Parce qu’il n’y pas que le Metal dans la vie, il y a aussi le Death, le Black, le Thrash et tous leurs descendants et aussi 2/3 autres trucs intéressants dans la musique en général comme par exemple ce que propose ce bon Carpenter Brut. Alors quand le monsieur et ses acolytes posent leurs petites affaires le temps d’un soir à la Cigale, on boue son séant et on va onduler du boule et de la cervicale.

Pour ceux qui ne connaissent pas Carpenter Brut, il s’agit d’un musicien français (Poitiers repréZent’) qui s’est mis à bidouiller avec des claviers, synthés et autres samplers pour pondre un musique Rock N’ Roll dans l’esprit mais dont la plus grosse influence (mais alors très grosse) est John Carpenter. Celà vaut aussi pour l’imagerie qui gravite autour de la musique qui reprend les ambiances et les codes des bons nanards de 70’s et 80’s, le tout saupoudré d’un peu de satanisme bien métalleux. Car le garçon en a également beaucoup consommé.
Comme beaucoup j’imagine, j’ai découvert ce qu’il faisait grâce à la bande son du jeu Hotline Miami 2 qui contient 2 de ses hits en puissance mais nous y reviendrons.

Carpenter Brut

Avant Carpenter Brut, il y avait Thot, groupe belge de Rock tendance électro. Si sur le plan visuel, la disposition peu orthodoxe des musiciens sur scène fonctionnait, la musique elle pouvait laisser perplexe. Thot utilise des structures non conventionnelles – c’est-à-dire hors du schéma couplet/refrain – passant du Rock à l’ambiant en n’oubliant pas un petit détour par des sons complètement électroniques cradingue (big up à l’ingé son pour ça) pour aboutir à des morceaux parfois très long – dans les 7/8 minutes. La chose se passerait plutôt bien si seulement il n’y avait pas de chant car c’est, pour moi, clairement ce qui plombe le truc. D’autant que le chanteur/guitariste a un charisme et une com’ disons limité.
En revanche ce qu’on ne peut pas leur retirer, c’est la qualité du son de leur batterie, ça sonnait naturel et quel bonheur ce fut. J’aimerai vraiment que les ingés son des concert de Metal en prennent de la graine: laissez respirer l’instrument! Donnez lui de la place! Cette manie de tout compresser pour avoir un maximum de puissance au détriment de la musicalité GRRRR.  Bref fallait pas « Thot » en demander.

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Là-dessus le grand rideau de velours rouge de la salle se ferme pour se rouvrir un gros quart d’heure plus tard.

 

La batterie trônant fièrement au milieu de la scène arborant le pentagone de Carpenter Brut sur sa grosse caisse. A droite de celle-ci, un clavier et quelques accessoires, à gauche un rack de guitares. Le noir se fait, des images de films dont Ghostbusters (le seul le vrai l’unique) sont projetées sur l’écran au dessus de la batterie suivi par le pentagone quand soudain… la fosse prend feu, la foule en liesse s’agite et c’est parti pour 1h10 pied au planché et pour une bonne grosse claquasse dans la tronche comme je n’en avais pas pris une en live depuis Body Count l’an dernier. Incroyable de voir comment un type qui s’agite derrière un clavier avec en tout et pour tout 2 musiciens l’accompagnant est capable de tenir une salle sans lâcher un mot. D’un autre côté, Mr Brut a le catalogue qui va bien pour et le public était conquis d’avance, n’empêche que ça avoinait et il était visible que les 3 lascars (je devrais même dire « potes ») sur scène avaient l’air de prendre plaisir à voir un public constitué à 80% de geeks fans de Hotline Miami, 19% de hipsters et 1% de métalleux s’éclater comme si c’était le dernier concert avant la fin du monde. En parlant des geeks et de Hotline Miami, l’un d’entre eux est monté sur scène, habillé comme le personnage d’Hotline Miami premier du nom avec le masque et le blouson durant Roller Mobster, mégahit en puissance que l’on retrouve sur la B.O. d’Hotline Miami 2. Inutile de dire que le public a littéralement exulté à ce moment là.

Pendant ce temps là, se succèdent à l’écran des montages de bons nanards bien gore des années 70, c’est kitch, gentiment ringouille, totalement dans le ton de la musique et de l’ambiance, c’est retouché avec un filtre rouge pour coller à l’esthétique « carpentienne » avec quelques petits ajouts de pentagone ici ou là. Ma voisine a trouvé ça too much, perso j’ai trouvé que c’était parfaitement dans l’esprit et que cette mise en scène mettait justement en avant la musique. Ce qui est tout à fait cohérent avec le fait que Mr Brut n’aime pas trop montrer sa truffe – il a d’ailleurs passé tout le concert avec sa capuche sur la tête.
En dehors de ça, la setlist passe en revue relativement exhaustivement la trilogie (EP I, EP II et EP III), les points d’orgue du concert étant bien entendu Roller Mobster comme évoqué plus haut mais aussi Turbo Killer qui a continué de faire monter la sauce en attendant le combo magique Sexkiller On The Lose et Le Perv’ mixé dans une version rallongée du meilleur goût. Ce set magistral se conclura par un rappel sur un remix survéner’ de Maniac (mais si voyons la B.O. de Flashdance quoi!) avec un public au bout de sa vie donnant le peu d’énergie qui lui reste pour finir en beauté.
Vraiment quel pied, j’y retourne quand vous voulez.

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Pour la petite histoire,  Carpenter Brut sur scène est accompagné de Flo et Adrien, tous deux membre d’Hacride, groupe de Death originaire de… Poitiers. Hé ouais.