Après une prestation remarquée au Fury Fest et avec un nouvel album qui s’annonce, Caliban fait figure de sensation dans la scène métalcore. A Andreas de nous dire ce qu’il en est réellement.

Caliban - The Opposite From Within

NicKo: Quelle est la différence entre The Opposite From Within et Shadow Hearts?
Andreas : notre écriture est bien meilleure, je le trouve plus agréable pour l’auditeur. Il me semble être un album facile à mémoriser… et plus important que tout le reste: il est beaucoup mieux produit.

NicKo: Justement, pourquoi avoir choisit de changer votre son? Avant c’était lourd et gras, maintenant vous semblez être bien plus mélodique, pourquoi avez-vous choisit cette direction?
Andreas : Ce n’est pas vraiment un changement de son. C’est juste un développpement de Shadow Hearts. On avait du chant clair sur ce disque mais pas tant que ça. Ici c’est quelque chose que j’ai essayé d’approfondir et la musique a suivi. C’est quelque chose que nous souhaitions donc ce n’est pas vraiment un changement mais plutôt une évolution.

NicKo: C’est Anders Frieden (In Flames) qui produit cet album. Que vous a-t-il apporté, à la fois en tant que personne et en tant que producteur?
Andreas : Je suis fan d’In Flames donc tu imagines dans quel état j’ai pu être! Je suis très content et fier d’avoir fait ce disque avec lui.
En ce qui concerne le disque, il est venu en Allemagne pendant le travail de prépoduction et nous à fait faire de petits changements comme par exemple allonger ou racourcir certains passages. Anders m’a fait bosser mon chant et nous a beaucoup fait travailler sur le plan mélodique, notamment sur mon chant clair.
NicKo: Il t’a aidé à améliorer ton chant? ?
Andreas : Non pas vraiment. Il m’a juste conseiller sur certains points et m’a beaucoup fait profiter de son expérience de chanteur.

NicKo: Vous a-t-il apporté sa vision de votre musique ou bien vous a-t-il laissé libre?
Andreas : Il n’a pas fait de changements. Il nous pris tel que nous sommes et nous a poussé uniquement dans le but de nous améliorer. Chose que j’ai beaucoup aprécier car parfois un producteur peut-être trop influent.

NicKo: Comment en êtes-vous arrivé à avoir Anders comme producteur?
Andreas : Après le dernier album, on a commencé à composer comme ça, puis on est parti en tournée. C’est pendant un break qu’on en parlé avec lui et le voila qui débarque pour nous produire. C’est aussi simple que ça!

NicKo: Maintenant que votre musique a évolué, vous sentez-vous plus proche de scène métal ou hardcore ?
Andreas : notre musique est plus métal que hardcore mais il nous reste un bon fond de hardcore et notre état d’esprit est plus orienté vers le hardcore.

NicKo: Comment réagis-tu si je te dis que The Opposite From Within me fait penser à Killswitch Engage?
Andreas : Ce n’est pas une surprise. Andy Sneap a mixé leur album et le notre. C’est vrai que la production est très similaire et puis on a plus ou moins les mêmes influences.

Il prend un air pensif

Personne ne re-invente la musique donc…

Replonge dans ses pensées

En fait je suis en train de me dire que ça rélève plus de la coïncidence qu’autre chose. Avec un peu de chance on a du enregistré en même temps… en fait j’ai pas vraiment de réponse.

NicKo: tu parlais d’évolution tout à l’heure. Est-ce que tes paroels ont également suivies ce chemin ?
Andreas : Pour être honnête, c’est un peu toujours la même chose. Amour, haine, rêves,relations humaines… seul change le point de vue: optimiste ou morbide.

NicKo: Vous avez démonté la salle au Fury Fest…
Andreas : Ha oui?
NicKo: Bah puisque je te le dis!

(rires)

E-nd: Vous avez aimé le festival ?
Andreas : OUI! C’était génial. Je n’attendais rien de précis de ce festival mais la surprise a été excellente. C’était la première fois qu’on venait en France avec des vrais moyens. Je ne sais pas pourquoi on vient si peu chez vous… peut-être parce qu’on a moins d’opportunités de concert. Sinon le Fury Fest c’était mortel! L’organisation était excellente, le public super motivé. On leur a fait faire le wall of death! Franchement on s’est régalé!

NicKo: Y’a-t-il des groupes que tu aurais aimé voir au Fury Fest?
Andreas : On est malheureusement resté qu’un jour et j’ai vu Chimaira – quelle claque! Meshuggah – un de mes groupes préférés et Fear Factory.

Andreas Dörner

Andreas Dörner

NicKo: Maintenant que vous savez comment vous risquez d’être accueilli chez nous, allez-vous venir en tournée?.
Andreas : Oui j’espère qu’on va pouvoir venir quelques dates en France. La réaction du public nous a bien motivé et je pense que cet album mérite qu’on passe partout pour le faire connaître.

NicKo: Comment vois-tu la scène métalcore allemande?
Andreas : Je ne sais pas trop. Je pense qu’elle ne fait que s’améliorer. Avant tout était cloisonner, maintenant tout semble vouloir se mélanger et ça ne fait que tirer la qualité des groupes vers le haut. Avec Heaven Shall Burn, on fait parti des plus anciens, on est toujours là et c’est une fierté pour nous d’avoir tenu depuis 1997. Avec le temps qu’on passe en tournée, même quand on n’a pas d’argent, c’est un peu une récompense. Ca fait 6 ans que je n’ai pas eu un week end de libre, je bossais comme imprimeur jusqu’à l’an dernier juste pour pouvoir repartir sur les routes. Il faut te donner à fond si tu veux y arriver et voila le travail!
NicKo: donc tu sens complètement intégré à cette scène?
Andreas : Complètement. Ca fait presque 10 ans qu’on est là et on n’a pas envie de s’arrêter. On a grandi avec cette scène, j’en faisais déjà parti avant de faire de la musique.

NicKo: Penses-tu qu’un groupe comme Rammstein puisse aider à faire connaître des groupes allemands? Et pourquoi pas Caliban?
Andreas : Peut-être pas Rammstein. C’est complètement différent musicallement. Je pense que si on joue avec Rammstein, personne ne viendrait nous voir.
NicKo: Et le fait que voussoyez allemands tous les 2 ne pourraient pas aider?
Andreas : On chante en anglais et eux en allemand. Ca créé un sacré fossé. Beaucoup de gens croient que nous sommes américains, ça ne nous gênent pas et je pense que c’est un plus pour nous. Le lien avec Rammstein est vraiment très difficile à faire.

NicKo: Comment vois-tu le futur de Caliban? Vendre quelques millions de disques?
Andreas : Oui pourquoi pas! Je ne serais pas contre. J’espère surtout avoir l’opportunité de faire connaître ma musique, d’en vivre et de faire un maximum de concerts et encore d’autres disques. L’argent c’est bien mais ça ne fait pas tout, ma vie elle est sur les routes, c’est là que je m’éclate.

NicKo: Ok alors j’arrête les questions et je te laisse aller t’éclater. Bonne route!
Andreas : Merci, peut-être qu’on se reverra en concert!

Merci à Andreas et Roadrunner France.