Tobias et sa petite troupe sont de retour avec un cinquième album intitulé Impera. Etant donné l’ampleur prise par le groupe, c’est peu de dire qu’ils sont attendus.

Prequelle m’avait pour le moins laissé sur ma faim. J’irai même jusqu’à dire qu’il a cassé quelque chose entre le groupe et moi. J’aborde donc Impera avec circonspection.

Ghost - Impera

Pour faire court, Impera c’est Ghost mais c’est pas Ghost tout en étant Ghost. C’est à dire qu’il a dans cet album tout ce qui fait qu’on aime Ghost (ou qu’on le déteste), qu’on est en terrain connu mais que c’est encore différent de ce que le groupe nous a pondu jusqu’à présent.

Il y a bien longtemps que le groupe a abandonné son côté train fantôme kitchouille tout droit sorti des 60’s pour un Rock/Métal plus policé (conventionnel?) limite popisant. Impera est une sorte de retour aux fondamentaux dans le sens où il sort les guitares et n’a pas peur de les faire turbiner (Watcher In The Sky). On peut y entendre ici ou là des références à Metallica, Van Halen, Faith No More ou Supertramp (Spillways) dans les riffs ou les sonorités. Le disque se pare même par moment d’une veine 80’s (Respite On The Spitalfields) pas désagréable ou fait du pied au Prog’ (Kaisarion) avec maîtrise.

J’avoue un faible pour Twenties. On est quelque part entre la scène de « Sancho de Cuba » dans the Mask et la B.O. d’un film Disney où les persos auraient bu de l’antigel. Sans doute le titre le plus original de l’album aussi bien sur le fond que sur la forme.
Car si l’album est relativement quali, la prise de risque est très minime. En témoigne les singles Hunter’s Moon et Call Me Little Sunshine qui sont plus royalistes que le roi ou encore Kaisarion et son poum poum déjà entendu ailleurs moult fois. Le reste d’Impera est bon sans être aussi délirant que ce que la groupe a pu proposer par le passé. C’était déjà palpable sur Prequelle, c’est archi confirmé sur Impera, Tobias est seul maître à bord en terme de compo. Et ça se sent.

Impera fait parti de ces disques qui laissent un peu le cul entre 2 chaises. Formellement bon mais foncièrement un peu fainéant. Nulle doute qu’il trouvera son public.
Donc je lui aurais bien mis 3,5 mais comme ici on ne fait pas dans la demi mesure et que je suis sympa (au fond un peu quand même), j’arrondis au supérieur.