1696 est une année qui aurait plu à Donald Trump. C’était celle de la chasse aux sorcières.

Blague à part, Anno 1696 est le neuvième album d’Insomnium. Tout comme Winter’s Gate, il est basé sur une nouvelle écrite par Niilo Sevänen (basse/chant). Comme évoqué en intro, il traite de la chasse aux sorcières qui a touché la Finlande et le reste de l’Europe en 1696.

Ca c’est pour la thèmatique de l’album. Pour la musique si vous avez aimé les précédents albums du groupe, normalement Anno 1696 devrait vous plaire. La question est donc de savoir pourquoi il est probable qu’on encore crie au génie? Tout simplement parce que la qualité formelle de cette album est ahurrissante.

Si on évacue le single Lillian (excellent au demeurrant), qui est une sorte de figure imposée et qui permet de marketer l’album sur la base du « vous connaissez la chanson », le reste est extrêmement varié mais aussi extrêmement agressif (pour Insomnium). Un peu comme si ils avaient décidé de mettre un peu plus de Death dans leur Death mélodique.

Pour poser l’ambiance de l’album, 1696 propose une intro teintée de folk/tribal avant que Markus Hirvonen ne mette la giffleuse en route. On peut discuter du son de la ciasse claire (comme d’hab) mais pour le reste, rien à redire.
Second extrait de l’album, White Christ m’avait laissé sur ma faim à l’époque. Remise en contexte… pouah! Quelle magistrale fessée! Le morceau prend une toute autre ampleur, sans parler de l’apport de Sakis Tolis (Rotting christ). C’est lent, c’est lourd, c’est épique, c’est grandiose.

Les passages/morceaux en chant clair sont moins nombreux que de coutume mais toujours fichtrement efficaces et posés exactement là où il faut (sublime The Witch Hunter). Le duo Ville Friman/Jani Liimatainen est bluffant.
De même, sur l’album précédent, le fait d’avoir 3 guitares (Friman/Liimatainen/Vanhala) me paraissait saugrenu. Les choses prennent ici une toute dimension. Friman assure le plus souvent la rythmique ou l’accoustique (Godforsaken) quand les 2 autres partent dans des envolées complètement dingues (1696). Que dire quand c’est executé de la sorte?

Néanmoins, on peut leur reprocher de parfois faire un peu trop durer les morceaux. 7 minutes 38 pour The Rapids, plus 8 pour Godforsaken. Surtout quand on voit ce qu’ils sont capable de produire en 5 minutes et quelques sur The Witch Hunter. On peut aussi discuter du fait qu’ils réutilsent des figures de style déjà entendu chez eux sur d’autres titres (l’intro de The Rapids par exemple). Est-ce que ça relève du détail? Oui. Est-ce que ça nuit à la qualité de l’ensemble? Non. Moralité, c’était vraiment histoire de dire qu’il y avait peut-être quelques imperfections sur le disque.

Très sincèrement, je ne vois pas qui va venir chatouiller Anno 1696 cette année. A ce stade on est peut-être même sur le meilleur album d’Insomnium tant il est incroyable est incroyable du début à la fin. Mais plus que ses qualités musicales, c’est surtout ce qu’il transmet quand on l’écoute qui le rend exceptionnel. A part As In Gardens, So In Tombs d’…And Oceans, cette année rien ne m’a autant fait vibrer qu’Anno 1696.