La période revival bat son plat y compris dans la scène hardcore où l’une des institutions new-yorkaise du genre, Madball en l’occurrence, fait un retour remarqué sur le devant de la scène.
Les choses ont changé dans le petit monde du hardcore, ça tombe bien Madball aussi.

La balle folle revient donc un album qui est un joyeux melting pot du style maison et de la tendance actuelle. Dans le son global de la galette, on retrouve la Madball touch’ avec ce style aisément reconnaissable mais on remarque aussi de petites nouveautés ici ou là. Je pense notamment à un léger alourdissement du son et à une présence accrue de la grosse caisse. Faut-il y voir l’influence de « jeunes » groupes de la trempe d’Hatebreed dans ces changements ? Peut-être… peut-être pas. Quoiqu’il en soit, Freddy et ses camarades font évoluer leur style doucement mais sûrement, restant à la fois dans un domaine qu’ils maîtrisent parfaitement tout en tentant de nouvelles choses.

Madball - Legacy

Pour le coup on aurait aimé qu’ils tentent un peu plus car aucun titre ne se détache vraiment comme sur un Demonstrating My Style (par exemple). L’ensemble est donc assez linéaire, peu de changement de rythme, riffs pas spécialement varié et chant d’une linéarité à faire peur, d’autant que le tout est très court – 16 titres pour 33 minutes de son. Seul le titre un peu cliché qu’est H.C. United apporte un peu de patate à l’ensemble avec tous les potes qui braillent en même temps et le tempo qui s’emballe. Etrangement, c’est le morceau le plus long… c’est aussi le meilleur (svp – pas de jeu de mot, je sais que les longs morceaux sont souvent les meilleurs).

La seule originalité, si j’ose dire, vient du titre chanté en espagnol (100%). Bien rythmé, le chant de Freddy passe plutôt bien, dommage encore une fois quel les rythmiques soient si basique. Je sais c’est dur hardcore mais bon…
Du côté de la prod, on retrouve bien le son de Madball mais on sent qu’un effort a été fait sur l’ensemble des instruments. Legacy bénéficie donc d’un son tout à fait correct et pas désagréable.

Bien sans être transcendant, le petit dernier de la balle folle se laisse écouter gentiment… et se fait oublier presque aussi vite, la faute à l’absence de titre vraiment accrocheur malgré beaucoup de bonnes choses. L’EP sorti il y a presque 2 ans maintenant augurait du meilleur et pourtant malgré la bonne volonté évidente du groupe, Madball peine à envoyer la sauce comme ce fut le cas par le passé. Mais si cet album n’est pas complètement à la hauteur des attentes que l’on avait placées en lui, il reste heureusement le live pour en prendre plein les gencives. Et là on sait qu’on ne sera pas déçu.