Histoire de laisser reposer les tympans quelques minutes, on profite d’un moment d’accalmie du Fury Fest pour poser quelques questions à Guillaume de Scarve sur les tournées, le Fury Fest et ses 2 groupes.
NicKo: Au Vs Fest vous avez joué en second. D’après ce qui se dit un peu partout et d’après ce que j’ai vu sur scène ce matin, à mon avis vous auriez du jouer plus haut sur l’affiche.
Guillaume : Bah c’est-à-dire qu’en fait à l’époque on n’avait pas de tourneur. C’était un peu le souk on a pris ça comme c’est venu. C’est un concours de circonstances mais c’est vrai que par rapport à cette historie de notoriété on aurait du joué après The Old Dead Tree… enfin au moins troisième voir quatrième mais pas deuxième ça c’est sur. Je ne dis pas qu’on vaut mieux que les autres et qu’on est hyper connu mais on a fait notre truc, on commence à être reconnu et peut-être même plus que certaines groupes présents sur cette affiche. Y’avait pas mal de groupes qui avaient un chanteur/guitariste, nous on est 2 chanteurs, 2 guitaristes et tout, ça fait du monde sur scène, c’est notre petit plus donc je pense qu’on aurait du joué plus haut. Mais tu me fais la remarque et pas mal de monde l’a souligné donc voilà…
NicKo: tu sais je dis ça… j’y étais pas mais quand je vois votre prestation d’aujourd’hui, je me dis que vous ne devriez pas joué à midi mais plutôt le soir avant les gros.
Guillaume : tu sais en festival c’est comme ça. On est là c’est déjà bien et on ne va pas s’en plaindre.
NicKo: donc maintenant tout va mieux au niveau des tournées ?
Guillaume : oui nous avons un tourneur depuis cet album, on a fait une tournée de 45 dates dont la moitié à l’étranger avec Nile. On a des structures un peu partout en France et à l’étranger. C’est un peu plus carré.
NicKo: Et niveau planning ça se passe comment ? Entre Dirk qui fait de la pige à droite à gauche, toi qui chante dans The Cube, comment vous arrivez à combiner tout ça ?
Guillaume : en fait pour l’instant, on a jamais eu de soucis. Pour Dirk c’est un concert comme ça de temps en temps pour arrondir les fins de mois. Tu te doutes que vivre du métal en France n’est pas une chose facile. Avec The Cube, vu que ce n’est pas le même genre de signature, c’est du rock chez Sony, on a plus de structure, tout est mieux planifié. Même si on n’a pas encore la notoriété qui nous permet d’en vivre, on fait en sorte que ça bouge. Pour le reste, c’est premier arrivé, premier servi. Si Scarve bloque une date en premier, je m’arrange pour ne pas avoir The Cube en train de faire un concert le même soir et vice versa. Jusqu’à présent on a fonctionné comme ça et ça n’a pas encore posé de problème (rires).
Quant à The Cube c’est mon projet, Scarve j’adore mais c’est pas le même style et je ne me suis pas autant investi pour tout ce qui est démarche etc. Dans The Cube je gère beaucoup de choses, je fais un peu ce que Dirk fait dans Scarve.
NicKo: j’avais lu une interview de toi où tu disais justement que The Cube c’était ton bébé.
Guillaume : Oui enfin non, je fais beaucoup de choses et ça me tient vraiment à cœur.
NicKo: Puisqu’on parle de style, Scarve a souvent été comparé à Strapping Young Lad, ça ne vous saoûlait pas un peu cette comparaison ?
Guillaume : On a beaucoup d’influences et on aime tous SYL. C’est vrai que d’un certain côté, au niveau du son, du côté novateur et du timbre de voix il peut y avoir des ressemblances. Quand tu passe d’une voix heavy à une voix plus clair sans tremolo comme ils font eux et que nous on fait quelque chose de proche, forcément tu vas faire un parallèle avec quelque chose de connu, SYL dans notre cas. Y’a aussi le mix, la prod, plein de choses qui font que…
Maintenant on assume totalement, on n’a jamais caché nos influences et voilà quoi.
NicKo: Par rapport à ce que vous avez fait avant, Irradiant sonne beaucoup plus « clair »…
Guillaume : Bah en tournant en Europe, on s’est rendu compte que la musique était parfois trop dense et que les gens avaient du mal à rentrer dedans. Le son des guitares était bien massif et avec nos structures, ça déroutait le public. On a donc suivie une démarche, pas de simplification de la musique mais d’optimisation. On fait en sorte que tout soit beaucoup plus distinct. On a été en Suède pour produire l’album et Daniel (Bergstrand – Aqme, In Flames – ndr) a fait un super boulot là-dessus.
NicKo: Justement, dans votre façon de composer, est-ce que y’a pas eu des moments où vous vous êtes dit « tiens là faut simplifier c’est trop dense » ?
Guillaume : j’étais beaucoup plus présent sur l’album d’avant. Là The Cube m’a pris beaucoup de temps et je n‘étais pas présent pour les compositions mais uniquement pour l’enregistrement des voix. Quand je suis venu en répèt’ et quand j’ai découvert les morceaux j’ai eu un peu peur. Les autres ne se sont pas souciés de l’accessibilité des morceaux, en plus vu le son des répèts, je me suis dis qu’on allait encore avoir un son à la Lumniferous et que ça n’allait pas vraiment changé. Hors au mixage j’ai été très agréablement surpris et j’ai vu qu’on allait vraiment suivre une démarche de compréhension de la musique et qu’on allait faire ce qu’on avait dit.
NicKo: en plus, je vois un grosse différence entre votre son live et votre son sur album. Sur disque c’est énorme et bien massif alors qu’en live tout est clair et limpide.
Guillaume : alors là je ne m’explique pas ce phénomène (rires) Ca doit dépendre de la perception de chacun.
NicKo: Par rapport au Fury, tu penses quoi de l’événement ?
Guillaume : on a enfin un festival métal français. C’est super d’être là, super pour le métal français. L’an dernier y’a des groupes qui ne sont pas venus parce que ce n’était pas l’événement où il fallait se montrer. Cette année si y’a un endroit où il faut être, c’est au Fury. D’habitude les groupes boycottent la France où ne font qu’une date. Cette année, le mec qui vient pas ici il a foiré sa promo et ça tout les groupes l’ont bien compris. Personne n’a boudé le Fury et c’est super cool. Par contre les orgas sont sur les genoux parce que c’est le bordel, c’est ultra dur, y’a Slipknot qui fout un peu le souk niveau planning mais sinon c’est royal ! Les orgas découvrent tout ça cette année comme ça l’an prochain, ils sauront ce qui les attend et feront ce qu’il faut.
NicKo: et sinon en tant que fan, est-ce que y’a un truc que tu as vraiment envie de voir ?
Guillaume : je suis pas vraiment vraiment fan des groupes présents. J’aime bien un ou deux morceaux mais je suis pas fan de tout. Y’a Meshuggah dont j’adore la démarche stylistique mais sinon je suis pas fan de métal extrême. Slipknot j’aime bien, j’ai acheté le DVD pas cher et j‘ai été surpris. C’est bien fait, c’est efficace, dommage qu’ils soient cons (rires).
Merci à Guillaume
