American Head Charge nous a été vendu comme une bande de bad boys dont la formation aurait eu pour lieu un centre de désintoxication dans lequel Martin Cock (chant) et Chad Hanks (basse) se seraient connus. Partant de leur passion pour la musique et les armes à feu – chose récurrente dans l’imagerie et le discours du groupe reflet d’un patriotisme exacerbé (vous avez dit cul terreux ?) – ils ont décidé de monter un groupe.
Après un premier album auto-produit sur lequel figure pas mal de titres de The War Of Art, on les retrouve avec cet album surprenant et aux manettes duquel on retrouve un Rick Rubin au sommet de son art. Restituant l’étrange mix d’indus, de métal, de punk/hardcore avec un son thrashisant et sale du plus bel effet.
Les riffs sont lourds, les claviers et samples amplifient l’ambiance malsaine qu’instaure le chant parfaitement maîtrisé de Martin, le tout posé sur des morceaux changeant de la structure classique couplet/refrain.
Du côté des paroles, avec des antécédents comme les siens, Martin ne pouvait et je dirais même ne devait pas passer sous silence les drogues et l’addiction. Pushing the envelope, Never get caught, Shutdown et la très controversée (enfin surtout son clip) All wrapped up traitent de ce sujet.
Les morceaux sont variés, si A violent reaction ouvre le bal de manière plutôt musclée, Just so you know en est l’opposé avec une voix envoûtante, des samples empreints de mélancolie et un titre qui monte en puissance tout doucement pour sombrer définitivement dans la folie sur la fin. A noter que ce titre à fait l’objet d’un remix fleuve de plus de 6 minutes par le clown de Slipknot. Ca n’apporte pas grand chose il faut bien le dire.
Le reste du disque reprend quant à lui les grandes lignes des autres titres, s’efforçant d’y ajouter à chaque fois une différence dans l’ambiance ou le rythme. Certaines chansons sont vraiment de grande qualité alors que d’autres sont bien mais sans plus. Ca n’elève cependant rien à la qualité d’ensemble de l’album.
American Head Charge aurait pu (du ?) être ce qui s’était fait de mieux dans le métal US, ils ne seront qu’un « one shot band » de plus dans la galaxie des groupes calibrés pour parfaitement s’intégrer au marché. Cependant, ils auraient peut-être mérités bien plus de considération que certains autres eu égard à leurs nombreuses qualités et surtout à cet album qui est tout bonnement excellent… et puis ça leur aurait aussi évité de se vautrer par la suite.
