Tiens… serait-on remonté dans le temps ? C’est un peu ce que je me suis dit en voyant les noms sur l’affiche du Priest Feast ! Un bon retour dans les 90’s avec une affiche digne des grandes tournées de cette belle époque.
Bref sur le papier ça le faisait méchamment, reste à voir dans les faits ça l’a fait autant que prévu.

Je vais commencer par un petit coup de gueule concernant la fâcheuse habitude que prennent les salles de concert parisiennes de commencer les concerts largement avant l’heure annoncée sur le ticket. 19h, ce n’est pas 18h45 et nombreux ont été ceux qui ont loupé un bon quart d’heure du set de Testament. A contrario tout a été d’une ponctualité assez inédite dans le genre.

Bref Testament… Testament… Testament quoi ! Over The Wall pour ouvrir, The Formation Of Damnation pour finir et entre les 2 : DNR, The New Order, 3 Days In Darkness, Practice What Your Preach et j’en passe ! Que du bon, que du lourd, avec un groupe à 200% et un son excellent. Même si Chuck Bill a pris un petit coup de vieux et quelques kilos, cela n’entame en rien sa patate et sa bonne humeur. A noter qu’il a quand même passé un bon moment accroupi sur le devant de la scène comme si il se ménageait un peu. Par contre, côté compagnons de jeu, pas de ménagement. Et quels compagnons ! C’est quasiment le line-up original qui était là, Louie Clemente étant remplacé par Paul Bostaph à la batterie – excusez du peu. Le duo de guitaristes Skolnick/Peterson est redoutable d’efficacité et que dire de Greg Christian simplement monstrueux à la basse. Tout ce petit monde s’éclate, c’est communicatif en plus d’être agréable.
Les 45 minutes de set sont passées à toute vitesse et une telle entrée en matière n’augurait que du bon pour la suite.

La suite justement c’est Megadeth. Peu de communication, juste de la musique, visiblement Mustaine et ses compères ne sont pas venus pour tailler une bavette mais pour enchaîner un maximum de titres. Ce qu’ils font avec brio ! Setlist original avec quelques inattendues comme Skin On My Teeth au milieu des classiques A Tout Le Monde, Hangar 18, Peace Sells, Symphony Of Destruction (jouée à vitesse grand V) et Holly Wars en guise de final.
Côté musical, 2 constats s’imposent : le premier est que Dave Mustaine n’assure quasiment plus aucun solo, c’est le nouvel arrivant (enfin il est tout de même là depuis 1 an maintenant) Chris Broderick qui tient la baraque. Et le second constat concerne Broderick justement : il est à la bourre le pépère ! Pas une seule fois ses soli ne sont partis quand il fallait. Côté rythmique par contre, rien à signaler, le duo Drover/Lomenzo est carré si ce n’est une fois où Drover s’est vraiment loupé.
Quoiqu’il en soit les 60 minutes de Megadeth sont passées comme une lettre à la poste. La bonne alternance entre anciens et nouveaux titres à grandement facilité les choses.

Arrive ensuite Halford and co.
Décor gros budget aux couleurs du dernier album (Nostradamus) avec ascenseur, porte cachée et backdrop interchangeable. Vraiment, Judas Priest ne s’est pas fichu de nous sur ce point. Rob Halford apparaît sur un côté de la scène sans que personne ne s’y attende (merci l’ascenceur), vêtu d’une superbe cape argentée du meilleur goût. Cela dit, entre ça et son perf à franges pailletées, mon cœur balance.
Passons sur ces détails vestimentaires pour parler un peu musique. Le son est bon, voir même excellent (un petit bémol sur la batterie qui devient une peu envahissante sur les parties de double) et la setlist est plutôt hétéroclite. Tapant allègrement dans tous les (très) nombreux albums du groupe. Vous me pardonnerez d’avoir été chercher les titres ailleurs… bref au menu : Dawn of Creation/Prophecy, Metal Gods, Eat Me Alive, Between the Hammer and the Anvil, Devil’s Child, Breaking the Law, Hell Patrol, Death, Dissident Aggressor, Angel, The Hellion/Electric Eye, Rock Hard, Ride Free, Sinner, Painkiller et en rappel (que je n’ai pas vu), Hell Bent for Leather, The Green Manalishi et You’ve Got Another Thing Comin´. Alors oui j’ai boycotté le rappel mais 1h30 de heavy pas vraiment pêchu c’est beaucoup pour moi d’un seul coup, d’autant que je n’attendais que Painkiller.
Bien que n’étant pas fan du genre ni du groupe, il faut quand même leur reconnaître un énorme talent – après tout on ne tient pas 30 ans dans le métier par hasard. Le duo Tipton/Downing est aussi impressionnant qu’il est chiant. La démonstration de technique est certes ahurissante mais pesante sur la durée, surtout quand elle tend à se répéter sur plusieurs morceaux de suite, sinon ça joue ça rien à dire. Côté rythmique, ça joue aussi pas mal, si Hill est discret, du haut de son perchoir Travis fait de l’esbrouffe. Ca lance les baguettes à tout va (et ça les rate) MAIS… c’est toujours carré et propre. Reste Rob et sa manie de chanter en regardant ses pieds. Pas super sympa pour le public mais au moins le chant était juste – car je me suis laissé dire que ça n’avait toujours été le cas sur les récentes tournées. Toujours ça de pris. A contrario, le père Halford manque un peu de coffre – en même temps au bout de 30 ans… c’est encore une fois la réverb’ qui sauvera les meubles pour combler le manque de puissance.
Moralité, bien que je n’y reviendrais certainement pas (ou sur un malentendu alors), je suis content de les avoir vu au moins une fois, histoire de ne pas mourir idiot. Pourtant pas fan de heavy et surtout de vieux heavy, je dois admettre que ça a de la gueule.

Son fabuleux, groupes en bonne forme, non vraiment rien à jeter. J’aurais bien pris un peu plus de Testament… mais ce n’est que partie remise.