Avez-vous senti les internets frémir à mesure que la sortie du nouvel album de Machine Head approchait? Si la réponse est non, C’est à se demander sur quelle planète vous vivez… non vraiment.

En effet, quand les premiers extraits ont filtré, la hype… Ha heu… bah non, en fait de hype il n’y a eu qu’un torrent de mauvais retours déversés sur le groupe. Mais c’est surtout quand les premières chroniques sont sorties que la terre a tremblé. Entre les premiers articles plus que mitigés et Rob Flynn qui insulte un journaliste ayant un peu trop taillé son disque, soit nous étions face à un journaliste rageux et aigri qui n’aime rien, soit l’accident industriel plus ou moins annoncé avait eu lieu.

Je ne vais pas vous refaire une n-ième fois le laïus sur l’opportunisme dont fait preuve le groupe a quasiment chaque album depuis The Burning Red. Si Machine Head c’était plus ou moins refait une virginité avec The Blackening, ce qui avait suivi était un peu plus discutable et j’aime autant vous dire qu’avec Catharsis, il y a matière à discourir sur le sujet pendant un moment. Ou pas en fait. Pour être très clair, Machine Head ne c’était pas ramassé de la sorte depuis Supercharger. Je respecte totalement le choix du groupe de sortir un album de Nu Metal teinté de Deathcore en 2018. Non vraiment. Par contre faut que ça tienne la route.

Catharsis (la chanson) c’est au mieux du sous Bring Me The Horizon (quand les anglais faisaient encore quelque chose de correct) avec son chant clair douteux sur le refrain, son riff déjà vu et ses arrangements bizarroïdes. Quant au reste… non seulement le groupe picore ses idées à droite, à gauche mais se les repique aussi! Le petit passage à la basse en lead (autour de 2:37)  durant la purge California Bleeding ressemble comme 2 gouttes d’eaux à celui de The Frontlines sur The More Things change (autour de 4:37). Je peux aussi vous parler des riffs qui sentent le Slipknot à des kilomètres (Volatile ou Beyond The Pale), du « fuck the world » balancé en ouverture du disque qui est au mieux embarrassant au pire totalement gênant, des arrangements orchestraux et électronique de Kaleidoscope, de Screaming At The Sun qui fait du sous Alice In Chains avec des riffs de Djent, putain ce que c’est long et j’en passe. En fait non je vous en garde 2 sous le coude: Bastards et Eulogy. La première parce qu’elle est une compilation de clichés et d’emprunts qui tourne au désastre. La seconde parce qu’elle est attristante aussi bien sur le fond que la forme..

Reste qu’au milieu de cette avalanche de n’importe quoi, Machine Head parvient à caler quelques bons moments (Heavy Lies the Crown – Razorblade Smile) – sur 15 titres il aurait été triste de ne rien avoir à sauver. De même, il faut souligner la prestation de Rob qui malgré son chant clair parfois borderline livre ici une prestation qui montre l’étendue de sa palette vocale. Et enfin pour finir, cela aurait été faire injure de ne rien dire de la prod’ qui est vraiment top de chez top.

Notez bien que je comprendrais totalement ceux qui crieront au génie pour avoir les ballz de sortir un tel album en 2018 quand on s’appelle Machine Head. Mais vous me permettrez  d’afficher un sourire poli car en ce qui me concerne la vraie Catharsis est quand l’album se termine (enfin) et qu’on peut passer à autre chose.
Rob, respecte toi, respecte nous. Merci.