Encore un disque que j’attendais avec impatience avec ceux de Finntroll et Uada. On sait ce qu’il est advenu des 2 autres mais qu’en et-il d’Anaal Nathrakh et Endarkenment?

On le sait, depuis quelques albums déjà, les inconditionnels d’Anaal Nathrakh ont quitté le navire. Moins de Grind, moins de folie, plus de polissage bref tout fous le camp ma bonne dame. Ceux qui comme moi ont pris le train en route apprécient néanmoins les 2 dernières offrandes du groupe. Bien qu’il faut l’avouer, je revienne plus volontiers sur The Whole of the Law que sur A New Kind of Horror que je trouvais déjà un cran en dessous.

C’est donc peu de dire que la chute est rude quand on attaque Endarkenment. Si le novice que je suis avait déjà pu sentir une vague redondance entre les 2 albums précités, que dire de celui-ci? Que Mick Kinney (principal compositeur) fait ses fonds de tiroir? Ou pire, qu’il s’est perdu dans ses sauvegardes de riffs et qu’ils nous en ressort toute une pelleté qui a déjà servi? Là où le bas blesse vraiment c’est dans la teneur même de l’album.

Normalement Anaal Nathrakh ça met les pieds où ça veut et c’est souvent dans la gueule. Et en général on repart avec la bite dans un tupperware. Avec Endarkenment, on est plus à se coller un gode ventouse sur le frond et à gesticuler pour amuser la galerie.
Oui c’est très bite/couille/zob aujourd’hui mais c’est pour coller à la pochette.

BREF. Passons.

Dire que ça ne tabasse plus serait mentir. Pour le commun des mortels ça reste d’une violence inouïe. Pour les amateurs, ils se sont grandement calmés. Pour aller plus loin je dirais qu’ils ont pris pour mettre étalon les morceaux les plus calmes des disques précédents et qu’ils en ont fait un album. On est plus dans la mélodie que dans le juqu’au boutisme. Il y a plus de chant clair, plus d’arrangements qui rendent titres digestes. L’approche est beaucoup plus simple, on est clairement pas rebuté parce qu’on entend. Tout l’opposé de The Whole of the Law qui faisait traverser la pièce à l’horizontale avec un high kick XXL dès le premier morceau.

C’est tout policé, tout mignon, voir même limite catchy par moment (cette wah wah sur Punish Them est tellement kawaiiiiiii). Exit aussi les ambiances qui foutent les miquettes. D’autant que ça ne cache pas la misère du recyclage (The Age of Starlight Ends, Feeding The Death Machine, Beyond Words, Create Art Though the World May Perish) et ça met surtout en exergue le fait qu’il manque ce petit moment d’hystérie totale où on a juste envie de tout péter.

Endarkenment n’est donc clairement pas à la hauteur des attentes sur le fond. La forme n’est pas mauvaise en soit mais les quelques passages réussis peinent à faire oublier le reste. Même si je suis plutôt bon client pour ce qui est des riffs de Mick Kinney, il y a des limites à tout.