Ce soir, j’aurais du aller voir X Japan si ces cons là n’avaient pas annulé. Au lieu de ça, j’ai profité du retour de Slipknot par chez nous en ce joli (SIC – hahaha) mois de novembre. Après un comeback manqué fin août pour un concert top secret, manqué pour cause de cheville vrillée du côté de la batterie, les revoilà tout beau tout neuf (hahaha bis) avec dans leurs valises Rob Flynn et Alexi Laiho pour atomiser 2 soirs de suite le Zénith parisien.


Alors ? Bah alors commençons par le commencement : COB.
COB a fait du COB sans se fouler. Laiho et consort ont déroulé un set « standard » de 30 minutes sans surprises et presque sans saveur. Les titres s’enchaînent comme les perles sur un collier. Les transitions sont à base de « fuck, motherfucking-ci, motherfucking-ça, you fucking rule, this fucking song etc ». Ca pose beaucoup ça sort les classiques (Blood Drunk, Silent Night Bodom Night, Follow The Reaper etc). Le son est bon ce qui rend la chose plus digeste. Heureusement ça ne dure que 30 minutes.

Arrive ensuite Machine Head. Là déjà, on ne tape plus dans la même catégorie. Pendant 45 minutes, ça va envoyer des buchettes avec le sourire, les petits blagues et le gros son. Le père Flynn est dans une forme prodigieuse et prend son pied, ce qui est communicatif pour ceux qui ne sont pas sur scène. Là aussi ça enchaîne sévère avec le son qui va bien et qui une fois n’est pas coutume, sera bon toute la soirée (oui même pour Slipknot j’y reviendrais).
Seule petit bémol à mon sens : la setlist. Franchement vu leur catalogue ils pourraient varier un peu les plaisirs parce que celle-là à quand même pas loin de 2 ans maintenant et en plus, la veille il y a eu Struck A Nerve. Un petit mot aussi sur Phil Demmel qui a donné l’impression de se faire prodigieusement chier sur scène tellement tout semblait convenu pour lui. A l’opposé on a Rob qui même si il « déroule » lui aussi un film bien connu, à au moins le mérite de s’impliquer.
Le petit truc fun du set sera l’intrusion de Jaska Raatikainen (à vos souhaits – batteur de COB) qui arrivera dans le dos de maître McClain (impérial comme toujours) et qui viendra taper sur une cymbale pendant Davidian avant un lancé de baguette, toujours à l’attention de McClain, depuis le côté de la scène. On notera la parfaite synchro et la réussite totale de l’opération.
Grosse sortie pour Machine Head qui avait le public dans la poche et il fallait vraiment que Slipknot soit tête d’affiche pour ne pas se faire voler la vedette. Metallica a du souci à se faire pour avril.

Et maintenant, le gros morceau de la soirée : Slipknot.
Que dire ? « Whow » sera un bon début cependant un « Whow mais » conviendrait mieux.
« Whow » parce ce que sur cette tournée, le groupe a mis les gros moyens. Lights pas possible, décor assez moumental, drum kits énorme dont un avec des caméscopes et un écran LCD monté sur le devant, la traditionnelle batterie mobile et surtout LE SON. Oui, pour la première fois depuis plus de 10 ans, Slipknot a un bon son en live (exception faite du Fury Fest 2004 qui fut l’exception confirmant la règle). On entend tous les instruments, on a quasiment droit à une déflagration de basse chaque fois que Chris ou Shawn tapent sur leurs kits, les samples sont là, bref ce n’est pas/plus l’habituelle bouillie sonore. Et ça change (presque) tout. Du coup, on ne regarde plus le groupe du même œil, on se régale mais on note aussi des petits trucs auxquels on n’aurait pas forcément prêté attention avec « l’autre son ». Par exemple, Jim et Mick qui tentent de petites impros à la gratte ou qui changent des passages (Jim surtout).
J’en arrive au « Whow mais ».
« Whow mais » car vu que le son est bon, on entend les pains et à la batterie, ce fut un festival ! Les passages de double ne furent pas des modèles de régularité. Peut-être Joey aurait-il eu besoin de plus de temps pour récupérer ? Le décor, c’est bien de venir avec un gros machin mais faut l’utiliser ! Chris et Shawn se sont aventurés dessus 2 fois en 80 minutes de show. Ca fait pas lourd. Et encore, ils y sont allés uniquement parce que c’était prévu qu’ils y aillent à ce moment là et j’en reviens à un reproche adressé au groupe depuis un bon moment : son manque de spontanéité. Enfin du moins il l’avait (au début) et ils l’ont perdu et ça manque beaucoup car c’est ce qui faisait leur charme. A côté de ça le clown a l’air de se faire royalement chier, à croire qu’il est venu en touriste… ha bah oui il amène même un de ses gosses sur scène avec une caméra ! Quant à Corey, il n’a plus le coffre de ce début et au final ça manque un peu de pêche.
Et la setlist ? Comme pour le reste, du bon et du moins bon. C’est avec joie que j’ai découvert le retour de Prosthetics et la disparition de Wait & Bleed. La petite variante par rapport à la veille : Liberate à la place de Eyeless sinon pour le reste, Disaster Pieces – toujours efficace et apréciée, P=S, SIC, Spit It Out (avec le traditionnel sitting), Surfacing, The Blister Exists, Only One (avec une impro bizarre), Before I Forget, Heretic Anthem, Duality et une petite déception : seulement 2 titres du dernier Dead Memories et Psychosocial. All Hope Is Gone aurait mérité d’être un peu mieux représenter, la chanson titre n’aurait pas fait tâche. A noter que la prédiction faite dans la (tant détestée) chronique d’All Hope Is Gone s’est vérifiée en live ce soir : aussi bien sur Dead Memories que sur Psychosocial, il y en a 4 qui ont disparu de la scène – ou du moins qui se sont fait oublié.
Oui je sais ça a l’air de faire beaucoup de négatif et je donne l’impression de n’avoir noter que ce qui n’allait pas. Et bien non ! Parce que malgré tout ça, ça reste quand même formidablement efficace et prenant. Des titres qui fonctionnaient bien il à 9 ans, fonctionnent toujours aujourd’hui !

Moralité, ce n’est plus le Slipknot que j’ai découvert il y a 10 ans, le groupe a bien changé et malgré tous les shorts que je peux leur tailler, si il y a une chose qui elle n’a pas changé : c’est que Slipknot ça le fait encore, et pas qu’un peu.