72 Seasons, l’album de Metallica dont vous ignoriez avoir besoin? P’tet bien oui. Explications.

72 Seasons m’a donné du file à retordre. J’ai eu énormément de mal à m’imprégner du disque, « à rentrer dedans », comprendre ce que le groupe a voulu faire. Après une bonne semaine de repos à y repenser sans vouloir le relancer, j’y suis finalement revenu et là… Nom de Zeus Marty!

Metallica - 72 Seasons

Commençons par évacuer les lieux communs. Le disque sonne fabuleusement bien. James malgré ses 59 ans a une voix incroyable, Rob confirme qu’il était le bassiste dont Metallica avait besoin (je dis ça à chaque album), Kirk fait du Kirk et Lars a « son son ». Idéal pour ses très (trop) nombreux breaks à la caisse claire. Bref 72 Seasons est magistral sur ce point et connaissant Metallica, le contraire eu été étonnant. Surtout avec Greg Fidelman aux manettes.

72 Seasons donne l’impression que le Metallica post Bob Rock a enfin fini par trouver sa voix. Comme si Death Magnetic et Hardwired n’avait été que des étapes de transitions. Sur 72 Seasons vous entendrez (ou avez entendu vu que je publie ma chro après la bataille) tour à tour un peu de « Master« , de « Justice« , du « Black« , du « Load/Reload » et même un peu de « Saint Anger« . Le tout posé dans des compos du Metallica de 2023. Résultat: jamais les Mets du 21ème siècle n’ont aussi bien sonné.

Hetfield (aka la machine à riffs) démontre encore une fois qu’il est quasi intouchable dans le registre. Il n’y a pas grand chose à jeter voire même rien du tout à ce niveau là. Trujillo varie habillement entre son registre personnel et les hommages subtiles mais bien réels à ses prédécesseurs au poste. Hammet sans être ultra créatif réussi à mettre un peu d’âme dans chaque solo et ce bon Lars n’avait plus été aussi bon depuis… pfiou au moins tout ça. Il est même capable de quelques fulgurances aussi agréablement surprenantes qu’inattendues (Room Of Mirrors).

Néanmoins, l’album souffre du même problème que ses 3 devanciers, à savoir des titres beaucoup trop longs. Par exemple, la dernière minute vingt de Shadows Follow ne manquerait à personne. Le pont de You Must Burn gagnerait lui aussi à être un peu plus court. La remarque vaut pour à peu près tous les titres au-dela des 5 minutes. A contrario, j’aurais bien repris une rasade de morceaux type Lux Æterna. Compact et percutant.

Je crois bien que depuis le Black Album, aucun disque de Metallica ne m’a autant plu. Ils ont trouvé le parfait équilibre entre le style de ses albums « classiques » et le groupe qu’ils sont devenus aujourd’hui. Peu de groupes parviennent à ce niveau de maturité dans leur carrière. Sachant tout ce qu’ils ont traversé (des drames personnels en passant par le lynchage médiatique à l’époque de Napster aux remises en question artistiques), ils sont toujours là, plus fort que jamais. C’est pour ça Metallica est Metallica.
C’est aussi pour ça que Metllica est le plus grand groupe de metal du monde (à tout point de vue). N’en déplaise aux aigris, 72 Seasons en est l’éclatante preuve.