Hatebreed avait surpris son monde avec Perseverance (tout le monde sauf les « true coreux » à vrai dire), mélange “très fin” de métal et hardcore, et très bonne évolution par rapport à leur excellent premier album Satisfaction Is The Death Of Desire. Le moins que l’on puisse dire avec The Rise Of Brutality, 3ème album du groupe, c’est que l’effet de surprise a été laissé au placard.

Pour faire un mauvais jeu de mot avec 2 titres de l’album, je dirais que « this is now straight to your face » résume parfaitement le leitmotiv du groupe. On accentue le côté métal, on garde quelques poncifs bien coreux (les copains qui gueulent comme des veaux sur les refrains) et on envoie la sauce.
L’album n’est qu’un enchaînement de titres bourrins à souhait ponctués de mosh part assez monumentales dans leur genre. Ca va tourner dans les pits c’est moi qui vous le dit (« Ich bin jean mouline » comme dirait certaines de mes connaissances).

Hatebreed - The Rise Of Brutality

C’est à la fois le défaut et l’avantage avec Hatebreed. On sait parfaitement où l’on va et comment on y va. Gros riffs, grosses guitares, batterie qui tabasse et Jamey qui gueule.
Je sais, depuis le début je suis très réducteur vis à vis de Hatebreed. Pourtant je les aime bien, j’avoue avoir eu de sérieuses envie de mouliner en écoutant I Will Be Heard ou bien Conceived Throught An Act of Violence sur les albums précédents. Sur cet album là c’est un réflexe purement métalleux qui m’a pris : le hochement de la tête de bas en haut (plus couramment appelé headbanging). Alors Hatebreed auraient-ils vendu leur âme au diable du hardcore ? C’est-à-dire le grand capital. Mouais… non… quoique… Non en fait la vraie question à poser serait plutôt de savoir si Hatebreed fait encore du hxc. Parce que certains riffs me rappellent des choses déjà entendues du côté de San Francisco si vous voyez ce que je veux dire. Ca serait mentir que de dire que le groupe fait du thrash mais le côté hardcore, même si il est dans l’ensemble relativement présent avec des rythmiques et des riffs très simples, semble avoir été mis de côté et ça n’est pas déplaisant à défaut d’être vraiment original.

En fait, le seul vrai défaut du disque c’est sa longueur. 13 titres dans la playlist mais 34 petites minutes au compteur. Je me disais aussi… le voilà le fameux côté hardcore que je cherchais depuis le début. *Comment ça je suis mauvaise langue ?*
En dehors de ce reproche, le disque en lui même est très bien produit, tout est à sa place et le son est puissant bien comme il faut – le bichon frisé de la voisine risque l’apoplexie si vous mettez un peu fort (et la voisine aussi par voie de conséquence).

Basic, bête, méchant et bourrin à souhait. Tout ce qu’il faut là où il faut dans le caleçon et idéal pour vous démembrer les cervicales. Sans crier au génie je peux dire que j’adore cet album sévèrement burné qui porte on ne peut mieux son nom.