Imaginez vivre dans un monde où un groupe affine assez sa musique pour atteindre une sorte de perfection. Mais qu’il décide malgré tout d’y mettre un élément qui gâche un peu la fête.

C’est exactement ce qu’a fait Obscura pour A Valediction. Après avoir écouter plusieurs fois le disque et relu ma chro de Diluvium, je me suis rendu compte à quel point Obscura m’avait « écouté ».

Trop de vocoder? on zappe, on laisse du clavier en nappes de fond qui y font penser ça suffira. De la technique pour de la technique? On simplifie le propos sur le fond, pas sur la forme. Et tant qu’à faire on rend le truc plus mélodieux. Et voila! Mesdames messieurs A Valediction c’est ça! Du pur Obscura dans le texte sans gimmicks inutiles et avec un surplus de mélodies.

Dès Forsaken, le ton est donné. On retrouve la basse surmixée et légèrement dissonante typique du groupe, des belles guitares acoustiques avant que la machine à claque ne se mette en route. Un fantastique morceau d’ouverture où l’on retrouve tout ce qui fait qu’Obscura est Obscura. Et aussi le truc qui me fait tiquer de plus en plus quand j’écoute un disque et qui est ici plus que flagrant: la batterie en plastique. Ce son de caisse claire devrait être proscrit, idem pour ces kicks horribles.

Pourquoi le Metal moderne a t-il besoin d’avoir une batterie avec un son aussi artificiel? Genre pour faire du Death technique, tu dois avoir une batterie sous vide.
Un peu comme si en voiture, quand tu as une Golf, une Audi ou une BMW, tu dois conduire comme le dernier des connards avec un ostensible complexe de supériorité. Attendez… ouais non mauvais exemple.
BREF.

A Valediction, 51 minutes de pur plaisir Death métallique durant lequel le duo Kummerer/Münzner marche littéralement sur l’eau. L’intro de Forsaken donne le ton mais c’est limite l’échauffement comparé à Solaris. En fait chaque chanson fait passer la précédente pour un échauffement. C’est vous dire le niveau atteint par les solos. Ca va vite, c’est d’une technicité ahurissante mais surtout c’est mélodieux. J’insiste là-dessus car cela rend la musique pourtant très complexe d’Obscura bien plus digeste (When Stars Collide avec le chant clair quel pied). Cela ressent aussi au niveau de la structure même des morceaux. Ils ont simplifié leur propos en mettant e côté les aspects Prog pour revenir à quelque chose de plus purement Death (Devoured Usurper, In Unity).

Ceci peut aussi s’expliquer par un « nouveau » changement de batteur. David Diepold remplace Sebastian Lanser. Le petit nouveau propose des plans bien plus « simples » mais qui fonctionnent tout autant avec le style du groupe. Et ce malgré le son de batterie dégueulasse qui est bien le seul point faible de cet album.
Il s’écoute avec une facilité déconcertante pour un tel registre et on le relance avec plaisir une fois arrivé au bout. Cela vaut aussi pour l’instrumentale Orbital Element II qui est le seule titre où il reste un peu de Prog’ et qui réussi à caser un peu de Megadeth old school au milieu de tout ça. Ou alors, vous mettez « répéter » pour écouter en boucle la grandiose In Adversity. Le genre de titre qui donne envie de « stage diver » du canapé sur la table basse ou bien de faire du « air guitar » avec le chat (guitar cat du coup?). Du grand art.

Album incroyable pour pied infini, c’est ça A Valediction. Le meilleur album d’Obscura, tout simplement.

#MakeDrumsSoundGreatAgain