Qui peut le plus… PEUT le plus! Et oui en effet, nous ne vous proposons pas un mais TROIS membres de Fear Factory en interview… et comme on ne fait pas les choses à moitié, on était neuf à les interviewer. Les joies des conférences de presse. Bref voici les morceaux choisis de ce que nous ont dit Christian, Burton et Byron avant leur concert du 30 avril dernier à la Loco.

Fear Factory - Transgression

NicKo: Pour la première fois, Fear Factory travaille avec une pointure à la prod (Toby Wright), qu’est-ce que cela vous a apporté?
Burton : C’est juste une traduction, une interprétation. Cela illustre exactement le titre de cet album : Transgression. C’est une expérimentation. Cela nous force à aller au delà de nos limites, nous force à expérimenter et c’est ce que nous avons fait. Nous n’avons jamais travaillé avec un producteur comme ça auparavant et c’était très intéressant. Le referons nous un jour ? Je n’en sais rien, probablement pas. Ca dépend du producteur en fait, mais c’était génial de travailler avec Toby Wright. Il a fait une traduction de notre son intéressante.

NicKo: Christian, où en est Kush (side project de Christian, Raymond, de B-Real de Cypress Hill et Stephen de Deftones) ?
Christian : (soupir un peu embarassé) On a beaucoup de problèmes avec les maisons de disque, ce genre de conneries. Plusieurs grosses maisons de disque veulent toujours avoir un morceau de quelque chose… c »est des problèmes de politique en fait. On verra ce qu’il se passe. Mais ce n’est pas vraiment sur la première page de l’agenda de chacun de nous. Nous avons tous pas mal de trucs qui nous occupent.

NicKo: Tu travaille toujours avec Cypress Hill ? Je sais que tu passes pas mal de temps avec B-Real.
Non mais je produis toujours quelques trucs avec lui comme son album solo qu’il est en train de faire.
Burton : Ils n »ont pas slitté Cypress Hill?
Christian : Ils sont toujours là et ils n’ont jamais dit officiellement qu’ils arrêtaient le groupe, mais je ne les vois pas faire de nouvel album. Ils tournent toujours mais c’est principalement B-Real.

NicKo: Comment arrivez vous à gérer l »emploi du temps avec Byron, qui va être très occupé avec Strapping Young Lad, et une nouvelle tournée ?
Byron : Nous tentons de concorder les emplois du temps des 2 groupes. Avec Strapping Young lad nous faisons l’Ozzfest en juillet, et l’Europe en juin. Nous sommes ici en ce moment avec Fear Factory. Pour le moment ça marche comme ça.
Burton : Mesdames et messieurs voici le mec qui travaille le plus dans ce business (rires).
Byron : Non (rires). Mais c’est assez facile en fait. Devin et sa femme ont eu un bébé, du coup Devin prend un peu de repos ce qui me laisse le temps de faire ce que j’ai à faire avec Fear Factory.

NicKo: Avez-vous des projets pour un nouveau DVD ?
Christian : Ca pourrait se faire un de ces jours. Nous avons tout juste sorti un nouvel album et nous ne voulons pas sortir d’autres produits qui pourraient distraire les fans de Transgression. Lorsque le moment sera venu nous pourrons sortir un nouveau DVD. Un bon DVD !
Burton : Un truc convenable.
Christian : Ouais un DVD convenable fait par le groupe et non par les maisons de disque. Un DVD qui ne sera pas fait par des gens qui ne connaissent pas le groupe, ne le suivent pas où ne s’intéressent pas à nos tournées. Ca devra être fait par Fear Factory.

NicKo: Transgression est le premier album de Fear Factory où il y a un solo, sur le titre New Promise…
(Rires)
Christian : J’ai fait 2 solos. Il y en a un autre sur Echo Of My Scream. Nous n’avons jamais posés de fondations ou écrit de parties spécifiques pour un solo. Sur ce titre la section où il y a un solo devait être chanté au départ, mais j’ai enregistré ce solo avant que les voix soient faites. C’était juste une petite expérimentation.
Burton : Je pense que sur le prochain album nous aurons plus de temps. Christian pourra se sentir plus à l’aise avec les chansons. Pas écrire une chanson et incorporer ensuite un solo que nous travaillons dedans. Ca doit être prévu pour. Cet album a été fait très rapidement. Il y a des choses auxquelles nous n’avons pas trop prêté attention, même sur mes parties. Ca a juste été fait rapidement. C’est une autre expérimentation. Sortir un nouvel album au bout d’un an et voir ce qu’il se passe. Maintenant nous savons ce qu’il se passe (rires).
Christian : Nous avons essayé de conserver notre élan, car pendant « Archetype » nous étions dans un bon élan. Renaitre en tant que Fear Factory et continuer. Nous ne voulions pas attendre 2 ou 3 ans pour sortir un nouvel album. C’était bien, c’était une expérience. Maintenant nous pouvons prendre notre temps pour le prochain album.

NicKo: Ok, donc nous allons de nouveau devoir attendre les traditionnelles 3 années entre chaque album ?
Burton : 2015 (rires). Non pas aussi longtemps (rires). Vers 2008 je pense.

NicKo: Avez-vous de nouvelles idées ?
Christian : Ouais nous avons répété sur certains trucs.

NicKo: Billy Gould de Faith No More qui joue sur cet album. Que vous a-t-il apporté ?
Christian : Quelques parties de basse qui tuent (rires).
Burton : Encore une autre transgression pour Fear Factory. Nous avions la chanson Supernova et nous avons pensé qu’il serait intéressant de donner à la chanson sa propre vie. Alors que la basse suit toujours ce que la guitare fait, la plupart du temps du moins, nous avons pensé qu’il serait intéressant d’avoir quelqu’un d’autre à la basse. Billy Gould est un ami de Fear Factory depuis que nous sommes ensemble en fait. Il a fait notre toute première demo. Nous sommes amis avec lui depuis toujours et Raymond travaille dans le business avec lui. Nous lui avons juste demandé. Byron était en tournée en Europe avec Strapping Young Lad.
Burton : Billy Gould vit à Paris.
Christian : il sera sûrement là ce soir.
Burton : Il était à San Francisco à ce moment là. Il a gracieusement accepté notre demande et il a apporté quelques trucs cool.

NicKo: Tous les albums de Fear Factory sont en quelque sorte assez pessimistes par moment…
Burton : Je ne suis pas d’accord. Je dirai plutôt qu’ils sont optimistes.

NicKo: Oui, mais l’ambiance de la musique est…
Burton : C’est très sombre mais cela ne signifie pas que c’est pessimiste (rires). Je te le dis car ça vient directement de moi. Dans toutes mes paroles il y a toujours de l’espoir et une manière de surmonter ses combats, pour moi c’est positif. Nous vivons tous dans une époque sombre et j’essaie d’être optimiste.Ma question en fait était que je trouve la première moitié de Transgression encore plus pessimiste ou sombre et mélancolique si tu préfères que les précédents Fear Factory. Quel était ton état d’esprit à ce moment là ?
Burton : Le titre Transgression est venu en premier. Ca a influencé mes idées et ce dont je voulais écrire. Voir ce qu’est une transgression basée sur l’humanité ou sur la vie. Il y a aujourd’hui beaucoup d’obscurité dans notre monde. Il se passe beaucoup de choses dingues. Il y a une possibilité de guerre nucléaire. J’ai voulu peindre une image qui représenterait ce qu’il se passerait si jamais une bombe nucléaire atterrissait près de toi. 540 000 Degrees Fahrenheit parle de ça. Ce titre est une image de ce que serait une explosion nucléaire, peindre une image de ça en une demi seconde. Une guerre nucléaire. Il est question de mourir pas de vivre.

NicKo: Ok, c’est pessimiste alors
(tout le monde éclate de rire)
Burton : Non ce n’est pas pessimiste, c’est juste la vérité.
Christian : c’est la réalité.
Burton : oui c’est la réalité. C’est quelque chose d’horrible. Il y a sans doute un aspect très sombre dans la réalité mais je préfère me voir comme quelqu’un d’optimiste. Ce n’est pas parce que j’écris sur des choses terribles que cela signifie que c’est pessimiste. Mais bon tout le monde a son opinion je suppose (rires).

NicKo: Vous avez fait le Gigantour l’année dernière où Burton a chanté Cemetery Gates de Pantera à Dallas. Comment était ce ?
Christian : Dream Theater a été très bon (rires)
Byron : (rires).
Burton : Le Gigantour a été intéressant. Notre seconde tournée avec Megadeth. Rien à foutre de tourner avec Dream Theater par contre. En réalité je les déteste.
Christian : Ils craignent !
Burton : Mais nous avons rencontré pas mal de gars cool sur cette tournée comme Russel Allen de Symphony X. Un chanteur impressionnant et un mec super cool. Nevermore a été énorme. Dry Kill Logic, Life Of Agony, nous avons déjà tourné avec ces groupes là auparavant. Dillinger Escape Plan était complètement fous. C’était une bonne tournée.
Christian : La plupart des tournées sont cool mec. Tu as tous ces bus, ces groupes. C’est comme une colonie de vacance où tu joues tous les soirs. C’est comme une grande famille en tournée même si tu n’aimes pas forcement tous les groupes (rires).
Burton : J’ai eu l’opportunité de chanter Cemetary Gates avec Dream Theater. En fait leur batteur (ndlr : Mike Portnoy) est venu me voir et m’a demandé si j’étais intéressé. Je lui ai dit que je ne connaissais pas les paroles. Il me les a donc procuré tout comme à Russel. Dave Mustaine est venu sur scène pour faire le solo. Je n’ai pas vu le métrage mais je pense que ça devait être bon. C’était amusant et j’ai entendu que Vinnie Paul avait apprécié le truc.

NicKo: Qui est en ce moment votre clavier sur scène ?
Christian : Qui est ce ? Qui est notre clavier ? (Rires)
Burton : Nous utilisons maintenant un Korg.
Christian : Un disque dur. Toutes les parties clavier sont sur un disque dur au click.
Burton : Nous nous sommes mis à la technologie. Nous avons mis l’emprise dessus nous n’en sommes plus effrayés (rires).

NicKo: Est-ce que Byron jouera sur le prochain album ou restera-t-il uniquement un musicien live ?
Byron : Cela dépend de ma disponibilité. J’aurai adoré jouer sur Transgression mais c’est une histoire d’emploi du temps.
Burton : J’aimerai que pour le prochain Byron puisse venir à Los Angeles pour composer un peu.
Byron : Si nous avons plus de temps cela se passera. Pour Transgression nous n’avions pas assez de temps.
Burton : Je pense que ça arrivera pour le prochain.
Byron : J’aimerai pouvoir composer et enregistrer avec vous. J’espère être disponible.
Christian : Ouais, j’en ai marre de devoir enregistrer les parties de basse putain !

NicKo: Quelque chose à dire à propos de « The New Black », le prochain Strapping Young Lad ?
Byron : Il est fini. Il sonne bien. Je ne sais pas si les gens l’aimeront ou pas, mais nous pensons qu’il est bon. C’est un super album, très… Strapping Young Lad.

NicKo: Quels sont vos projets immédiats après cette tournée ?
Burton : J’ai un nouvel enfant, donc je pense que je vais prendre un peu soin de ma fille. J’ai un concert avec mon projet solo Ascension Of The Watcher le 8 juin.
Christian : Je suis censé produire le groupe Mnemic mais ils n’ont plus de chanteur. (ndr: ce qui n »est plus vrai puisque c »est Guillaume – exScarve – qui a le poste)

NicKo: Comment est-ce que se déroule votre tournée jusqu »à présent ?
Burton : Et bien je pense qu »elle se déroule plutôt bien, au Royaume-uni nous affichions complet lors de la plupart des concerts, de même pour le concert à Montpellier hier. Le groupe est plus soudé que jamais.

NicKo: Et en ce qui concerne les ventes du nouvel album ?
Burton : Assez bien aussi. Ça a démarré lentement, notre label n »a pas très bien assuré la promotion, donc la réaction a été un peu lente. Mais la tournée nous aide à compenser ce fait, et les réactions qui commencent à apparaître sont intéressantes. Chacun de nos albums est différent, et il y a beaucoup de fans qui l »aiment et bien entendu beaucoup d »autres qui ne l »aiment pas, mais c »est valable pour chacun de nos enregistrements.

NicKo: Est-ce que vous pensez que cet album est un véritable changement dans le style de Fear Factory ?
Burton : Chacun de nos disques est un changement dans le style de Fear Factory, et ça veut dire que l »album suivant ne sonnera pas forcément comme celui-ci. Nous verrons bien ce qui arrivera, pour notre part nous essayons juste de faire des choses un peu différentes à chaque fois.

NicKo: Qu »en est-il de vos projets solo ?
Burton : Je suis en train de le couver lentement, Ascension of the Watchers est encore en pleine croissance. Il reste encore beaucoup de choses à faire, ce n »est pas tout à fait prêt, il n »est pas encore signé. Mais plus je joue de concerts, mieux ça va… Donc pour l »instant je veux juste faire plus de shows et mettre en place la musique…

NicKo: Est-ce que vous envisagez toujours de faire un album de reprises ?
Christian : Nous continuons à faire des reprises, là par exemple on en a fait une de Godflesh récemment… Il y a énormément de chansons que nous aimerions jouer, et généralement, lors de l »enregistrement d »un album, tout album, pas seulement le dernier, nous enregistrons deux-trois reprises… Nous les gardons en stock, et quand il y en aura assez pour remplir un disque, je pense qu »il devrait sortir. Mais je nous imagine mal nous réunir pour enregistrer et nous concentrer exclusivement sur un album de reprises, tout simplement parce que nous sommes trop occupés. Donc la meilleure solution reste de les accumuler petit à petit…

NicKo: En parlant de Supernova, est-ce que c »est une petite expérimentation sans suite, ou est-ce que vous allez essayer de faire des titres qui lui ressemblent sur les prochains albums ?
Burton : C »est marrant que les gens posent souvent cette question… Supernova est une bonne chanson, plus « commerciale », plus accrocheuse… Mais quand on y repense, Fear Factory a toujours fait ce genre de chansons, dès le premier album. Scapegoat est un titre très accrocheur, Scumgrief aussi ; sur Demanufacture, Replica est une chanson tout aussi accrocheuse que Supernova. Nous avons des chansons comme ça sur tous les albums, donc les gens ne devraient pas être aussi surpris…
Christian : C »est une chanson où Joy Division, tous ces groupes de « new wave », ou même The Smiths, The Cure et les premiers U2, qui ont toujours été des influences pour le groupe, se font le plus sentir.
Burton : Fear Factory est un groupe qui s »est toujours exprimé à travers l »expérimentation, en dépassant les limites, donc si nous pouvons écrire une chanson comme ça, pour quoi s »en empêcher ? Pourquoi se limiter toujours au death metal ?

NicKo: Quelle est la chose qui vous rend le plus fier?
Burton : Rester original. Nous avons encore nos fans et c »est ça aussi qui est important pour nous.

NicKo: Avez-vous un rituel avant le show?
Burton : Fumer une pomme. J »ai souvent une bouteille de vin et je m »entraîne (rires). Ou alors je vais pleurer aux toilettes « bouhhhhh !! ok… je suis prêt ! ». Je suis toujours nerveux avant de monter sur scène. Non, vraiment, je bois du vin et après le show je ne prends pas de douche. Je n »aime pas l »eau. Ou alors je vais vomir !

Merci à Roadrunner France, Christian, Byron et Burton