Dire que j’attendais cet album relève de l’euphémisme. A peine son prédécesseur sorti, je piaffait déjà d’impatience en l’attendant. Et l’impatient que je suis à pré-commander le disque le jour même de l’ouverture des réservations de l’édition limitée, avant même d’en avoir entendu la moindre note (car oui je fais parti de cette espèce en voie de disparition: celle qui achète des CD).
Bref, The Devil’s Resolve est-il à la hateur de toutes les attentes placées en lui?

Un peu désappointé, voir désarçonné à la première écoute, mais aussi bien lucide sur le potentiel de la bête, je me suis quand même demandé si j’avais pas été un peu vite en besogne au niveau de la préco. Parfois, je dois bien admettre que pour certains disques je me fais violence en me disant « non mais t’as du louper un truc ça doit forcément être bien… à un moment ». Et bien là non, rien de tout ça, chacune des écoutes m’a laissé le regard dans le vague, bouche bée et avec cette simple en phrase en tête: « putain ça tue ». Et chaque fois que je reprenais mes esprits, un nouveau truc me scotchait. Oui c’est à ce point là.

Barren Earth - The Devils' Resolve

Vous regrettez le temps ou Amorphis faisait autre chose que de la soupe? Vous regrettez également qu’Opeth ait arrêté le growl? Et mieux encore vous fantasmez que l’un et l’autre nous fassent un petit? Alors The Devil’s Resolve est pour vous, avec en plus une petite pincée de Doom, de Rock prog’ façon 70’s, en gros à peu près tout ce que j’apprécie assez peu dans le Metal mais là c’est du grand art.

The Devil’s Resolve reprend les choses là où Curse Of The Red River les avait laissé, avec un morceau de 7 minutes comme Opeth aurait pu en pondre à la grande époque. Passing Of The Crimson Shadows monte en puissance tout du long (la façon dont le solo est amené est sublime) et donne le ton pour tout l’album. Après avoir revisité Opeth, Barren Earth revisite Amorphis, on retrouve à peu près tout mais à leur sauce sur The Rains Begins. Le reste est à l’avenant, ça tire parfois vers le Doom, parfois vers un Metal folkisant presque naïf (Martyrs Of Devotion – présente sur l’édition limitée) à la patine très très 70’s à ceci près qu’il y a un petite matelas de double grosse caisse et que Mikko growle tout le temps. Mélange contre nature complètement génial.

L’une des plus grosses pépites de l’album est sans contestation The Dead Exiles, morceau de bravoure de 6 minutes 22, qui démarre sur un tempo doomesque à souhait, soutenu par  un growl d’outre-tombe de Mikko qu’il alterne avec un chant clair caverneux à souhait hanté par le fantôme de Peter Steele. Ca c’est pour le début, car après celà il y a un break du genre massif qui achève de lancer la machine avec un riff façon bulldozer que ne renierait pas Amon Amarth. Il m’a fallu pas mal d’écoute pour commencer à assimiler le titre mais une fois qu’on y est, on a la touche « repeat » qui frétille.

Ceci étant, la perfection n’est pas de ce monde et tout n’est hélas pas parfait.
J’ai fais plusieurs fois allusions à l’édition limitée pour une bonne raison: elle contient 2 titres de plus (Martyrs Of Devotion et World In Haze). La version standard n’a que 8 titres et à la fin de Where All Stories End j’ai eu comme un sentiment de frustration. Pas de final à tomber par terre façon Deserted Morrows. Heureusement que Martyrs Of Devotion est venu comblé ce manque mais il manquait toujours un petit je ne sais quoi de plus pour parachever l’oeuvre. Ce job incombait donc à World In Haze et il n’est que partiellement rempli. A l’instar de Flicker sur le précédent opus, si la chanson est bonne, elle est un cran en dessous du reste.
En fait, je ne mettrais qu ‘un bémol.Il saute aux yeux: c’est l’artwork. Aussi bien la version limitée (qui illustre cet article) que le version standard ont des visuels que je trouve hideux.

Totalement différent et pourtant totalement complémentaire de The Devil’s Resolve, Curse Of The Red River est un album génial, je ne m’en suis toujours pas lassé et The Devil’s Resolve va suivre le même chemin, c’est garanti.
L’autre chose que je peux vous garantir, c’est que RIEN de meilleur que cet album ne sortira cette année. Impossible de faire mieux, pour qui que se soit. Voyez, je suis tellement sûr de moi que je le mets par écrit.
Et ce, bien entendu en attendant le prochain qui sera l’album de la consécration pour eux – je le garantis aussi.