New Gods, New Masters : les dieux du tech death ont-ils dit leur dernier mot?
À la tête de ce nouveau chapitre des aventures de Revocation: le cerveau Dave Davidson, toujours flanqué du batteur Ash Pearson, et rejoint cette fois par deux nouveaux venus : le guitariste Harry Lannon et le bassiste Alex Weber. Pas des débutants, mais des habitués des bas-fonds du metal extrême. Cerise sur le gâteau : une liste d’invités qui ferait saliver n’importe quel amateur de death technique — Travis Ryan (Cattle Decapitation), Jonny Davy (Job for a Cowboy), le guitariste israélien Gilad Hekselman et Luc Lemay (Gorguts). Coup de génie ou signe d’un groupe à court d’idées ?
Depuis près de vingt ans (déjà!!!), Revocation n’a jamais vraiment raté un album. Après le retour aux sources sanglantes de Netherheaven, le groupe poursuit sa mue. New Gods, New Masters est un disque plus sombre, plus brutal. Revocation continue de creuser son versant death metal, et le résultat a de sérieux arguments. On y retrouve tout ce qu’on aime et attend : une technique monstrueuse, des riffs acrobatiques, et cette touche progressive qui empêche leurs morceaux de devenir de simples démonstrations de muscles.
L’introductif New Gods, New Masters plante le décor : basse grondante, batterie martiale, déferlement de riffs tordus et solo stratosphérique. Pas de doute, on est bien chez Revocation. Dystopian Vermin lorgne du côté hardcore avec un groove ravageur, tandis que Despiritualized distille une touche « blackisante » du plus bel effet. Mention spéciale à Confines of Infinity, où Travis Ryan vient hurler sa rage sur fond de grooves titanesques et de blasts cataclysmiques. Niveau lourdeur, on est sur des bases plutôt imposantes. Encore plus barge : Cronenberged, avec Jonny Davy, un pur carnage sonore aux riffs mutants et au groove écrasant.
Et puis arrive The All Seeing, un instrumental qui prouve que Revocation sait être brillant sans ouvrir la bouche. Pearson et Weber y tissent une toile rythmique ultra complexe, pleine de syncopes et de breaks jazzy, tandis que Davidson et Lannon se permettent quelques escapades techniques dignes d’un conservatoire. C’est beau mais c’est chiant. Enfin, Buried Epoch, l’imposant final avec Luc Lemay, réunit toutes les facettes du groupe : death, black, thrash, prog… le tout emballé en 7 minute 27. Un final un peu trop long pour son propre bien.
Avec New Gods, New Masters, Revocation injecte du sang neuf dans une formule bien rodée sans trop tourner en rond. L’album regorge de moments forts et prouve une fois de plus que Davidson et sa clique pèse dans le « game » du death metal moderne. Mais il faut vraiment être client.



