Avec Northern Chaos God se posait la question de savoir si Immortal pouvait survivre sans Abbath? Réponse: oui.
Avec War Against All, se pose la question de savoir si Immortal peut survivre avec seulement Demonaz? Réponse :oui.

Pour ceux qui ont loupé les épisodes précédents, Demonaz est en effet le dernier laron du noyau « historique » qui a fait les grandes heures du groupe. Comme pour Gorgoroth il y a quelques années, une histoire de droit sur le nom du groupe est l’origine de la bisbille entre Horgh et Demonaz. Bien qu’on puisse discuter de la moralité du fait qu’il ait déposé la marque dans le dos de son compère, il a eu gain de cause devant le tribunal.

Immortal - War Against All

Tout ça pour en arriver à ce dixième album d’Immortal intitulé (assez ironiquement) War Against All. Pour faire simple: plus Immortal que ça, tu meurs. Si avez aimé Sons Of Northern Darkness, All Shall Fall et Northern Chaos Gods, vous aimerez War Against All. On y retrouve toutes les figures imposées du style maison pour ce qui est des compositions et tous les thèmes chers à Demonaz (avec les références à Blashyrk qui vont bien) puisqu’il est le parolier du groupe depuis ses débuts.

Présenté de la sorte, on peut se dire que Demonaz ne s’est pas trop foulé. En réalité le bonhomme va devoir prouver qu’il est capable d’incarner Immortal à lui seul. Pour cela il s’est entouré d’Arve « Ice Dale » Isdal (Enslaved, I, Audrey Horne) à la basse et aussi à la production ainsi que de Kevin « Spektre » Kvåle (Gaahl’s Wyrd) à la batterie.

Tout comme son prédécesseur, War Against All commence sans préliminaire et vous met direct une bègne juste « parce que ». Le riff est incisif, le chant (vraiment très bon) n’est pas sans rappeler Abbath dans ses meilleurs jours et le sieur Kvåle a adapté son style pour que l’habitué des lieux ne soit pas dépaysé. La seule chose le différenciant de Hogh est un son un peu moins massif. Pour le reste, c’est une copie carbone.

Plus loin on retrouve le tradionnel mid tempo (Wargod) pour un peu de souffle épique avant de retourner sur le champ de bataille avec l’excellente No Sun qui serait, à n’en pas douter, une briseuse de cervicales si Immortal se produisait encore sur scène. On enchaîne ensuite sur la non moins excellente Return To Cold qui fait beaucoup penser à All Blackened Sky qui ouvrait l’album solo de Demonaz. Gage de qualité vu l’excellence du disque.

En étant un peu pointilleux, la prod peut être sujette à discussion. Très (parfois trop) compessée/chaleureuse, elle empêche certains titres comme Nordlanhir de prender une dimension encore plus épique. Ce qui aurait pu être un vrai plus sur un titre instrumental de 7 minutes.

Comme évoquer plus haut, on navigue en territoire connu donc pas de surprise sur le fond. On reste néanmoins sur un album solide qui fait honneur à la carrière du groupe.
« I am Immortal » – c’est lui qui le dit dans le titre du même nom et pour le coup, il va être très difficile de le contredire.