Pour ma première chronique de raie bleue, je mets les petits plats dans les grands en attaquant directement avec le top du top, la crème de la crème, la cerise sur la gâteau, la pr0n star à l’enterrement de vie de garçon, bref avec un des plus grands groupes de Rock de tous les temps, pour un de ces plus grands concerts et pour peut-être le meilleur live jamais filmé, mesdames, messieurs: AC/DC Live At River Plate!

Les  lives, AC/DC en a déjà pondu quelques uns dont la légende n’est plus à faire (notamment celui de Donnington en 92). Cependant, les compatriotes de Crocodile Dundee ne sont pas du genre à rester sur leurs acquis et chaque sortie est pour eux l’occasion de repousser les limites de ce qui se fait en matière de rendu live, tant au niveau du show en lui-même que des moyens techniques dont ils disposent pour capter le concert. Et là pour le coup, ils ont mis la barre très très haut.

AC/DC - Live At River Plate

Les kangourous ont clairement affiché leurs ambitions en annonçant pas moins de 3 concerts au stade de River Plate – qui est au foot argentin ce que le  stade Auguste Bonal est à Montbélliard: un mythe.

3 soirs de suite donc, à guichets fermés qui plus est, devant 200 000 argentins déchaînés pour, à chaque fois, 2h de pur rock n’ roll compilé dans ce live filmé par moins de 32 caméras HD, pour une qualité d’image optimum, une prise son hallucinante et surtout: un concert comme seul AC/DC est capable d’en faire car la technique c’est bien, mais le plus important ça reste tout de même ce qui se passe sur scène.

Et là pour le coup, les argentins en ont eu pour leurs pesos. Rien que de voir la scène on sait d’avance que ça va envoyer du lourd, locomotive, canons, poupée gonflable géante, ROCK N’ Roll quoi!

Dès les premières notes, on chavire de bonheur avec la marée humaine présente dans le stade. Les plans larges sont à ce titre assez impressionnant, on se dit qu’il ne faisait pas bon être pris dans les mouvements de cette foule compacte où le risque d’être écraser en ferait paniquer plus d’un – tout ça pour dire que j’étais mieux sur mon canapé avec mon chat et ma binouze et que j’ai certainement bien plus profité du concert que certains dans le stade, bref… J’en étais au chavirage de bonheur avec les argentins… et… oui donc ça part sur de bons rails avec « Rock N Roll Train » suivi de « Hell Ain’t A Bad Place To Be » puis de « Back In Black » dont les premières notes donnent des frissons de bonheur. La suite est connue et alterne titres récents et plus anciens, je vous remets la setlist pour la route : « Big Jack, Dirty Deeds Done Dirt Cheap, Shot Down In Flames, Thunderstruck, Black Ice, The Jack, Hells Bells, Shoot To Thrill, War Machine, Dog Eat Dog, You Shook Me All Night Long, T.N.T., Whole Lotta Rosie, Let There Be Rock » et en rappel les imparables « Highway To Hell » et « For Those About To Rock (We Salute You) ». Difficile de citer les moments d’anthologie tant ils sont nombreux, de l’interminable solo de « Let There Be Rock » au gag final « d’Highway To Hell » entre Angus et Brian bref… sur le concert plutôt que de vous le raconter, je vous invite plutôt à le regarder. D’autant qu’il est plutôt agréablement monter (non pas dans ce sens là bande de pervers), mélangeant aussi bien les plans larges que les gros plans de tous les protagonistes (public compris). Vous n’y étiez pas mais c’est tout comme, c’est le panard intégral. Même si j’ai décroché sur certains titres, le suivant était toujours là pour rappeler à l’ordre et le petit combo « Hells Bells -> Shoot To Thrill -> War Machine » est du genre hyper panardeux. De côté là de toute façon, la messe était dite d’avance.

Parlons un peu technique maintenant, parce qu’après tout, ce qui fait que ce Live At River Plate est aussi génial, c’est aussi la façon dont il a été capté.
32 caméra HD donc, bon jusque là, hormis le nombre, ça impressionne peu. D’autant qu’on trouve maintenant des caméras HD à pas cher et que même les appareils photos numérique filment désormais avec une qualité souvent de très bonne facture. Oui sauf que là nous parlons d’AC/DC les enfants, un groupe dont le label et le management savent mettre les moyens quand il le faut et là, ils n’ont pas lésiné. Ils ont même poussé le vice jusqu’à utiliser la fameuse RED, caméra HD révolutionnaire (à 50.000$ l’unité) qui filme dans une définition que quasiment aucun support n’est capable de retranscrire fidèlement aujourd’hui, même le Blu Ray. La HD d’aujourd’hui c’est une définition de 1920 x 1080, la RED filme en 4480 x 2304 (!!!). Pour faire rentrer ça sur un Blu Ray, le tout a bien évidemment été compressé un minimum et malgré cela, le rendu reste d’une qualité bluffante – avec cependant un ou deux effets pervers sur lesquels je vais revenir. En complément de ça, ont également été utilisé des caméra HD plus « standard » et surtout plus maniable.

Côté son, bah que dire? Que ça envoie du poney? C’est un euphémisme. Ca sonne plus que parfait (presque trop dirons certains). Le mixage est simplement mortel et sur mon modeste 5.1 ça crachait un son d’une qualité rarement atteinte.

Mais car il en faut bien un, techniquement tout n’est pas parfait. Outre quelques défauts de raccords amusant mais pas bien méchant – Phil Rudd avec où sans clope suivant le jour de tournage sur « Shot Down In Flames », il y a surtout un truc qui m’a fait mal aux yeux. C’est la différence de qualité d’image entre les différentes caméras. Si sur DVD je pense volontiers que ça ne choquera pas grand monde (encore que !), en HD on voit clairement la différence de rendu entre la RED et les autres. C’est surtout flagrant lorsque le public est filmé au plus près par une petite caméra et qu’il y a peu de lumière. L’image est pleine d’un « bruit » numérique indigne d’une telle production. Ca pique encore plus les yeux quand au montage, on met à gauche de l’image Angus en pleine lumière filmé avec  la RED et son piqué extraordinaire et à droite de l’écran , le public dans la pénombre filmé « à la portable ».
Ceci étant, je vous parle de 4/5 plans sur 2h de concerts, ça ne gâche en rien l’expérience que peut proposer ce live. Et puis ça permet aussi de constater que les argentines sont plutôt mignonnes mais je m’égare.

Quel groupe aujourd’hui dans le monde à cette capacité à remplir 3 fois de suite un tel stade? Et mieux encore, de faire une tournée mondiale des stades les plus prestigieux, à guichets fermés de surcroît? U2? Les Rolling Stones?
Tout ça pour dire que le support Blu Ray est pleinement exploité et à la hauteur des attentes qu’il pouvait susciter dans ce domaine – cependant tout le monde ne pourra pas se permettre de sortir un live de ce calibre.
Toujours à la pointe, toujours au sommet, toujours à proposer ce qui se fait de mieux à ses fans, AC/DC confirme, si il le fallait encore,  sa place au panthéon du Rock avec classe.