Ghost c’est comme chaque génération d’iPhone. A chaque nouvel album, il faut tout changer parce que c’est une révolution et que tout est nouveau. Ou pas.
On est en effet passé d’un groupe de Rock accompagnant les prêches du révérend dans la petite paroisse du coin à une formation qui suit ce dernier une fois devenu un télé-évangéliste remplissant des stades. Métaphore qui, vous en conviendrez, correspond parfaitement à ce qu’est devenu Ghost aujourd’hui.
De fait, la couleur de la musique a évolué à l’avenant. Du Rock poisseux de Con Clavi Con Dio, on est passé au Pop Rock sucré de Marks Of The Evil One faisant de Skeletá l’album le plus « lumineux » des suédois avec ses sonorités 80’s. De fait, les références musicales ont également évolué. Exit Black Sabbath et consort. Skeletá regarde plutôt vers Journey, Bon Jovi ou encore Deep Purple. Est-ce mal pour autant? Certainement pas. Mais au delà des références à tel ou tel groupe, ce qui frappe c’est qu’on traverse le disque comme un fantôme.
La bien nommée Sanitized est dépourvue de toute aspérité car aussi catchy et efficace soit-elle, Ghost l’a déjà fait. Peacefield quant à elle manque de personnalité car encore une fois, Ghost l’a déjà fait. A vrai dire, seule Umbra propose un intéressant duel entre clavier et guitare pour ce qui est sans doute le meilleur titre de l’album. Le reste est aussi lisse que la prod.
C’est d’ailleurs le seul vrai reproche que l’on peut faire à Skeletá – si on oublie cette batterie triggée – c’est son manque de prise de risque. Oui Skeletá est cool, sympa, tout ce qu’on veut. Mais venant d’un groupe qui nous a habitué à se réinventer d’album en album, c’est d’une triste platitude créative.
Ghost, enfin je devrais plutôt dire Tobias, a toujours cette capacité à composer des chansons qui font parfaitement le job. Cette fois-ci, plus que sur Prequelle (par exemple), il manque cette étincelle de folie. Ce petit truc en plus qui rendait le groupe unique. Une certaine qualité d’écriture ou une exigence créative plus appuyée comme ce qu’a pu proposer le groupe avant la grande purge qui a suivi la sortie de Meliora.
A voire si dans le futur, Tobias va choisir de rester sur cette formule qui va à n’en pas douter fonctionner où si il va encore une fois donner une nouvelle direction à Ghost.
A titre personnel, je préférais largement le côté Rock faussement sataniste des débuts plutôt que ce Pop Rock qui n’a d’occulte que la façade. Perdant au passage un peu de son cynisme. De là à dire que Tobias a vendu son âme au diable…
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