Il aura fallu près de 10 ans à Panzerchrist pour sortir un nouvel album. Est-ce que notre patience sera récompensée à sa juste valeur?

Déjà, petit point line-up car celui-ci a (encore) changé. Membre fondateur et seul rescapé des débuts Michael Enevoldsen (basse) est toujours là. Frederik O’Carroll (guitare) est de retour 15 ans et quelques après sont départ. Quant aux petits nouveaux, il s’agit de Sonja Rosenlund Ahl (chant), Danny Bo Pedersen (guitare) et Danni Jelsgaard (batterie).

Panzerchrist - Last Of A Kind

Musicalement aussi ça bouge. On laisse de côté le gros Death guerrier, brutal et méchamment bas du front pour un Death lorgnant parfois vers le Black voguant vers des eaux plus plus démoniaques.

La musique est souvent posée sur un confortable matelas de double grosse caisse mais le riff posé dessus est régulièrement plus lent pour poser une ambiance qui se veut la plupart du temps dérangeante comme sur la chanson titre par exemple. On voit néanmoins les limites de l’exercice sur les 8 minutes que durent le titre.

C’est d’ailleurs un mal un peu récurrent sur l’album. Les bonnes idées et/ou plans perdent de leur superbe dans des chansons qui gagneraient parfois à être plus courtes d’une bonne trentaine de seconde pour gagner en punch. Un peu comme sait le faire Belphegor puisque sur Last Of A Kind on se promène sur le territoire d’Helmut et de son orchestre (Sabbath Of The Rat).

La production très brute et sans fioritures de Tue Madsen tape juste et donne un petit côté sale juste ce qu’il faut. Je suis un peu plus circonspect sur le mixage d’ensemble. On a parfois l’impression que tout est au même niveau, ce qui nuit à la lisibilité de l’ensemble. Je suis pour qu’on entende la basse mais le bourdonnement constant de celle-ci est parfois perturbant. Idem pour certains toms de batterie qui sont un coup trop loin derrière, un coup trop devant et mange parfois la guitare rythmique. RAS sur le chant, Angela Gossow serait fière de Sonja.

Panzerchrist fait un retour que je n’espérais plus et ce retour me laisse un peu sur ma faim. J’aimais le côté guerrier et complètement con des albums précédents. Ca cassait des bouches juste parce que. Last Of Kind me donne l’impression que Panzerchrist « se force » à évoluer et il en perd au passage un peu de son âme. Le groupe devient en quelque sorte plus générique niveau son et compos. Mais ce n’est pas mauvais pour autant.