Obscura, chapitre 5: variations sur le même thème. Allégorie en branlette majeure.

Sur le papier, Diluvium avait tout pour être l’album de trop dans un registre déjà pas forcément digeste. Et dès les premiers titres, on se dit que ça va être long et pénible comme un épisode multi-diffusé d’une télé réalité à la con.

La bête est en effet un peu plus longue qu’à l’accoutumée pour trouver sa voie mais une fois qu’elle est calée sur ses rails, elle est inarrêtable. Il faut attendre Mortification Of The Vulgar Sun pour qu’Obscura nous propose autre chose que des morceaux aussi techniquement impressionnant qu’insipide – cette dernière minute de folie OMAGAD. Là ils proposent enfin des expérimentations et surtout de la mélodie ayant un peu plus de musicalité. C’est en effet dès ce quatrième titre qu’Obscura délivre ce qui est sans doute une de ses meilleures prestations depuis que je les suis. Cet ajout de cordes sur Ethereal Skies est une idée sublime, ça transcende le morceau. Ekpyrosis est également un morceau qui mérite d’être relevé. Plus proche des canons d’un morceau « classique » que d’un titre de Death technique tendance prog’ malgré un solo qui prend cette direction, la chanson est un vrai régal. En fait Obscura devient génial quand les allemands font plus dans le Death classique que dans le Death technique. The Seventh Aeon et The conjuration me confortent également dans cette idée. Une affaire de goût? Sans doute en tout cas, la fin de Diluvium est un bonheur et l’album dans globalité est d’une solidité sans faille.

Si je dois vraiment relever quelque chose qui me chagrine sur Diluvium, en dehors de son début discutable à mon goût, c’est l’abus de vocoder. L’idée originale sur Akroasis s’est muée en gimmick parfois à la limite du supportable sur certaines chansons. Je pense ici surtout à Clandestine Stars et Emergent Evolution. Parce que bizarrement quand il y en a moins, les titres n’en sont que meilleurs.
Et à côté de ça je persiste dans l’idée que le départ de Grossmann leur a fait du mal même si Lanser semble enfin avoir trouver ses marques.

Bien fait, bien pensé, très bien interprété, consistant, sans réelle faiblesse. Un Obscura de grande qualité plus dans la besace.