Vous pensiez que The Rise Of Brutality portait bien son nom? Et bien dites vous que Supremacy est tout aussi bien nommé. Planquez vos objets fragiles, Hatebreed est de retour.

J’étais parti pour rédiger une autre chronique quand je me suis mis le disque pour me faire une première idée… je me suis arrêté net, scié que j’étais par la bête que je venais de réveiller.

Hatebreed - Supremacy

Si le côté hardcore de la musique d’Hatebreed est de plus en plus dur à déceler au milieu du massif métallique des compos, le groupe réussit le tour de force de parfaire le mélange quasiment à chaque disque. Et ils font encore plus fort en rendant chaque nouvel album encore plus méchant que le précédent. Supremacy contient des brûlots de violence rarement atteint depuis un bon bout de temps. Le ton est donné dès les premier titre – Defeatist, meilleur morceau du disque et sans consteste futur classique des mosh pit – où l’on est presque surpris de se prendre un tel uppercut dès le début. Et même quand ils ralentissent (Destroy Everything) ça donne envie d’ouvrir sa bière avec les dents tellement ça groove. Supremacy serait un album de rap, se serait certainement le morceau de rap le plus haineux de tous les temps. Le flow de Jamey sur ce titre est simplement jouissif, le riff lourdingue laboure et donne envie de se mettre au air guitar juste pour la beauté du sport… bref le morceau est énorme et je m’arrête pour ne pas être à court de superlatif.

Le seul petit point faible dans l’armure du monstre est pour moi son son. Certes c’est lourd et bien massif, l’ajout de la seconde guitare se fait clairement sentir mais contrairement à Perseverance – par exemple – le bloc constitué par la musique d’Hatebreed semble avoir un peu perdu de sa superbe. Loin de moi l’idée de dire que c’est mauvais, c’est juste différent et je préférais leur son d’avant. Affaire de goût donc.

Hatebreed montre avec Supremacy qu’ils sont bien les patrons du hardcore metal tendance sévèrement burnée avec ce qui est peut-être le skeud le plus méchant de l’année.
Si le cru précédent avait été bon mais sans plus, celui-ci sera millésimé.