Dire que ce disque est attendu relève de l’euphémisme. 8 ans après Death Magnetic, les Mets sont enfin de retours avec du nouveau, du bon, du moins bon et beaucoup de questions.

Hardwired…to Self-Destruct, le nom est lâché, c’est lui le dixième album qui a la lourde tâche d’achever une sorte de réconciliation entre Metallica et une partie de son public. Réconciliation déjà en partie entamée avec Death Magnetic mais qui laisse toujours certains fans sur le côté de la route.

Depuis le précédent album, le groupe a encore parcouru du chemin sur le plan créatif et n’a pas pour intention, malgré les années de revoir ses prétentions à la baisse (et ce malgré le four Through The Never) car Metallica déboule avec un double album – rien de moins. Deux fois 6 titres passant plus ou moins en revue toute l’évolution musicale du groupe depuis sa création. Du Thrash furieux des débuts à sa période plus Rock sans omettre la période tumultueuse de St Anger. En gros, Metallica a voulu contenté tout le monde: les indécrottables qui ne jurent que par les 3 premiers, ceux qui aiment tout et ceux qui picorent dans la disco du groupe.

C’est donc pied au planché que démarre le disque avec Hardwired, celle qui rassure, qui fait du bien, qui montre qu’Hetfield & co en ont encore sous la pédale. Le son est rugueux juste ce qu’il faut, la rythmique sans être folle fait le taff et Hammett sort un solo sans utiliser sa wah wah. OUF. La suite vient aussi flatter l’égo du fan « primaire », les intros d’Atlas Rise et de Moth Into The Flame font écho à des choses connues, c’est d’autant plus appreciable que les morceaux sont bons, voir très bons. La première vraie surprise arrive avec Now That We’re Dead. Lars propose enfin un peu de variété dans son jeu avec ces roulements de double durant l’intro, ça change, et ça donne de l’élan à un morceau qui aurait pu figurer sur Load ou Reload. *Mode langue de pute ON* j’attends de voir si Lars pourra le refaire correctement en live *Mode langue de pute OFF* ensuite on gentiment jusqu’au brûlot final. Spit Out The Bone ou 7 minutes 10 de brutalité bien sentie qui conclue l’album.

A côté de ça, Hardwired…to Self-Destruct souffre de ce que j’appelle le syndrôme « Death Magnetic » à savoir des chansons accrocheuses mais bien trop longue. Death Magnetic m’aurait emballé si on avait amputé les morceaux d’une bonne minute. Ici c’est plus ou moins pareil. Trop de remplissage, je pense notamment à Now that We’re Dead où l’on agonise presque quand on en voit enfin le bout.

Dans un autre registre, j’aurais plutôt mis les morceaux plus Rock sur un disque et ceux plus Thrash sur un autre plutôt que d’avoir ce mélange un poil bancal avec des enchaînements parfois compliqué à digérer.
Enfin dernier point qui me fait mal: Robert où es-tu? Avoir un bassiste comme Trujillo et le sous exploiter de la sorte? Allo? Lars? Tu nous refais un Newsted là? après je peux aussi partir dans une diatribe sur le jeu de Lars quelque peu en pilote automatique, Kirk et sa pédale, James parfois un peu facile mais… Mais c’est ce qu’on voulait, non? Un Metallica qui nous donne ce qu’on a envie d’entendre sans en faire des caisses et on l’a.

Hardwired…to Self-Destruct est sans doute ce que Metallica a sorti de mieux au 21ème siècle, ça ça ne fait aucun doute et j’irai même plus loin en disant depuis le Black Album.
Le disque est bon, voir très bon par moment mais pêche selon moi sur les quelques points évoqués plus haut. Amputé de quelques titres, Hardwired…to Self-Destruct nous en aurait mis une bonne et tout le monde aurait une nouvelle fois crier au génie. A la place on se contentera de dire qu’au final, il est bien.