les arrangements que dans les riffs/solo. Le résultat est sympa à défaut de toujours être accrocheur.

Ce qui fait aussi la force du groupe, se sont ses paroles. Entre les jeux de mots très sales et les sous entendus toujours en dessous de la ceinture, Starr & co garantissent en général une bonne tranche de rire avec leurs bons mots. Las, les bons mots deviennent des maux tout court. Là où un Asian Hooker en son temps faisait hurler de rire par ses outrances, un Goin’ In The Backdoor passe pour le coup complètement à côté. J’ai envie de dire qu’avant c’était outrancier mais ciseler et que maintenant c’est juste gras pour être gras.

Z’allez me dire qu’à lire tout ça, Lower The Bar est une daube. Ben non! C’est justement ça le problème. C’est foutrement bien fait, les mecs ont chiadé chaque du détail du disque et c’est pro et propre (si on oublie les paroles) de A à Z. Simplement, malgré plein de bonne volonté, il semble que la machine commence à tourner un peu à vide. Si l’esprit potache et graveleux est toujours là, l’inspiration l’est moins comme on commençait déjà à le sentir sur All You Can Eat. Pas une catastrophe, pas une merveille non plus.