C’est dans le « magnifique » Espace Curial – célèbre pour sa vue imprenable sur les plus belles cités du 19ème arrondissement et sa configuration particulière – que l’on se retrouve ce soir pour un concert tendance hardcore avec au menu du français, du suédois et du gros ricain.


La soirée démarre gentiment avec Disphoria. Le groupe donne dans un deathcore assez complexe mélangeant moshparts classiques, growls monstrueux et plans déstructurés. Si le set fut un peu long à démarrer, une fois lancé le groupe fut difficile à arrêter. Annonçant à plusieurs reprises leur dernier titre et ils étaient toujours sur scène 15 minutes plus tard – « la faute » a des compos parfois un peu longue ou alors j’ai manqué les transitions. En bon chauffeur de salle, le chanteur (et son accent toulousain tout à fait extraordinaire) nous a gratifié de quelques blagues style « bon la prochaine chanson n’a pas de titre donc pour ce soir se sera ‘cul d’oursin’ ». Dispho quittera la scène sous les acclamations d’un public ravi, la bassiste remporta au passage la majorité des suffrages.

Cult Of Luna était le suivant sur la liste. Et là, la salle est soudainement pleine comme un œuf, tout le monde étant agglutiné devant la scène pour set interplanétaire des suédois. Si vous voulez COL c’est un peu le Dream Theater du hardcore pour son côté atmosphérique et l’ambiance si particulière qu’arrive à instaurer le groupe lors de son set. Ambiance glaciale et musique envoûtante le tout dans une atmosphère de recueillement impressionnante pour un concert de hxc. Bon concert selon les initiés mais pas assez long, en ce qui me concerne je passe mon tour.

Et enfin le grand moment de la soirée : Bleeding Through. On attaque la falaise avec Love Lost In A Hale Of Gunfire et le premier truc que l’on remarque c’est le son du groupe. Visiblement quelqu’un au mixage a du oublier que le groupe avait un clavier car si Marta est bien sur scène, le son est aux abonnés absents. La batterie, elle aussi subit un « traitement de faveur » car elle est bizarrement en retrait – ce qui ne sera pas un mal vu le nombre de pains. Quant aux grattes, elles aussi ne sont pas toujours bien équilibrées (la lead bouffée par la rythmique pendant les solos c’est gênant). En gros BT sonne comme un groupe hardcore classique.
Bref hormis ce détail sonore sur scène ça envoie sévère, Brandan est intenable et galope tout le temps en hurlant tout ce qu’il peut, Ryan prend la pause avec sa basse, le tout en enchaînant les titres à une vitesse supersonique. Presque tout l’album y passera et le groupe nous gratifiera de nouvelles compos qui, pour ce que j’en ai retenu, m’ont l’air pas mal mais un cran en dessous de celles de This Is Love This Is Murderous, à voir en version studio. Le morceau de bravoure de la soirée étant bien entendu l’incontournable Revenge I Seek avec son intro… ha son intro…
Le set prendra fin après un rappel visiblement improvisé et tout juste 50 petites minutes de concert. Certes ils étaient contents d’être là mais ils n’ont pas amusé le terrain car il y avait matière à faire plus.

C’est donc sur cette petite déception que la soirée s’achève. Disphoria a proposé un concert très agréable, Cult Of Luna, pour ce que j’en ai vu, a eu l’air d’être apprécié par les amateurs qui ont honteusement quitté la salle avant Bleeding Through. Les californiens ont fait un bon set, bien dynamique mais il manquait définitivement un petit quelque chose. A revoir… au Fury Fest 😉