Après un As The Palaces Burn très remarqué, Lamb Of God (LOG) revient avec un second album (Ashes Of The Wake) qui donne lui aussi dans la burne. La bête a commencé sa mue, pour le meilleur ou pour le pire ? Haha…

La première chose qui surprend c’est le changement dans la production du disque. Sur As The Palaces Burn (ATPB), la basse était quasi inexistante, ici le groupe semble s’être souvenu qu’il avait un bassiste. Hormis ce point de détail, rien n’a vraiment changé. Le groupe a toujours ce son à la croisé des chemins entre Pantera / Down / Superjoint Ritual.

Lamb Of God - Ashes Of The Wake

Le changement s’est surtout fait au niveau des compos. Si leur premier opus rentrait vraiment dans le lard, ce que celui-ci ne se prive pas de faire, il lui arrive cependant d’oser quelques plans mélodiques à la gratte. Quand je dis mélodique, il ne s’agit pas d’un break, mais juste de quelques accords harmoniques plus aigus posés par-dessus une rythmique tellement lourde qu’elle doit laisser des traces dans le parquet.

Randy ose le chant parler sur certains titres, ça change et ce n’est pas désagréable. Globalement le disque ressemble énormément à son prédécesseur malgré ces quelques évolutions. Les compos sont toujours 100% ‘in your face’, le riff agresse toujours autant et la joie de vivre n’est toujours pas à l’ordre du jour. L’efficacité est elle aussi toujours au rendez-vous, LOG est un groupe de scène et m’est avis qu’il doit y avoir du dégât dans les mosh pits quand ça part. Je n’ose imaginer le carton que peuvent provoquer The Faded Line ou Laid To Rest en live.

Malgré tout, LOG peine à réitérer ce qu’ils avaient fait avec brio sur le premier album, à savoir instaurer des ambiances vraiment lourdes avec leur musique. Le torrent de haine entendu sur ATPB est devenu un petit ruisseau et ça se sent. Ici, l’ensemble a l’air plus uniforme, rien ne se détache vraiment et on a un peu de plus de difficultés à se laisser prendre. De même, cette envie d’y revenir qui caractérisait ATPB est ici moins présente mais se sont vraiment là les seules faiblesses. On a de (très) bonnes surprises où l’on retrouve le LOG des grands jours comme Laid To Rest, One Gun, Break You ou What I’ve Become avec un solo simple mais efficace et un final à tomber par terre.
Autre chose que je remarque, Machine a encore sévit. Ce producteur est un véritable fléau. Après avoir massacré Pass Out Of Existence de Chimaira, il s’attaque a LOG avec un résultat un chouilla moins catastrophique que pour le combo de Cleveland mais bon… le résultat est là.

Le disque est accompagné de l’EP Pure American Metal. Défouloir pour le groupe et surtout mini laboratoire pour tester de nouvelles choses.
Bloodletting révèle ce que LOG peut faire de plus agressif. Vu la qualité de la prod sur ce titre, j’en suis presque à dire qu’on aurait pu s’en passer tellement ça ressemble à rien. The Subtle Art Of Murder And Persuasion se révèle être un morceau beaucoup plus intéressant et travaillé. Comme le suggère son titre, la compo s’avère plus subtile avec une guitare bien plus fouillée, une cloche entêtante et un tempo certes ralenti mais redoutable d’efficacité. Randy nous sort son chant le plus gutturale et… le grand LOG, celui qu’on aime, celui qui a la haine, celui qui fout la trouille sort de sa boîte. Des riffs à faire peur, une rythmique lourdingue et toujours cette cloche. C’est certainement un des tous meilleurs titres du groupe.
Le reste est plus ou moins connu : 11th Hour, la démo de Laid To Rest (très correcte) et un live de Black Label avec un son décevant (pourquoi dois-je monter le volume de moitié pour entendre quelque chose alors que c’est censé venir d’un DVD?).

Franchement dispensable dans sa globalité, cet EP ne doit son salue qu’à un seul titre : The Subtle Art Of Murder And Persuasion. Véritable morceau de génie qui navigue au milieu d’un océan de médiocrité. Encore heureux que l’EP soit filé avec l’album sinon je crierais au scandale.

Au final, Ashes Of The Wake est bon mais pêche un peu sur certains points, il lui manque la ‘touch’ qu’avait As The Palaces Burn. Peut-être que l’effet de surprise est passé ? Peut-être que le groupe a eu une petite baisse de régime ? Peut-être les 2 ? Quoiqu’il en soit, Lamb Of God confirme son énorme potentiel… mais peut beaucoup mieux faire ils nous l’ont déjà montré.