En pleine dégringolade qualitative depuis maintenant deux albums, Unheilig doit se refaire la cerise et vite!
Que l’on fasse le choix d’album ratissant large n’est pas en soit choquant mais il faut qu’il y ait un peu de fond parce que sinon on prend le risque de le toucher, le fond.

Unheilig a donc définitivement choisi son camp, en même temps quand on remplit des stades et qu’on a sa série limitée de Golf chez Volkswagen, on ne va pas se remettre à faire le mélange Goth/Rock des débuts quand du Pop/Rock gentiment mélancolique se vend par camions entiers.

Unheilig - Lichter der Stadt

Dans la droite ligne de Grosse FreiheitLichter der Stadt ne réserve quasiment aucune surprise. C’est pop, dansant, brillamment exécuté et d’une platitude sans limite autre que celle de l’horizon.
En parlent du dernier Eisbrecher j’avais fait un parallèle avec Unheilig, et chose Ô combien surprenante, le parallèle fonctionne aussi dans l’autre sens! Comme si le Graf était allé foutre son nez chez Alexx et vice versa (sauf que le Graf est meilleur). En regardant les crédits on se rend compte que c’est le cas, ceci expliquant cela.

L’autre chose qui me choque un peu, c’est ce côté U2 qui chante en allemand. Une amie a fait la réflexion suivante: « on dirait que Licky (guitare) se prend pour The Edge ». N’ayant pas encore écouté l’album, sur le coup j’ai trouvé la vanne amusante. Le hic est que c’est on ne peut plus juste! A ceci près que n’est pas The Edge qui veut. Ecoutez donc Wie Wire Waren et dites moi ce que vous en pensez!

Les quelques titres un peu plus lourd sont plats, l’ambiance ne décollent jamais vraiment malgré les bons arrangements d’Henning (Feuerland) et encore, il y a largement mieux dans le catalogue d’Unheilig. Il y a également cette manie de coller une balade avec du piano tous les 2 titres. Un ou deux morceaux de la sorte passe encore, mais là je dis « STOP », on frise l’overdose d’autant qu’encore une fois, ils ont déjà fait beaucoup mieux.
En gros à tous les étages quand on ne va pas taquiner U2, on frise la redite…

Et pour finir ce qui met le dernier clou au cercueil de Lichter der Stadt c’est sa longueur. Reproche déjà fait à ses prédécesseurs qui passe d’autant moins bien vu la teneur du contenu.

Encore une fois ce n’est pas mauvais, ça peut faire une agréable musique de fond si on a un peu de route à faire, la prod est bonne, c’est bien fait mais les choix artistiques du groupe font qu’il a perdu ce qui faisait son charme (à mes yeux du moins) au profit d’une créativité à l’aspect mercantile. Pas qu’ils veuillent ramasser un max de pognon, pas le style de ces messieurs, mais cette idée de capitaliser sur leur succès grandissant les oblige à prendre une orientation musicale disons décevante. Je ne les blâme pas pour ça, surtout quand on sait l’état de l’industrie musicale, n’empêche…