Enfin! Depuis le temps qu’on attendait que Rammstein donne un successeur au très discutable et discuté Liebe Ist Für Alle Da, il est là et il s’appelle Rammstein. Tout simplement.

Le moins que l’on puisse dire est qu’ils ont pris leur temps. Tirant les leçons de l’enregistrement chaotique du précédent disque, nos 6 allemands ont laissé du temps au temps pour composer tranquillement. Ils ont également laissé de côté leur producteur de longue date Jacob Hellner au profit d’Olsen Involtini qui n’est pas un étranger du groupe puisqu’il a collaboré avec Richard sur son projet Emigrate. 16 chansons sont enregistrées à Nîmes et comme il est de coutume chez Rammstein, seulement 11 feront le cut final.

Tout ça pour un septième album qui est la suite logique des précédents, le groupe suivant une lente mais progressive évolution vers des sonorités plus légères. Les 2 singles Deutschland et Radio n’étant bien entendu pas représentatif du reste. On trouve sur divers titres des arrangements électro très « radio friendly », un mixage parfois très pop, des breaks qui rendent le tout très accessible (Ausländer) mais ce ne sont en fait que les arbres qui cachent la forêt. Rammstein a toujours eu le chic pour faire une musique à l’air plus facile d’approche qu’elle ne l’est en réalité. Sex sous son air parfois mansonnien – surtout au niveau du riff et de la rythmique – est bien plus lourde qu’elle n’en donne l’impression initialement. Tout comme il y a toujours plusieurs niveau d’interprétation dans leurs chansons, il y a plusieurs niveau d’écoute. En surface ça paraît facile et téléphoné alors qu’en faisant attention on se rend compte que les mecs ont mis des petits trucs que seul l’auditeur attentif repérera.
A côté de ça, ils poussent aussi plus loin certaines expérimentations – Hallomann et son solo. Jamais Till n’a chanté comme sur Puppe. Ce chant comme possédé à la limite de l’hystérie est du pur génie et donne au morceau une atmosphère extraordinaire. Mais c’est dans la rythmique binaire, limite martiale au riff lourdingue et aux claviers virevoltants que Rammstein sont les meilleur et ils le démontrent encore une fois avec Tattoo. C’est pour ça qu’on aime Rammstein. Certes ils en ont déjà pondu des dizaines comme celle-là, des meilleures en plus, mais c’est tout qu’on attend d’eux. Si le reste suit alors c’est encore mieux mais c’est du bonus.

Rammstein me fait penser à Metallica. Pas musicalement bien entendu mais dans l’évolution de carrière. Après des débuts tonitruant qui font l’unanimité, ils ont une baisse de régime (Rosenrot,
Liebe Ist Für Alle Da). Puis, sans renier leurs débuts ni rien de ce qu’ils ont fait, ils évoluent doucement et tracent leur route et tout le monde est content. Et toujours comme pour Metallica, si c’est très bien fait ça me parle de moins en moins.