Après la Nouvelle-Zélande avec Alien Weaponery, nous restons dans l’hémisphère sud mais nous changeons de continent et surtout de registre  avec Xavlegbmaofffassssitimiwoamndutroabcwapwaeiippohfffx. Oui c’est le vrai nom du groupe, enfin son acronyme.

Prenez une grande respiration et lancez-vous: Acidic Vaginal Liquid Explosion Generated by Mass Amounts of Filthy Fecal Fisting and Sadistic Septic Syphilic Sodomy Inside the Infected Maggot Infested Womb of a Molested Nun Dying Under the Roof of a Burning Church While a Priest Watches and Ejaculates in Immense Perverse Pleasure over His First Fresh Fetus. Oui c’est le nom du groupe et il va sans dire qu’avec un nom pareil, nos petits sud-africains font dans le Goregrind lorgnant vers le Death groovy.

Alors je vous vois venir, vous allez me dire que dans mes reports du NDF je dis sans arrêt que je n’aime pas le Grind blah blah (ce qui est vrai) et là je sors un album de Grind venu d’on ne sait où. Oui bah oui, comme quoi tout arrive. Ceci étant dit, le Death/Grind pratiqué par le groupe est particulièrement groovy, voir mélodique (véridique) et surtout ponctué de breaks totalement hors sujet venus nulle part ajoutant une touche de second degré que n’aurait pas renié feu Seth Putnam (Anal Cunt). Il y a quand même une chanson intitulée Dicks Out For Harambe… Bon ok si vous ne savez pas qui est Harambe vous loupez la vanne, perso j’ai explosé de rire. Sans parler de ces breaks Country/Glam/Surf Rock/Hip Hop et j’en passe donne à Gore 2.0 un aspect joyeusement foutraque tout en allégeant un propos parfois ultra dense. Parce que les mecs jouent, et super bien en plus. Malgré la longueur de l’album, les compos tentent de se renouveler le plus souvent possible. Les riffs sont efficaces, certains solos sont géniaux et cette basse du groove absolu fait parfaitement le taff. Bien que je soupçonne la batterie d’être une boîte à rythme sur certains morceaux (Dicks Out For Harambe va trop vite pour être honnête), les plans sont bien pensés à défaut d’être révolutionnaire.

Si les 12 premiers titres de l’album sont clairement au-dessus du lot, la seconde moitié n’est pas en reste avec quelques pépites plus basses du front. Ceci étant dit, s’envoyer les 23 titres d’une traite est une petite prouesse parce que ça dure quand même niveau intensité.

Niveau prod, tout est conforme aux canons du genre. Massive et grasse mais lisible. Ils ont également le bon goût (euphémisme) de ne pas abuser du chant en grui-gruik et de mixer un growl parfois très compréhensible avec un autre plus sale. C’est à l’image du reste, ça donne l’impression de partir dans tous les sens alors que c’est parfaitement maîtrisé.

Au-delà de la blague du nom et de la musique qui donne l’impression d’être une vaste supercherie, nous avons en fait une fine équipe qui maîtrise son sujet et sait où elle va.
Aussi étonnant que ça puisse paraître, je ne suis pas loin de crier au génie. J’adore ce truc.