Alors que revoilà… non pas la sous préfète mais Slipknot. 1 an et demi tout juste après la sortie de leur 3ème album, les masqués sont de retour avec un album live. Alors : bien, pas bien, vaste blague ou pure tuerie ?

L’intérêt d’un album live est toujours discutable et discuter d’un point de vue artistique, surtout après seulement 3 albums (n’est pas Dream Theater ou Iron Maiden qui veut). Et loin de moi l’idée de descendre Slipknot pour cette initiative car il y en a qui font bien pire avec des albums remixes en plus des lives. Mais la n’est pas la question.
Nous sommes donc en présence d’un double cd de 24 titres (2×12) enregistré sur plusieurs dates du Subliminal Verses Tour au mois d’avril 2005 (Phoenix, Los Angeles).

Slipknot - 9.0 Live

Côté setlist, on ne peut pas dire que se soit le grand chambardement ! On prend la même… et on recommence en ajoutant par-ci par-là quelques revenantes et une nouvelle pour dire qu’on se renouvelle. Voici donc le grand retour de Get This, Everything End et Purity aux côtés The Nameless et de l’excellente Skin Ticket au chapitre nouveautés.

Personnellement je regrette l’absence de Prosthetics et Gently aux côtés desquelles elles auraient fait bonne figure. On aurait retrouvé le grand Slipknot, celui qui fait peur avec ses ambiances de folie. Cela aurait également rendu la setlist plus variée que le « bête » enchaînement de titres jump métal qui nous est proposé. En effet Slipknot, non contant de sortir une setlist lambda, se débrouille pour que tous les singles soient passés en revue (un peu à la manière de Korn qui ne fait plus des concerts qu’avec ses singles). C’est un peu dommage car ils pourraient facilement enrichir l’ensemble avec quelques unes des chansons citées plus haut et faire d’un simple concert une tuerie absolue. Ce qui, m’amène à la principale critique qu’on peut faire à ce disque : proposer un bête concert de tournée rallongé de quelques titres pour justifier l’existence du live. Vous seriez venu les voir la veille, vous auriez eu le même concert avec 5 chansons en moins. Par contre vous auriez eu les mêmes gimmicks au même moment. C’est un peu le problème avec Slipknot, le copier/coller systématique de la performance scénique en insérant le nom de la ville du jour au bon endroit. Je sais, ce ne sont pas les seuls à faire ça… mais chez eux c’est particulièrement voyant. Ce reproche vaut également pour Disaster Pieces, l’illustre DVD live du groupe qui avait au moins le mérite de mettre les petits plats dans les grands pour ce qui est du visuel. Sans atteindre une telle débauche, on aurait apprécié que le groupe se déchire un peu plus pour cet album.

En dehors de cela, le son est bon, très clean pour du live, ça ressemble un peu à du rough mix studio ; s’en est presque trop clean. Le mixage paraît un peu approximatif, du moins en ce qui concerne la pédale qui à tendance à couvrir un peu les autres instruments. Sinon pour le reste : c’est du tout bon, Colin Richardson est aux manettes, ça se sent.

Que dire de plus ? Le concert est plutôt bien en dehors des points précédemment soulignés, le public avait l’air d’en vouloir, dommage qu’il n’ait pas été plus mis en avant. Cela ajoute de l’intensité et de la puissance à l’ensemble (voir Elegies de Machine Head pour vous faire une idée de ce que ça donne quand ça parpinne et que le public y met grave du sien).

Côté zickos, ça gère tranquillement. Les guitares se permettent quelques excentricités auxquelles on n’est peu habitué de la part de Slipknot. Tout le reste est bien en place, même les micros des percus que l’ont entend vociférer de temps à autre. Reste Corey… qui demeure pour moi une énigme, capable du meilleur comme du pire au niveau vocal. Là on alterne le bon et le moins bon avec une tendance vers le moins bon pour ce conert. A bout de souffle presque constamment, il peine dès qu’il faut envoyer la sauce et sa voix sature d’autant plus vite qu’il se coupe dans son effort (Duality ou People=Shit en sont de parfaits exemples). Les passages plus clean sont bâclés comme ce n’est pas permis, on mange les mots et c’est même parfois faux. C’est dommage, j’adore son timbre de voix et il est capable de tellement mieux ! Grosse déception sur ce point donc.

Par contre, un point important dont il serait criminel de ne pas parler : le livret. Aussi épais qu’il peut l’être dans un cas pareil, il est richement rempli par de somptueuses photos. Les montages sont simples mais de toutes beautés et les photos en noir et blanc sont tout simplement à tomber à la renverse (mention spéciale à celles de Chris et du Clown).

Pour justifier l’existence d’un album live, on utilise souvent l’argument massue « c’est pour faire plaisir aux fans »…mouais…
Pour être honnête, je fais partie de ceux qui pensent qu’on fait surtout plaisir au porte monnaie du label. Oui je suis médisant ça se voit tant que ça ? Je ne suis pas contre les albums live loin de là, je me suis régalé ave le DVD live d’In Flames et je ne me suis toujours pas remis de celui de Machine Head. Alors pourquoi sabrer Slipknot ? Parce que je trouve qu’un album live après seulement 3 albums studios c’est une démarche discutable (et puis c’est Slipknot donc pas besoin de se justifier – hahaha). Je sais, Slayer a sorti un live en guise de seconde production… mais je trouve ça néanmoins plus crédible artistiquement parlant de le faire au bout de 5 ou 6 albums comme Machine Head l’a fait – oui je fais partie de ces gens qui croient encore en l’intégrité artistique en ce bas monde.

Bref tout ça pour dire que c’est un bon live, pas le live de l’année car la concurrence est rude en 2005 mais c’est un bon live… et croyez le ou non je les aime bien au fond si si je vous jure.