« Houston on a un problème » – je ne vois que ça à dire quand je me trouve face à ‘ça’ (‘ça’ étant le nouvel album de Kittie). Qui aurait cru qu’après le drolissime Spit et l’affligeant Oracle, elles auraient encore la moelle d’oser sortir une galette. A la limite je me demande si le plus étonnant n’est pas le fait qu’un label ait accepté de financer un gag pareil.
Je m’explique.

Quand elles ont sorti leur premier disque, elles avaient au plus 17 ans, peu d’expérience et surtout une absence totale de maturité dans la façon de composer. Certes le temps à passer mais les talents de composition de Morgan sont toujours au fond du placard. Que dire de la musique en elle-même ? Au début elles maîtrisaient tout juste les instruments, maintenant on se pose toujours la question de savoir pourquoi elles se sont mises à la musique si c’est pour nous infliger ça.

Kittie - Until The End

Musicalement il est difficile de trouver des références. On y entend quelques bonnes idées de riffs – la plupart du temps mal exploité. Les rythmiques sont classiques et la batterie me fait toujours autant peur. Mercedes a un style…. Comment dire ?

Désarmant.

On a l’impression qu’elle frappe comme une malade alors qu’on entend un pet de mouche. En gros rien de bien transcendant. Le chant de Morgan, bien qu’un peut meilleur qu’avant est toujours aussi effrayant. Si elle arrive à tirer partie correctement de sa voix sur les parties claires, dès qu’il faut hausser le ton, la voix par en quenouille et la demoiselle manque de coffre. C’est plaintif et poussif.
L’apport des 2 nouvelles recrues (Lisa Marx – guitare – et Jennifer Arroyo – basse) reste très limité et elles semblent plus là pour avoir un groupe 100% féminin sur scène que pour leur réelle qualité de musiciennes.

Après 3 albums je m’étonne toujours du peu de progression du groupe. Je me risquerais même à dire que c’était mieux avant (Talena revient !). Même le risible Oracle paraît mieux fichu qu’Until The End. Et pourtant, la démarche semble sincère, les filles semblent y mettrent tout leur cœur et se démènent comme elles peuvent pour amener ce disque là où il ne semble pourtant pas destiner à aller : ailleurs que dans le bac du disquaire.

En les signant, un label a pensé pouvoir faire le hold up parfait avec un groupe composer uniquement de filles, au début on a failli marché mais là, trop c’est trop.
Filles ou pas, Kittie n’est pas un bon groupe et n’en sera probablement jamais un… non même pas pour rire.