Cinquième album pour le Fafarra crew… hé oui déjà! C’est fou ce que le temps passe.Quoi de nouveau sous le soleil californien?

En fait pas grand chose. Devildriver est un peu à l’image de Slayer, la qualité de ses albums dépend avant tout de la qualité de compo des chansons. A ce niveau là, Pray For The Villains était clairement un cran en dessous du très bon Last Kind Words, du coup tout le disque a paru un peu plus fadasse et moins inspiré. Sur Beast, Devildriver revient plus ou moins à ses fondamentaux sans pour autant négliger le tournant tenter sur Pray For The Villains.
Résultat? Mitigé je dirais.

Devildriver - Beast

Beast démarre là où Pray For The Villains s’arrête, avec des compos pleines de bonnes intentions mais à la structure atypique et pas toujours inspirée. Ca envoie mais ça manque d’âme. Quand tout à coup, Dez & co. remettent la machine à baffe en route avec l’efficacité qu’on leur connaît – un peu comme si ils avaient retrouvé par hasard une compo oubliée sous une tasse à café en se disant « whow en fait celle-là elle bute ». C’est donc au sixième titre avec la monumentale You Make Me Sick que l’on retrouve le Devildriver de l’époque des Clouds Over California et autre End Of The Line. Monstueux et efficace. La suite est plus proche de ce à quoi nous avait habitué le groupe avec ses morceaux de bravoures ponctués de solos sympas bourrées d’harmoniques du meilleur goût – ce qui fait que Devildriver est Devildriver en fait. La fin de Beast se révèle donc, pour moi, être plus sympa et plus proche de mes attentes que la première partie qui, loin d’être mauvaise, est nettement moins accrocheuse. Pas mauvaise loin s’en faut pas trop compliquée et manquant parfois de l’âme nécessaire à en faire des hits en puissance – il y a cependant quelques plans assez monumentaux dans leur genre (la fin de Hardened est extra par exemple, tout comme le début de Shitlist).

Comme toujours chez Devildriver, la prod est soignée et le mixage aux petits oignons. C’est clair et puissant, ça envoie bien comme il faut, rien à redire de ce côté là.

Quant au zickos, c’est juste « WOW ». Dez trouve ici un seconde jeunesse en hurlant tout ce qu’il peut, les duettistes aux guitares ont le riff inspiré, Miller à la basse fait le boulot mais celui qui remporte la palme c’est Boecklin à la batterie. Comme le bon vin dont raffole Dez, il se bonifie de disque en disque, sortant chaque fois des prestations de plus en plus énorme avec des plans que ne renieraient pas les ténors du genre. Devildriver a là un batteur appelé à devenir une référence si il garde une telle courbe de progression.

Au final, Beast est un album mi-figue mi-raisin. Fondamentalement bon, la forme me laisse parfois sur ma faim. Après un Pray For The Villains en demi teinte (à mon sens), Devildriver se retrouve ici en revenant à ce qu’il sait faire de mieux mais en y incorporant 2/3 variations auxquelles je n’accroche pas forcément. Globalement ça reste très bon mais ça reste un cran en dessous du l’excellentissime Last Kind Words.